Pieyre-Alexandre Anglade (La République en marche) et Sophie Rauszer (La France insoumise) sont arrivés en tête lors du premier tour des législatives de la 4e circonscription (Benelux) des Français de l’étranger. Présentation.
Pieyre-Alexandre Anglade (La République en marche)
Pieyre-Alexandre Anglade patiente, avec trois membres de son équipe, sur la terrasse de la brasserie du Grand Théâtre à Luxembourg. Arrivé largement en tête lors du 1 er tour des législatives dans la 4 e circonscription des Français de l’étranger, le candidat de La République en marche a un déjeuner avec les cheffes d’entreprise françaises du Grand-Duché. L’occasion d’évoquer son parcours, le Luxembourg, ses priorités s’il est élu…
Son parcours
Âgé de 30 ans, Pieyre-Alexandre Anglade, originaire de Paris et né au sein d’une famille mosellane avec des « arrière-grands-parents luxembourgeois de Remich et Wintrange », vit à Bruxelles depuis sept ans et demi. Après un parcours universitaire en histoire et relations européennes et internationales, Pieyre-Alexandre Anglade travaille au Parlement européen à Bruxelles depuis sept ans et demi et depuis deux ans et demi auprès du vice-président du Parlement européen, Pavel Telicka (ALD).
La politique? « Je ne me suis jamais encarté dans un parti politique , répond-il. Mais au début de l’hiver 2016, j’ai adressé un courrier à Emmanuel Macron, qui était encore ministre de l’Économie, pour lui dire que j’aimais sa façon de parler de la France, des Français, de l’Europe, des Européens. Il a une façon singulière de dire les choses. Il parle du réel. Et je lui ai dit que s’il lançait un mouvement, j’étais prêt à l’aider. » Ce sera le cas. Au lancement d’En marche!, Pieyre-Alexandre Anglade devient le référent bruxellois du mouvement.
Et sa candidature aux élections législatives? «Je n’ai pas répondu tout de suite à l’appel à candidatures d’En marche! , explique-t-il. J’ai réfléchi. Et puis je me suis lancé avec responsabilité et l’envie de poursuivre l’engagement collectif qui était né.»
Le Luxembourg
Pour Pieyre-Alexandre Anglade, « la France et le Luxembourg ont des racines et une histoire communes. Les deux pays sont des membres fondateurs de l’Europe. Nous sommes dans une barque commune pour l’avenir de l’Europe. »
S’il était élu…
« Apporter de l’Europe à l’Assemblée nationale et un peu de France au niveau de l’Europe », c’est l’ambition générale de Pieyre-Alexandre Anglade s’il est élu dimanche soir député de la 4 e circonscription des Français de l’étranger. Le candidat de La République en marche!, qui se dit « ouvert au dialogue avec tout le monde », a aussi l’ambition « de recréer des liens entre les Français qui vivent en Belgique, au Luxembourg et aux Pays-Bas et la France ».
Pour y parvenir, il a l’intention « d’organiser des rencontres citoyennes régulières. Non pas une réunion où le député parle et les gens écoutent, mais de vraies réunions de travail. Et ceci sur tous les sujets qui les concernent comme la mobilité transfrontalière, la sûreté nucléaire, l’environnement… afin de nourrir mon action à l’Assemblée nationale. » Il veut également s’appuyer sur « des experts, c’est-à-dire des acteurs économiques, culturels, associatifs, de l’entreprise… »
Pendant la campagne, Pieyre-Alexandre Anglade a « entendu les doléances des électeurs de la circonscription, notamment en ce qui concerne la mobilité transfrontalière ou encore l’emploi ». Il conclut en affirmant qu’« il faut avancer sur ces choses-là et qu’il est temps de prendre des décisions ».
Sophie Rauszer (France Insoumise)
Il est un peu plus de 17 h, mercredi. Après avoir participé à un rassemblement pacifique pour les droits des animaux en début d’après-midi à Bruxelles, Sophie Rauszer est sur la route vers Luxembourg, et plus précisément Nature Elements – Am Garage, une épicerie bio de la capitale, pour y retrouver des sympathisants de la France insoumise du Grand-Duché. L’occasion d’évoquer son parcours, le Luxembourg, ses priorités si elle est élue…
Son parcours
Âgé de 29 ans, Sophie Rauszer, née à Paris « au sein d’une famille eurocommuniste », a également résidé en Bourgogne, à Strasbourg, mais aussi au Mozambique ou encore en Hongrie avant d’atterrir il y a quatre ans à Bruxelles. La candidate de la France insoumise y est conseillère politique affaires étrangères pour le groupe Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique.
Son engament politique? « Il s’est fait par étapes , avance-t-elle. En 2003, j’ai participé aux manifestations contre la guerre en Irak. En 2005, j’ai pris part aux réunions contre l’opposition à la Constitution européenne. Cela ne signifie pas que je suis contre l’Europe, mais contre la trajectoire qu’elle prend. Encore aujourd’hui. »
Titulaire d’un master d’études européennes décroché à la Sorbonne (Paris), Sophie Rauszer a été choisie, mi-janvier, comme candidate aux élections législatives de la 4 e circonscription des Français de l’étranger (Benelux) « dans le but de faire rayonner l’avenir en commun sur le Benelux ».
Le Luxembourg
« C’est une vaste question », indique Sophie Rauszer quand le Grand-Duché est évoqué. « Les Français du Benelux ont beaucoup de choses à dire sur le pays où ils résident , poursuit-elle. Le Luxembourg est en avance sur le droit de mourir dans la dignité. Le Grand-Duché a aussi une sécurité sociale bien organisée. La France pourrait s’inspirer de certaines choses faites au Luxembourg. »
Après les qualités, les défauts du Grand-Duché : « C’est un des premiers, voire le premier paradis fiscal en Europe. Et cela pose un vrai problème. Chaque année, 80 milliards d’euros s’échappent de la France pour aller vers des paradis fiscaux, dont le Luxembourg. »
Si elle est députée…
Sophie Rauszer connaît le calendrier de la rentrée de la future Assemblée nationale. « Le CETA doit être ratifié et nous allons montrer notre opposition à ce traité qui aura aussi des conséquences sur les Français du Benelux », avance la candidate de la France insoumise.
« Les questions budgétaires vont aussi être abordées et nous allons nous battre pour éviter que le budget des services consulaires continue de baisser. L’écologie est la ligne de fond de notre programme. Nous allons donc tout faire pour que la France change de cap, notamment pour qu’elle sorte du nucléaire. Au Benelux, des Français ont créé des entreprises dans les domaines de l’écologie ou encore du numérique, on voudrait qu’elles soient aidées par la France. Les questions d’éducation nous importent aussi beaucoup. Les établissements scolaires français de l’étranger ne sont pas assez ouverts à tous. Nous voulons également promouvoir le « Label France Éducation », c’est-à-dire avoir une ou deux matières instruites en français dans les établissements des pays afin d’avoir une scolarité à mi-chemin pour les Français expatriés et donc qu’ils soient plus intégrés dans le pays où ils vivent. » Tout un programme.
Guillaume Chassaing
Le 2e tour au Luxembourg
Intégrés dans la 4 e circonscription des Français de l’étranger (Benelux), les 22 947 électeurs français du Luxembourg sont invités à se rendre aux urnes, dimanche entre 8 h et 18 h, au lycée Vauban (1, avenue Joseph-Sax) à Luxembourg.
Pour rappel, le dimanche 4 juin, la participation des électeurs français du Luxembourg avait été de 21,15 %. Pieyre-Alexandre Anglade (La République en marche) avait obtenu 60,74 % des suffrages et Sophie Rauszer (La France insoumise), 5,39 %.