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Les accidents mortels sur la route en forte hausse, Bausch « choqué »


Selon les données dévoilées, le nombre total d'accidents sur nos routes poursuit sa hausse postcovid (Photo : Editpress)

Les accidents de la route en 2022 ont été à la fois plus nombreux et plus mortels que l’année précédente.

«Zéro alcool au volant», «Respect my space», «Au volant, le mobile est aussi dangereux que l’alcool»… Après avoir pris connaissance des données des accidents de la route 2022, difficile de ne pas se demander si ces slogans de prévention routière ont été entendus. Le ministre de la Mobilité et des Travaux publics, François Bausch, qui livrait le bilan des accidents de la circulation jeudi, a d’ailleurs bien souligné à quel point il était essentiel de poursuivre la lutte contre l’insécurité routière. Et pour cause.

Selon les données dévoilées, le nombre total d’accidents sur nos routes poursuit sa hausse postcovid. La barre des 1000 accidents a même été franchie avec 1 094 accidents corporels en 2022 contre 916 en 2021. Ces accidents auront fait heureusement surtout des blessés légers (1 144) – un chiffre en hausse –, tandis que 267 personnes ont été gravement blessées. Mais surtout, 35 accidents ont été mortels, contre 21 l’année précédente, soit une variation de + 67 %.

Parmi les victimes décédées, 23 se trouvaient dans une voiture au moment de l’accident (20 conducteurs, 3 passagers), 8 étaient sur une moto, 3 de simples piétons et l’une d’entre elles était un cycliste. Quant aux blessés graves, là aussi ils circulaient pour la plupart dans une voiture (127), mais aussi sur une moto (57) et 33 d’entre eux étaient piétons. Le rapport note encore que, bien que montrée du doigt pour sa dangerosité, l’utilisation plus importante des trottinettes électriques n’a pas provoqué d’accident mortel, mais 6 utilisateurs ont néanmoins subi de graves blessures.

Des collisions entre deux voitures

Le ministre a ensuite détaillé où se produisaient ces accidents de la circulation. C’est dans le canton d’Esch-sur-Alzette qu’est rapporté le plus d’accidents corporels : 371 en 2022, 150 de plus qu’à Luxembourg. À l’autre bout du spectre, le canton d’Echternach en recense 29. Les accidents mortels ont lieu dans 60 % des cas sur une route de campagne, 26 % en ville et 14 % sur autoroute. C’est aussi sur ces mêmes types de routes, dans cet ordre, que se produisent les accidents graves.

Quant aux circonstances, elles évoluent peu par rapport aux derniers bilans : c’est en été qu’il y a eu le plus d’accidents entre véhicules ou de sorties de route se terminant contre un obstacle ou un arbre, quand le temps était sec. Les piétons sont eux plus victimes d’accidents au printemps et en hiver. L’heure de la journée la plus accidentogène se situe, comme en 2021, entre 16 h 30 et 17 h 29. Dans la majorité des cas, les accidents de la route sont des collisions entre deux voitures. On constate cependant une légère augmentation des collisions entre les véhicules et les arbres ainsi que d’autres obstacles fixes, ce qui a entraîné un nombre considérable d’accidents graves, précise le rapport. Quant aux responsables présumés des accidents mortels et graves, leur âge oscille entre 18 et 64 ans, contrairement à 2021 où ils étaient principalement âgés entre 18 et 44 ans.

Plus de glissières de sécurité

Les causes des accidents mortels ne sont pas nouvelles : une vitesse excessive ou inappropriée (21 % des cas), un taux d’alcool au-dessus de la limite autorisée (15 %) et des fautes envers les piétons (11 %). L’administration des Enquêtes techniques (AET), par la voix de son directeur, Paul Meyers, a d’ailleurs analysé les facteurs comportementaux dans 15 accidents mortels de piétons entre 2018 et 2022. Dans 26 % des cas, l’accident s’est produit à cause de règles de circulation non respectées, dans 20 % en raison de l’influence de substances licites et illicites et dans 20 % des cas, une inattention ou une distraction en est à l’origine. Pour Paul Hammelmann, le président de la Sécurité routière, il y a eu une frénésie après le covid, une espèce de liberté retrouvée, qui devrait être à présent retombée et laisser place à des comportements plus respectueux du code de la route. Ce qui n’est manifestement pas le cas.

Après avoir détaillé le bilan des accidents de la route, François Bausch s’est dit «choqué», tandis que Paul Hammelmann, se sentait «frustré» car il ne s’était pas attendu à ces chiffres. Et pourtant, depuis 10 ans, a expliqué le ministre, «un long chemin a été effectué : avant, le Luxembourg se situait dans le dernier quart des mauvais élèves en matière d’accidents sur les routes, désormais nous sommes à la huitième place». Alors que faire pour enrayer cette hausse? Pour l’AET, il faut agir sur les infrastructures. Paul Meyers a expliqué que «le placement de glissières de sécurité aux endroits où les abords des routes ne pardonnent pas, pourrait réduire les risques de blessures en cas d’accident. Si les abords le permettent, un aménagement approprié du bord de la route pourrait produire le même effet». Quant à Paul Halmmelmann, il milite en faveur d’une circulation en ville généralisée à 30 km/h et la poursuite des actions de prévention et répression.

Un commentaire

  1. Monsieur Paul Hammelmann et Monsieur François Bausch, vous oubliez, peut-être, qu’il y avait beaucoup moins de trafic en 2021 que en 2022! Avez-vous oublié qu’il y avait encore les mesures du covid?
    C’est normal qu’il y avait moins d’accidents! Je ne sais pas pourquoi vous continuez à faire une lavage de cerveau aux gents! C’est pour les éléctions?
    Et Monsieur Paul Hammelmann, arrêtez de nous vouloir imposer les 30 km/h. On est pas 30 ans en arrière! Les voitures récentes détectent les dangers!
    Et Monsieur François Bausch, arrêtez avec les radars! C’est seulement pour remplir les caisses de l’État! La vitesse est responsable pour « seulement » 21% des accidents mortels!