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L’éducation numérique : le credo de Bee Secure


Au-delà des rapports sur les usages numériques des jeunes, Bee Secure publie également des conseils d’éducation numérique. (Photo : archives lq/hervé montaigu)

Coordonné par le Service national de la jeunesse, Bee Secure analyse le comportement numérique des jeunes et conseille les parents afin que l’utilisation des écrans reste saine.

Auteur du rapport «Bee Secure Radar» sur les tendances (lire ci-contre) en matière d’utilisation des technologies de l’information et de la communication par les jeunes au Luxembourg, l’initiative gouvernementale Bee Secure offre également des conseils d’éducation numérique. La solution la plus évidente serait d’abord de limiter le temps d’écran, mais celle-ci n’est pas judicieuse, selon Bee Secure : «Le problème avec ce genre de recommandations est qu’elles ont tendance à ne pas se baser sur des preuves scientifiques et qu’elles sont difficilement compatibles avec le quotidien des familles.»

Bee Secure préconise plutôt d’appliquer la règle 3-6-9-12 de Serge Tisseron, un psychanalyste français. Avant 3 ans, ce dernier conseille de ne pas exposer les enfants à la télévision, de laisser dix minutes de tablette par jour et dans le seul but de jouer, le tout accompagné par un adulte. De 3 à 6 ans, il préconise les jeux interactifs à petite dose, de préférence en famille et surtout sans écran dans la chambre.

Passé 6 ans, la télévision est autorisée, mais sans image violente, avec un adulte à proximité et des premiers pas sur Internet peuvent être accompagnés. Entre 9 et 12 ans, c’est l’âge du premier smartphone tout en gardant un œil sur son utilisation et en interdisant les réseaux sociaux jusqu’à 13 ans. Passé ce cap, l’objectif est de couper le wifi à une certaine heure ainsi que de continuer à discuter avec les enfants sur ce qu’ils voient et font sur internet.

L’exemple des parents

Afin de ne pas limiter et frustrer l’enfant, Bee Secure glisse aussi l’idée d’une autoévaluation afin de transmettre par écrit aux parents «le contexte, le type d’activité et la situation émotionnelle correspondante». Le contrôle parental n’est, lui, pas forcément conseillé, «car contreproductifs dans le sens où les plus âgés sont incités à trouver un moyen de les contourner». L’utilisation des écrans comme récompense est aussi mauvaise, car «vous augmentez la fascination que l’enfant leur porte et cela complique la limitation du temps d’utilisation».

Premiers concernés par les problèmes des enfants, les parents sont aussi un levier via leur comportement numérique. Ils montrent le bon comme le mauvais exemple, sachant que la moitié des parents interrogés par Bee Secure indiquent qu’ils utilisent trop souvent leur smartphone. Un ensemble de règles familiales peut permettre à chacun d’entretenir un rapport sain avec les écrans, en comblant le temps sans écran par des activités en famille.

«Bee Secure Radar», les chiffres

Le rapport publié en 2024 se base sur des enquêtes auprès de jeunes de 12 à 30 ans (286 répondants), de parents ou tuteurs légaux d’enfants de 3 à 16 ans (500 répondants) et du personnel enseignant et éducatif (123 répondants). En voici les chiffres clés  :

– 35 % des enfants ont eu leur premier contact avec un appareil connecté à internet avant l’âge de 4 ans.

– 86 % des enfants reçoivent leur premier smartphone au plus tard à l’âge de 12 ans.

– La première activité en ligne des enfants consiste à visionner des photos (38 %) puis des vidéos et des films (27 %).

– 45 % des jeunes de 12 à 16 ans déclarent utiliser leur smartphone pendant une à trois heures par jour. 28 % entre quatre et six heures et 7 % plus de six heures par jour.

– 47 % des jeunes de l’échantillon dépassent le seuil d’un trouble lié à internet.

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