Le ministre des Affaires intérieures a livré aux députés les premiers détails sur la nouvelle unité de police. Elle sera placée sous les ordres des bourgmestres, qui sont priés de sortir leur portefeuille.
Mercredi, Léon Gloden s’est présentée pour la première fois devant les députés de la commission des Affaires intérieures. En plus d’un long débat critique sur sa décision de valider l’interdiction de la mendicité à Luxembourg, le ministre chrétien-social a livré des éléments sur la création d’une police locale (ou communale). Il s’agit d’une des grandes annonces du programme gouvernemental ficelé par le CSV et le DP.
Plus globalement s’annonce un virage plus répressif en matière de sécurité intérieure. «On remarque qu’un vent plus violent va souffler sur le pays. Le nouveau gouvernement poursuit une stratégie plus froide. L’interdiction de la mendicité dans la capitale n’est qu’un début», constate Marc Goergen, député du Parti pirate. «Le ministre nous a assuré qu’il accorde une grande importance à la fois à la prévention et à la répression. Or il s’avère que le gouvernement est bien plus motivé à agir dans le domaine répressif que pour ce qui est de la prévention», vient ajouter Meris Sehovic, nouveau député de déi gréng.
«Nous voulons assurer une plus grande visibilité et proximité, aussi pour renforcer le sentiment de sécurité de la population», répond le ministre des Affaires intérieures, notamment en charge de la police grand-ducale. Face aux députés, Léon Gloden a insisté sur le fait que la police locale qu’il compte créer fera partie intégrante du corps des forces de l’ordre. «Il s’agira d’une unité supplémentaire qui fonctionnera aux côtés, par exemple, de la police judiciaire», précise-t-il.
Le chapitre afférent dans l’accord de coalition est formulé comme suit : «La proximité de la police avec les citoyens sera renforcée dans le but d’assurer un travail de prévention sur le terrain. Dans ce sens, une unité de police locale sera constituée au sein du corps actuel de la (police grand-ducale), sur laquelle le bourgmestre aura un pouvoir de direction dans le cadre de ses missions d’ordre public.»
Un décret datant de… 1789
«Le décret de 1789 selon lequel le bourgmestre doit assurer la tranquillité, la sécurité et la salubrité publiques est toujours en vigueur. Il nous faut lui donner les moyens de remplir cette obligation», reprend le ministre des Affaires intérieures. «La police locale aura aussi un important rôle à jouer en matière de prévention. Je souhaite que les policiers patrouillent avec les agents municipaux», explique encore Léon Gloden.
Il admet toutefois que le projet n’est pas encore ficelé. Une révision du décret, «pour le faire entrer dans le XXIe siècle», est également envisagée. Un aspect décisif n’a cependant pas été annoncé publiquement par le ministre. Ce sont, en effet, les députés de l’opposition qui ont indiqué après la réunion de la commission parlementaire qu’il est envisagé de faire participer les communes au financement de la nouvelle unité de police.
«On est complètement opposé à un tel modèle de financement. Les communes ont déjà à assumer beaucoup de responsabilités. Les forcer à cofinancer une police locale est faire fausse route», tranche Meris Sehovic, qui occupe un poste d’échevin à Esch-sur-Alzette.
Le député-maire de Dudelange, Dan Biancalana (LSAP), est également peu enchanté par l’annonce. «C’est assez flagrant comme démarche. Rapidement va aussi se poser la question de savoir si les communes financièrement mieux loties auront à leur disposition plus de policiers que d’autres, même si elles ne vont certainement pas toutes recourir à une police locale», commente-t-il.
Beaucoup d’autres questions restent encore sans réponse, dont celle des attributions qui seront confiées aux bourgmestres et aux agents. «Le bourgmestre va se mettre à la disposition des fonctionnaires de l’État. Il devrait aussi à nouveau être fait officier de police judiciaire, ce qui n’est plus le cas depuis la fusion, en 2000, de la police et de la gendarmerie. Il s’agit aussi d’une plus grande responsabilité», fait remarquer Dan Biancalana.
«Pour le moment, ce qui se trouve sur la table est extrêmement décevant», conclut Meris Sehovic.
Ofgesinn dovunn, dass een sech als Lëtzebuergerin am Ausland muss schummen fir dat « Bettelverbot » an enger vun de räichste Stied weltwäit, sinn och di aner « Visiounen » vum Här Gloden näischt anescht wi ale Wäin an ale Schläich – als Miseler misst hien eigentlech wëssen, dass dat net ka gutt goen.