BGL LIGUE (9e JOURNÉE) Relégable, la Jeunesse reçoit Strassen avec l’effrayante perspective de se retrouver lanterne rouge à un tiers du championnat.
Il y a une semaine, juste avant de se déplacer sur la capitale pour y affronter le Racing, Henri Bossi avait salué la nomination de Marc Theisen au poste de président de la Jeunesse tout simplement parce que cela «ramenait le calme» et que ça allait «mettre fin aux discussions des gens qui se demandent encore si les Grecs ne vont pas revenir». On ignora que ce fut une possibilité mais même pour le technicien, les crédules qui songent encore à ce temps révolu comme à un moindre mal peuvent définitivement passer à autre chose.
74 années de présence sans discontinuer, mais…
Et cette autre chose, c’est une triste réalité : la Jeunesse n’a gagné qu’un seul de ses huit premiers matches de championnat, n’inscrivant que six petits buts et étant officiellement menacée, ce week-end, de se retrouver dernière de la classe. Il suffirait qu’elle perde contre Strassen et que Rosport s’impose à domicile contre Etzella pour se retrouver lanterne rouge à pratiquement un tiers du championnat.
Les Bianconeri pèsent 28 titres de champion, ont joué 2 103 matches de Division nationale, soit 645 de plus que le Progrès, deuxième club (encore existant) le plus assidu à cet échelon, n’est plus descendue en PH depuis 1948 soit 74 années de présence ininterrompue à ce niveau… Et sur les vingt dernières années, elle n’a jamais fait pire qu’une neuvième place, en 2007.
Henri Bossi et son directeur sportif, Jacques Muller (dernier champion avec la Jeunesse, en 2010), s’étaient préparés à ce que cette saison soit compliquée. Mais à ce point… «Pourtant, le moral, ça va, assure Bossi. La mentalité des joueurs reste irréprochable.»
Pour ce symbole éclatant de réussite qui a vu défiler les meilleurs joueurs du pays depuis des décennies, le constat de déclassement est d’autant plus frappant. «Et maintenant, on doit affronter Strassen puis Pétange, ce qui n’est vraiment pas un cadeau, admet le technicien. On récupère des joueurs ce qui nous permet d’envisager d’autres solutions – parce qu’on n’a encore jamais pu jouer avec notre meilleure équipe – mais l’animation offensive reste notre plus grand souci. Et là, il va falloir s’y mettre !»
Car malgré deux très bonnes deuxièmes périodes face au Progrès et au Racing, qui lui ont permis de faire douter de gros outsiders à l’Europe qui pensaient tenir leur match bien fermement, la Jeunesse a joué mais s’est procuré extrêmement peu d’occasions de but «parce qu’on a fait les mauvais choix dans la dernière passe. On choisit souvent la mauvaise solution».
Des mauvais choix, sur et en dehors du terrain, les Bianconeri en ont cumulé plus que leur part ces dernières années. Espérons pour eux que cela ne finisse pas par être sanctionné d’une dernière place, dès ce dimanche soir. L’heure, alors, serait vraiment extrêmement grave…