C’est l’un des projets phares portés par l’établissement. Mais avant de pouvoir concocter des mets pour les astronautes, l’école hôtelière doit encore passer plusieurs étapes. Entretien avec le directeur de l’établissement, Michel Lanners.
Pourriez-vous expliquer ce projet en lien avec la NASA?
Michel Lanners : Nous nous sommes spontanément lancés dans ce défi. C’est un projet coordonné avec la NASA auquel plusieurs autres écoles dans le monde participent également. Il y en a environ 80 au total. Le but est de réaliser deux recettes pour les astronautes en orbite en respectant des normes draconiennes indispensables dans l’espace. Pendant presque trois semaines, un groupe d’étudiants de BTS et des élèves des classes en formation de restaurateur ont coopéré pour ce projet. Ils ont ainsi réalisé une vidéo en anglais de deux minutes pour promouvoir les recettes et leur établissement. Pour l’instant, nous avons déposé un dossier. Si on est sélectionnés, cela sera une excellente nouvelle. Sinon, ce projet aura créé un grand plus au niveau de la dynamique de l’école.
Vous allez aussi participer pour la seconde fois à l’Exposition universelle qui se déroulera à Osaka en 2025.
L’école a déjà été présente au pavillon luxembourgeois lors de la précédente édition à Dubai. Un chef et une équipe d’une dizaine d’étudiants étaient partis pour les Émirats arabes unis pour faire fonctionner le restaurant. Pour les jeunes, participer à ce genre de projet représente une expérience inoubliable. En plus de cela, nous avons également été sollicités dans le contexte de la participation du Luxembourg aux Jeux olympiques de Paris, l’année prochaine. Le but sera de faire de l’hospitalité dans la maison du Luxembourg. Nous sommes aussi devenus des fournisseurs de la Cour grand-ducale. Des élèves de l’EHTL participent régulièrement à des évènements comme des réceptions. Cette expérience unique est réservée à certains élèves méritants et formés spécialement pour ces occasions.
Derrière ces projets, c’est aussi une façon de promouvoir ce métier qui fait face à d’importantes pénuries?
En effet, la pénurie des professionnels nous oblige et nous interpelle. Elle nous interpelle à s’interroger sur les nouveaux enseignements à dispenser aux jeunes et elle nous oblige à participer à la promotion des métiers de l’hospitalité. L’EHTL, contrairement à d’autres écoles hôtelières en Europe, a fait plus que le plein en termes d’étudiants ces dernières années. Nous avons pu recruter 160 nouveaux jeunes. Au Portugal, par exemple, le pays a dû fermer plusieurs écoles hôtelières et la baisse des effectifs se constate un peu partout en Europe. Pour contrecarrer cette tendance négative, notre établissement se propose d’offrir aux jeunes des perspectives intéressantes. On a aussi proposé davantage de formations en y intégrant également des formations pour le public anglophone. C’est quelque chose qui manque encore trop souvent au Luxembourg et par conséquent, il existe une certaine demande.
Des manques de personnel qui se sont accentués avec la crise sanitaire. L’avez-vous constaté également?
Après la crise sanitaire, on a éprouvé comme tout le monde un besoin intense de revivre, de redécouvrir le monde, de rencontrer des gens. La fréquentation dans les restaurants a pu reprendre son élan et à l’EHTL, on a essayé de profiter de cette relance pour promouvoir, précisément, les métiers de l’hospitalité. On constate maintenant que cela réussit plutôt bien. Les élèves sortant de l’école sont aujourd’hui quasiment tous embauchés vu la demande énorme du secteur qui n’arrive pas à combler ses besoins et cela va durer encore quelques années certainement.