Cela fait près d’un quart de siècle que Schifflange n’a plus mis les pieds en DN. Mais le club a bien survécu à la période covid grâce aux indemnités de formation de la starlette. Et il doit encore toucher 175 000 euros la saison prochaine.
La DN, Schifflange commence à y (re)penser, presque un quart de siècle après avoir quitté l’élite. «Forcément, sourit Paulo Marciano, son président. On ne peut pas faire autrement vu notre position.» La position, celle de leader en capacité de se retrouver avec 10 points d’avance sur le premier non-barragiste en cas de succès sur Medernach, mais aussi le calendrier.
Pendant que ses concurrents directs vont s’écharper, Ismaël Bouzid et son équipe vont avoir cinq prochains matches a priori abordables pour créer des différences chiffrées : Medernach (9e), puis Steinsel (8e), Canach (12e), Weiler (13e) et Schieren (16e).
S’il négocie au mieux tous ces rendez-vous successifs, Schifflange (auteur d’un 7 sur 9 en 2023) tiendra le bon bout et, plus que jamais, se posera cette question : a-t-il pu créer les conditions de son grand retour aussi grâce à son ancien joueur, Miralem Pjanic, dont le transfert de la Juve au Barça en 2020 lui a rapporté la bagatelle de 380 000 euros?
On n’a jamais pu travailler avec ces 380 000 euros d’un coup!
«C’est comme dire que 1+1=2», acquiesce Marciano, qui se sent toutefois de préciser une donnée essentielle à ses yeux parce que la pensée qui l’occupe est antérieure au transfert de «Miré» vers l’Espagne : «Il y a quatre ans, on a lancé le projet et, dans nos têtes, on se disait que si on arrivait à bien le faire… Mais vous savez, cette indemnité de formation pour « Miré », on n’a pas tout reçu en une fois hein! On n’a jamais pu travailler avec ces 380 000 euros d’un coup!»
Pour comprendre les dessous de cette petite «bourse d’études» dont Schifflange touche «petit» bout par «petit» bout depuis trois ans déjà, c’est vers la directrice générale du club, Sophie Lamorté, qu’il faut se tourner.
«Le FC Barcelone s’est arrangé avec la Juve pour payer le transfert de « Miré » sur 4 ans (NDLR : le milieu de terrain avait été cédé aux Catalans pour 60 millions d’euros à l’époque), soit la durée de son contrat. Donc, pour nous, c’est pareil. On a un tout dernier versement de 175 000 euros qui doit tomber la saison prochaine.»
100 000 euros de côté en cas de coup dur
Quand on dispose d’un budget pour l’équipe première qui avoisine les 250 000 euros, cela pourrait constituer une mine d’or, mais non.
«Le comité a déjà décidé que sur cette somme, 100 000 euros seraient mis de côté en cas de coup dur, embraye Sophie Lamorté. Et il faut aussi dire, au cas où certains pensent que tout l’argent déjà reçu est parti pour l’équipe 1, qu’ils se trompent : cela nous a surtout servi à embaucher un coordinateur des jeunes en contrat de travail, ce qu’on ne pouvait pas faire avant! L’argent venu de Miralem Pjanic nous a permis de mettre en place un projet complet, pour tout le club!»
Un sacré coup de pouce qui a permis, entre autres choses, de survivre à la période du covid, quand les principaux sponsors du club, des restaurateurs, se sont retrouvés face à d’infinies difficultés de trésorerie.
«Cela aurait été mal venu de leur demander de l’argent, consent Sophie Lamorté. L’argent de « Miré » a maintenu le projet à flot. On a pu continuer à indemniser nos joueurs, les garder et espérer le maintien, voire mieux.» Ce sera mieux, visiblement.
Et alors que Schifflange n’avait touché que 60 000 euros en 2011, quand sa starlette était passée de Lyon à la Roma pour seulement 3,2 millions d’euros, le coup de foudre blaugrana, dix ans plus tard, aura permis à un club historique… du Luxembourg de revenir sur le devant de la scène. Merci «Miré»…
Le programme de la Promotion d’honneur
Schieren (16) – Canach (12)
Weiler (13) – Steinsel (8)
Schifflange (1) – Medernach (9)
Mamer (7) – Grevenmacher (10)
Bissen (15) – Mersch (3)
Berbourg (5) – Rodange (4)
Rumelange (6) – Lux. City (11)
Bettembourg (2) – Junglinster (14)