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Législatives : il faut «faire émerger une coalition» selon Pieyre-Alexandre Anglade


Député sortant, Pieyre-Alexandre Anglade (Ensemble) a été réélu avec 36 476 voix. (Photo Fabrizio Pizzolante)

Député sortant de la circonscription du Benelux, Pieyre-Alexandre Anglade (Ensemble) reprend son siège avec 50,24 % des suffrages. Son parti n’ayant plus la majorité relative à l’Assemblée nationale, il rempile pour un troisième mandat qui s’annonce rythmé par les accords et les compromis.

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Quel est votre ressenti au lendemain du scrutin?

Pieyre-Alexandre Anglade : Il y a plusieurs sentiments. D’abord, le premier sentiment est lié au contexte national qui permet quand même d’éviter le pire, c’est-à-dire une majorité absolue et même relative du Rassemblement national. Cela a été évité grâce au front républicain qui avait été souvent dépeint comme mort et inactif dans notre pays. La deuxième des choses, c’est que la France n’a pas de majorité claire et donc il va falloir travailler à bâtir des consensus, des compromis, des coalitions comme c’est le cas dans beaucoup de démocraties européennes et évidemment au Luxembourg. Ma dernière observation est qu’il s’agit de mes troisièmes élections législatives et de ma troisième victoire, donc c’est une grande satisfaction.

Ce résultat était une surprise?

Même si on a perdu beaucoup d’élus, on sentait bien que l’on était dans une forme de dynamique par rapport au moment des élections européennes. Il y a beaucoup d’électeurs qui sont revenus vers nous. Le bloc central que l’on annonçait comme quasiment effacé la semaine dernière a très bien tenu puisqu’il est deuxième. C’est un bon résultat qui permet de nous placer en situation de groupe charnière-pivot à l’Assemblée nationale, un groupe qui sera indispensable pour des coalitions et des majorités.

Avoir des coalitions à l’Assemblée nationale va devenir obligatoire pour avancer, cela vous inquiète-t-il?

Je suis dans un état d’esprit résolument constructif et je pense que tous ceux qui sont élus à l’Assemblée nationale, en dépit des difficultés que l’on a vécues, ont une responsabilité immense devant les Français. Nous devons être capables de laisser de côté un certain nombre de nos sensibilités afin de faire émerger une coalition au service du pays. Si cela échouait, nous pouvons être certains que l’on vivrait des moments extrêmement difficiles et que cela créerait du vote RN supplémentaire. Celles et ceux qui sont démocrates, républicains, sociaux-démocrates, écologistes ont la responsabilité de s’entendre et de travailler ensemble.

C’est un mandat bien différent que ceux que vous avez connus.

Oui, cela n’aura rien à voir, cela sera complètement différent. Il n’y a plus de groupes dominants, de familles politiques dominantes et donc il faut changer la culture politique en France. Je crois que c’est le message que nous ont adressé aussi les Françaises et les Français. Il faut être prêt à l’entendre et à le mettre en œuvre.

Laisser de côté un certain nombre de nos sensibilités

Comment interprétez-vous ces 8,7 millions voix pour le Rassemblement national?

Il y a une poussée nationaliste, identitaire, populiste qui traverse quasiment toutes les démocraties européennes et la France n’est pas épargnée. J’ai toujours dit que cette menace existait, qu’elle était réelle, qu’elle prospérait et nous l’avons vu hier soir. Je n’ignore pas et n’édulcore pas ce vote. Il existe et maintenant c’est à nous d’y répondre sur le fond pour essayer de faire en sorte que les raisons de voter Rassemblement national disparaissent.

Quel regard portez-vous sur le débat pour le futur Premier ministre?

Je considère que personne n’est en mesure d’imposer quoi que ce soit. Quand j’entends les déclarations péremptoires de Jean-Luc Mélenchon qui affirme que « le Nouveau Front populaire a gagné et que cela devra être tout le programme et rien que le programme du NFP« , je dis que cela est bien prétentieux. Les Français ont fait le choix justement de faire élire trois blocs et ils leur demandent de travailler ensemble. Certainement pas de voir l’hégémonie d’un bloc sur un autre comme Jean-Luc Mélenchon essaie de le faire. Le Premier ou la Première ministre sera celui ou celle qui émergera de cette plateforme de coalition.

Un commentaire

  1. Propos d un mediocre correspondant a la macronie