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[Législatives] Quels visages pour une coalition Gambia II ?


Dans quelle mesure le LSAP va payer son mauvais score? (Photo d'archives : Herve Montaigu).

Une future coalition Gambia II  devrait proposer plus ou moins les mêmes têtes. C’est la fameuse dynamique qu’il ne faut pas rompre. Mais il y aura des perdants et des gagnants.

Les socialistes vont-ils céder un poste au gouvernement au bénéfice des verts qui sont les grands gagnants et les sauveurs de la coalition Gambia? Xavier Bettel va-t-il prendre dans son gouvernement d’anciens ministres non réélus? Pour certains, comme Lydia Mutsch, l’avenir au sein de l’exécutif est plus qu’incertain.
Le gouvernement Gambia II ne sera pas reconduit tel quel, c’est peu probable. Dynamique ou pas dynamique, il va falloir tirer les conséquences d’un scrutin qui a laissé sur le bord de la route trois membres du gouvernement. Les socialistes Lydia Mutsch (Sud) et Francine Closener (Centre) ne sont pas réélues et le libéral Marc Hansen non plus dans le Nord.
Si la ministre de la Santé et ancienne bourgmestre d’Esch-sur-Alzette perd plus de 5 000 voix, la secrétaire d’État à l’Economie progresse de 1 000 voix. Quant au ministre du Logement, il améliore son précédent score de 2 500 voix dans le Nord pour se hisser à la troisième place derrière André Bauler et Fernand Etgen, le ministre de l’Agriculture, en très léger recul. Le DP n’a pas pu récupérer les voix d’un Charles Goerens, longtemps champion toutes catégories dans la circonscription. Cette fois, c’est Martine Hansen qui explose le compteur en récoltant 20 000 voix, soit 10 000 de plus que le ministre libéral. Cette belle performance personnelle sera une maigre consolation pour celle qui aurait pu prétendre à la succession de Fernand Etgen.
Francine Closener et Marc Hansen avaient certes accédé au gouvernement sans avoir été élus en 2013, mais la donne a changé. Cette fois, le LSAP perd un siège dans le Centre et si le DP peut prétendre à un nombre identique de ministres au gouvernement, les socialistes risquent bien de devoir céder une place aux verts. En tout cas, ces derniers sont largement en mesure de prétendre à un poste supplémentaire.

Un ministrable dans l’Est
Pour le DP, les choses paraissent moins compliquées. Le Premier ministre, Xavier Bettel, devrait rester à sa place, tout comme Corinne Cahen dans le Centre. La question se pose pour Guy Arendt. Bien que réélu et même en progression, le secrétaire d’État à la Culture a été nommé à la suite de la démission de Maggy Nagel. Or ce poste revenait à un élu de la circonscription Est, selon l’usage qui respecte un équilibre des forces.
Justement, de la force, il y en a eu à l’Est encore une fois et sans Maggy Nagel. Son dauphin à la commune de Mondorf, le député sortant Lex Delles, a doublé son score, passant de 5 000 à 10 000 voix, tandis que Gilles Baum raflait 2 000 voix de plus. Le DP continue sa progression dans l’Est et Lex Delles devient ministrable. Il l’était déjà lors du départ de Maggy Nagel mais préférait conserver la tête de la Cité thermale.
Ce qui arrangeait bien les affaires de Xavier Bettel désireux de faire de la place dans le Centre pour son ami Claude Lamberty. En choisissant Guy Arendt comme secrétaire d’État à la Culture, il permettait à l’actuel secrétaire général du DP de rejoindre les rangs du Parlement. Il va falloir ruser une nouvelle fois pour qu’il puisse conserver son siège de député puisqu’il n’a pas été élu, en dépit d’une progression de 1 000 voix. Les places libérées par Xavier Bettel et Corinne Cahen ne suffisent pas à faire remonter le secrétaire général, il faudra en prendre un troisième et Guy Arendt pourrait être celui-là. Les députés sortants Frank Colabianchi et Joëlle Elvinger retrouveront leur siège. Mais rien n’indique que Lex Delles laissera passer une seconde fois une chance d’entrer au gouvernement.

Étienne Schneider tout seul ?

Du côté du LSAP, c’est plus compliqué. Étienne Schneider sera-t-il le seul du Centre à rejoindre le gouvernement? Le suivant sur la liste est Franz Fayot, suivi par Francine Closener, dont le bilan l’autoriserait à rester au gouvernement. Quant au président du LSAP, Claude Haagen, il n’a pas été réélu dans le Nord et devrait conserver son siège si Romain Schneider en fait autant au gouvernement. En revanche, pour Claudia Dall’Agnol, les chances de retrouver les bancs de la Chambre des députés sont quasiment nulles. Sauf départ à la retraite anticipée d’un Jean Asselborn ou d’un Mars Di Bartolomeo.
Du côté du CSV, le plus malchanceux restera le secrétaire général et bourgmestre de Bettembourg, Laurent Zeimet, qui perd son siège de député.
Le CSV et le LSAP vont devoir tirer les conséquences de leur défaite. Les premiers livreront une première analyse ce soir.

Geneviève Montaigu