La feuille de route annuelle des CFL, présentée mardi, regorge de chantiers, de maintenances d’envergure, d’améliorations et, par conséquent, d’interruptions significatives du trafic.
Comme un bon sportif qui souhaite entretenir ses records, les CFL ont encore du pain sur la planche pour 2025. Après avoir récemment annoncé une fréquentation historique de 31,3 millions de voyageurs en 2024, soit 10 % de plus qu’en 2023, les CFL ont dévoilé mardi la feuille de route de leurs travaux annuels. Une nouvelle fois, l’année 2025 s’annonce mouvementée pour la société ferroviaire mais aussi pour ses usagers. Certains travaux majeurs, qui «s’expliquent par l’évolution toujours croissante de la fréquentation», vont engendrer des perturbations sur le trafic, non sans rappeler les situations vécues l’été dernier avec l’arrêt de la circulation entre Thionville, respectivement Esch/Alzette et Luxembourg.
Bettembourg-Luxembourg fermée 80 jours
Parmi les perturbations à venir, la plus importante concerne l’axe Bettembourg-Luxembourg sur lequel aucun train ne circulera du 5 au 21 avril (inclus) et du 12 juillet au 14 septembre (inclus). Ces interruptions sont nécessaires pour la construction de la nouvelle ligne entre les deux gares. Financé à hauteur de 406,9 millions d’euros, il s’agit, de loin, du chantier le plus onéreux des CFL et sûrement l’un des plus attendus.
Les 7 kilomètres de la future ligne le long de l’autoroute A3 doivent augmenter de 50 % le nombre de places assises sur ce tronçon très fréquenté. Les CFL promettent également que cette ligne permettra le passage de 8 trains par heure pour le sillon lorrain, que des trains directs circuleront sur l’axe Luxembourg-Dudelange-Volmerange-les-Mines et que la ponctualité sera améliorée grâce à l’exploitation séparée des lignes Luxembourg- Esch/Alzette-Rodange et Luxembourg-Thionville-Metz.
L’objectif affiché est de poser les voies de la future ligne en 2026. D’ici là, les usagers devront donc composer avec deux fermeture temporaires à Pâques et durant l’été et remonteront, comme l’an dernier, dans des bus de remplacement.
Fins de chantiers et maintenance
De l’exploitation de cette future ligne découlent également les travaux en gares d’Howald et de Luxembourg. Pour la première, il s’agit de la construction d’un second quai qui sera achevée en septembre prochain, date à laquelle la gare sera de nouveau desservie par les trains entre Bettembourg et Luxembourg. Pour la gare de la capitale, l’année 2025 devrait être celle de la fin de la reconfiguration de sa partie sud afin de pouvoir offrir une voie dédiée par ligne et préparer le terrain pour le raccord de la future ligne Bettembourg-Luxembourg et du futur pôle d’échange d’Hollerich.
Avec Bettembourg, Howald et Luxembourg, le sud du pays concentre les principaux chantiers et perturbations mais le reste du réseau n’est pas épargné pour autant. Des travaux d’entretien et de maintenance d’envergure sont prévus sur tout le réseau et vont également provoquer des interruptions de circulation.
Entre Luxembourg et Rodange via Bascharage-Sanem respectivement entre Luxembourg et Athus/Longwy, aucun train ne circulera du 24 mars au 4 avril (inclus). Entre Luxembourg et Arlon, le trafic sera interrompu à trois reprises : du 15 au 23 février (inclus), du 5 au 21 avril (inclus) et du 24 mai au 1er juin (inclus). Vers le nord, aucun train sur la ligne Luxembourg–Ettelbruck–Diekirch du 19 juillet au 10 août (inclus) et entre Luxembourg et Mersch du 1er au 9 novembre (inclus). Idem entre Luxembourg et Oetrange du 24 mai au 1er juin (inclus) et entre Luxembourg et Trier du 23 août au 14 septembre (inclus).
Plus de 46 % de places assises
En termes de confort, l’année 2025 promet quelques améliorations. Pour se garer d’abord, 791 places supplémentaires
sont attendues dont 388 au nouveau P+R de Troisvierges (premier semestre 2025), 237 à Colmar-Berg (premier trimestre 2025) et 166 à Wecker (deuxième semestre 2025). La construction d’un parking à Walferdange, offrant 99 places, sera également lancée cette année.
À la suite de réclamations des usagers, les CFL vont également embellir certaines gares et étoffer, par endroit, l’offre commerciale. L’amélioration la plus flagrante devrait cependant être la modernisation du parc roulant. La mise en service progressive de 34 automotrices «Coradia Stream High Capacity» va offrir un coup de neuf mais surtout augmenter de 46 % le nombre de places assises à l’horizon 2026.
La flotte de bus, qui sera très sollicitée durant les interruptions temporaires du trafic, va également se renforcer avec l’arrivée, au premier semestre, des premiers des 12 bus «eCitaro» avec comme objectif une électrification de l’entièreté des bus en 2030.