La 42e édition du festival des migrations, des cultures et de la citoyenneté s’est déroulée ce week-end à Luxexpo. Un voyage au cœur de la diversité du Grand-Duché.
Près de 400 stands, des sourires et une ambiance incroyable. Comme toujours. Le festival des migrations, des cultures et de la citoyenneté a rempli de diversité les halls de Luxexpo The Box. Durant deux jours, les visiteurs ont pu sillonner les rues de ce village mondial éphémère. La 42e édition de la manifestation, indéboulonnable dans le paysage luxembourgeois, a été lancée samedi en présence des membres du CLAE, les organisateurs, ainsi que du couple grand-ducal. Le Grand-Duc Henri et la Grande-Duchesse Maria Teresa ont visité de nombreux stands après la cérémonie de lancement dans une ambiance amicale et accueillante.
Le Premier ministre, Luc Frieden, était également présent, tout comme le président de la Chambre des députés, Claude Wiseler, ainsi que de nombreux ministres. Ce moment est important pour toutes les communautés présentes dans le pays et pour le Luxembourg aussi. Le festival est un lieu d’échanges et de discussions, qui va au-delà de la sympathique rencontre entre tous ceux qui sont venus au Grand-Duché pour l’embellir et le faire prospérer.
La grande fête s’est poursuivie durant la journée d’hier avec la même ferveur. Le lieu est un véritable remède à la mauvaise humeur. «On est tous unis aujourd’hui. Faites du bruit pour la paix»! Devant la grande scène du festival, les groupes se sont succédés pour faire bouger les visiteurs et les nombreux exposants, aux petits soins pour eux. Encore une fois, les ensembles qui se sont produits étaient à l’image de la manifestation : chaleureux et amicaux. Le public en a redemandé. Après l’ouverture des portes à 11 h 30 hier, l’affluence est allée crescendo au fil de la journée. À chaque arrivée du tram, des dizaines et des dizaines de visiteurs ont afflué jusqu’à l’entrée de Luxexpo. En milieu d’après-midi, le flux d’arrivées n’a fait que s’accélérer. Le public était comme toujours très familial.
Rencontrer, manger, échanger
Parmi les visiteurs, Kim, 24 ans, grignote des pasta de nata. Elle découvre le festival pour la première fois. Elle est venue avec une amie et a hâte de découvrir les différents stands de la manifestation. «je trouve ça bien, cela permet de voir les différentes cultures présentes dans le pays», explique-t-elle avec un sourire. L’habitante de Roeser est ravie d’avoir ce type d’événement à Luxembourg : «Je suis là pour manger de bonnes choses et je suis surtout venue pour découvrir le salon d’art.» Le festival propose en effet, au-delà des rencontres culturelles, un salon d’art apprécié avec la présence de nombreux artistes et aussi un salon du livre très fréquenté avec de nombreux éditeurs présentant leurs œuvres, notamment pour enfants.
Un espace qu’apprécient Giorgio et Karla qui sont venus à cette grande fête multiculturelle avec leur petite fille Illari. Lui est italien et elle est péruvienne. Le couple vit en Allemagne, mais le travail se passe au Luxembourg. Ils viennent pour la troisième fois au festival des migrations. Ce sont presque des habitués! Giorgio est ravi de ce type de manifestation au Grand-Duché. «Cela permet de montrer la réalité du Luxembourg de voir toutes ces personnes de cultures différentes.» Pour lui, cela permet aussi de mettre en avant l’importance de l’immigration dans le pays, de dévoiler «le grand nombre d’immigrants qui vivent au Luxembourg». Le couple a eu l’opportunité de manger de la cuisine italienne et péruvienne et de retrouver des amis à la manifestation. Après leur pause, la balade va se poursuivre et il y a fort à parier que la famille revienne pour la quatrième fois à la manifestation l’année prochaine!
«Sensibiliser la population»
Le rendez-vous était aussi le moment de rendre visibles les combats de nombreuses associations. Parmi celles-ci, Frères des hommes. «Le festival est un moment important pour nous, explique Nadège Zimmer, responsable projet Amérique Latine et responsable sensibilisation et éducation au développement durable au Luxembourg. L’ONG soutient des projets de coopération dans les pays du Sud, au Burkina, au Sénégal, au Nicaragua ou au Guatelemala.
Mais Frères des hommes a également des activités de sensibilisation et d’éducation au développement durable ici au Luxembourg. Nadège Zimmer poursuit : «L’idée est de sensibiliser la population à la nécessité d’une solidarité internationale. On vient se faire connaître mais l’objectif premier est de toucher le plus large public possible. Le festival entre parfaitement dans nos thématiques auprès de la population luxembourgeoise et d’un large public que l’on rencontre uniquement au festival des migrations.»
«Moi j’adore l’ambiance du festival, continue Nadège Zimmer. Elle est familiale, populaire. Elle est détendue et à la fois engagée. L’accès est en plus gratuit, c’est accessible à tous. Toutes les cultures sont représentées et cohabitent dans une ambiance très conviviale, il y a de la place pour la société civile, les partis politiques, les médias… C’est un espace d’échange et d’expression très ouvert.». Pour Nadège Zimmer, le mot «citoyenneté» dans la manifestation est «essentiel» : «Frères des hommes promeut la citoyenneté à travers les partenariats que l’on a dans les pays. Le fait de connaître ses droits humains, de les exercer et de pouvoir gagner des espaces démocratiques.»
D’ailleurs, Frères des hommes a dévoilé lors de la manifestation une exposition sur les défenseurs des droits humains avec Aide à l’enfance de l’Inde et du Népal, Les Amis du Tibet, le Comité pour une paix juste au Proche-Orient et Sos Faim. Une action pour évoquer les efforts des leaders communautaires décidés à faire valoir leurs droits et ceux de leurs communautés. Une table ronde était organisée par Frère des hommes et ses partenaires sur le sujet des défenseurs et défenseuses des droits humains. Daniel Pascual du Guatemala, qui se bat pour les droits des habitants autochtones de son pays, était présent pour échanger avec le public luxembourgeois.
Le festival a encore une fois permis de découvrir de nouvelles cultures mais aussi les combats menés par de nombreuses ONG pour plus de tolérance ici et aussi à l’étranger. La 42e édition de l’événement a été un beau succès, mêlant rencontres et engagement.