À l’écoute des citoyens, le Piratepartei, créé pour défendre les libertés individuelles en octobre 2009, ne dévie pas de sa raison d’être. Les thèmes abordés sont proches du peuple sans être populistes.
Logement, seniors, protection des animaux, État policier, transports publics font partie des thématiques principales du programme électoral du Piratepartei, qui se distingue des autres partis politiques en mettant en exergue les animaux et les personnes âgées. «La majeure partie des électeurs a plus de 57 ans», note Sven Clement, président fondateur du parti, pour qui ce sont ««les électeurs dont on se préoccupe le moins, parce qu’on part du principe qu’ils continuent à voter pour les partis pour lesquels ils votaient quand ils étaient actifs. Or ils ont d’autres besoins.»
Libertés individuelles
Les pirates veulent laisser le choix de leur vie privée aux Luxembourgeois. C’est la raison pour laquelle ils souhaitent donner un cadre légal aux collocations et sont contre la vidéosurveillance et les dérives d’un État policier. «Tout espoir que la vidéosurveillance diminue en cinq ans de gouvernement progressif s’est avéré vain. Pire, des caméras supplémentaires sont installées», indique Sven Clement, pour qui les caméras ne font que repousser la criminalité dans des zones moins surveillées, mais ne règlent pas le problème de fond.
«À sa création, le Parti pirate avait pour ambition de défendre les libertés individuelles», rappelle-t-il. Aujourd’hui, le parti s’est aussi emparé de grands thèmes de la politique luxembourgeoise comme le logement. «Nous voulons créer un troisième promoteur public, annonce Sven Clement. Les deux promoteurs publics existants ont atteint leurs limites. Ils ne peuvent pas construire plus que ce qu’ils construisent. En créant un acteur supplémentaire, nous réduisons les risques d’abus potentiels et nous gagnons en visibilité du point de vue administratif.»
Des logements locatifs à 10 euros le mètre carré
Cet acteur achètera des terrains pour y construire des logements qui ne seront pas immédiatement revendus, mais loués au prix de 10 euros le mètre carré. À terme, les locataires pourront racheter le bien grâce à une garantie prélevée chaque mois sur le loyer qui fera office d’apport en capital. Des prix de revente de ces biens seront fixés par avance. Le parti regrette que le gouvernement n’ait pas mis en place des mesures favorisant l’achat au lieu de favoriser la vente.
Les pirates veulent également changer le système d’imposition en ne gardant qu’une classe pour tous, la 2.
«Il faudrait faire une réforme fiscale et tout reprendre à zéro», estime Sven Clement, arguant de la complexité de la matière et de certains cas absurdes. En matière d’impôts, le parti propose aussi de mettre en place une vignette automobile qui remplacerait la taxe automobile et permettrait de financer les transports en commun. Car la proposition la plus populaire avancée par le parti est la gratuité des transports en commun.
Les pirates se veulent proches des citoyens et de leurs préoccupations de tous les jours. Pour eux, l’électeur n’est pas une personne lambda, mais il a plusieurs vies, plusieurs visages et plusieurs origines. Chacun de ces aspects mérite d’être pris en compte.
Sophie Kieffer