COUPE DE LUXEMBOURG (2e tour) Sur les six dernières saisons, aucun club des divisions inférieures n’est parvenu, en 88 confrontations, à éliminer un adversaire de DN.
Faire le match n’a pas de sens. Il était évident, quand la FLF a modifié le mode opératoire de la Coupe de Luxembourg, en 2016, avec une entrée en lice plus précoce des clubs de l’élite, que les statistiques seraient assez rédhibitoires.
Six ans après, elles le sont encore plus que prévu : depuis la réforme, jamais un club des divisions inférieures n’est parvenu à s’imposer contre un adversaire de BGL Ligue au moment de son entrée en lice, dès le 2e tour.
Au fil des 88 oppositions, il y a bien eu deux séances de tirs au but (la saison passée, pour Kayl contre Pétange et le Cebra face au Progrès), ainsi qu’une prolongation, mais c’est tout. Taux de passage pour les clubs de DN : 100 %.
Fallait-il s’attendre à autre chose ? Les chiffres sont assez vertigineux : 30,5 % des rencontres, depuis 2016, se sont terminées après que le club de DN avait inscrit au moins six buts. Plus d’une sur dix atteint ou dépasse même les huit buts. Et seulement une sur quatre se termine avec un écart maximal de deux buts.
Si bien que sur les cinq dernières saisons (le 2e tour avait eu le temps d’être joué avant l’arrivée du covid, en 2019, mais l’épreuve avait été purement et simplement annulée en 2020), la moyenne de buts encaissés par les pensionnaires des divisions inférieures se monte à… 4,5.
Plus d’un match sur dix dépasse les 8 buts encaissés
Au moins, une forme de logique se fait jour quand on compare le sort des clubs en fonction de leur division d’appartenance. Et en général, statistiquement, le tarif consiste à prendre en moyenne deux buts de plus par division d’écart. Depuis 2016, en début d’automne, les Divisions 3 encaissent environ 7,5 buts par confrontation. Les D2, c’est 5,3. Les D1, c’est 3,4. C’est d’une violence inouïe.
Mais mettre toutes ces informations bout-à-bout revient à annoncer l’inévitable : ce pourrait encore être le massacre des innocents, ce week-end. Comme en témoigne l’interview sans ambigüité que nous a accordée Carmelo Giunta, l’entraîneur de Troisvierges, leader de la Division 3 : ses joueurs ont peur.
Et c’est bien le paradoxe : la FLF voulait que ces rencontres génèrent autant de fêtes que d’espoirs. Cela peut-il être quand l’issue des débats est toujours la même et que jamais l’incertitude ne s’invite ?