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Le voleur n’était pas rangé des voitures


Son casier judiciaire long de «25 pages» remplies de condamnations pour des vols de voitures laisse peu de place au doute quant à l’implication du prévenu.

Il volait des voitures pour commettre des forfaits avant de les incendier pour faire disparaitre toute trace de son implication. La police l’a attrapé et il lui glisse entre les doigts.

Les audiences ont été vite bouclées lundi après-midi au tribunal d’arrondissement de Luxembourg, où les prévenus qui comparaissaient libres n’avaient pas jugé utile de répondre présents aux convocations du parquet. Akim est l’un de ceux qui ont donc été jugés par défaut. Il est accusé de vol et d’incendie volontaire.

Son casier judiciaire long de «25 pages» remplies de condamnations pour des vols de voitures laisse peu de place au doute quant à son implication dans une série de faits remontant à fin 2017. Deux voitures ont été retrouvées carbonisées à Burmerange et à Schifflange à quelques jours d’intervalle. Toutes deux avaient été volées. L’ADN du prévenu est trouvé dans une troisième voiture volée, découverte accidentée dans la région de Remich, malgré ses efforts pour essayer de faire disparaître toute trace de sa présence à son volant.

Ce jour-là, un pompiste n’avait pas accepté de lui vendre de bidon d’essence. Akim, les images de vidéo-surveillance le prouvent, se rendait en voiture dans la même station-service – sauf pour l’incendie de Schifflange – pour acheter des bidons d’essence qui devaient lui servir à mettre le feu aux voitures. Un téléphone  – volé avec une des voitures – a borné à proximité, ce qui a mis la police sur la voie.

Les voitures volées devaient servir à commettre d’autres infractions et, une fois ses forfaits commis, Akim devait s’en débarrasser. Pour un enquêteur, tout concorde, même si le prévenu a juré être rangé des voitures et avoir acheté l’essence pour faire fonctionner des machines à son domicile. «Il a reconnu avoir volé des voitures par le passé pour financer sa consommation de stupéfiants, mais plus au moment de l’enquête», relate le policier. Akim a tenté d’incriminer un autre homme à sa place.

La représentante du ministère public ne croit pas en ces explications. Les indices et le récit des témoins le désignent. Elle  requiert une peine de 36 mois de prison ferme à son encontre. «Peut-être plus si le dossier n’avait pas été aussi vieux.»

«Prêtés» et pas rendus

La carte de crédit de Carmen était rangée dans son porte-monnaie, lui-même placé dans un casier fermé à clé dans le vestiaire du bar où elle travaillait. Vitor a réussi à la dérober pour s’en servir. A l’époque, en 2019, ils étaient collègues de travail. La jeune femme de 30 ans l’avait reconnu sur des images de vidéo-surveillance récoltées par la police.

Vitor qui ne s’est, lui non plus, pas présenté à l’audience de la 9e chambre correctionnelle lundi, avait déclaré à la police que son ancienne collègue lui avait donné sa carte de crédit et son code pour lui permettre de retirer une somme d’argent de 1 500 euros – qu’il prétendait être un prêt. «Non, jamais. Je n’avais pas de lien de confiance suffisant avec lui. Les seules personnes auxquelles je confie ma carte sont mes parents», a témoigné Carmen en italien.

Elle pense que tous les casiers devaient s’ouvrir avec une même clé. Quant au code, «il était inscrit dans mon smartphone. Je le laissais au bar près de moi». Vitor a dû profiter d’un instant d’inattention de la jeune femme pour sonder son téléphone. S’il a reconnu avoir prélevé de l’argent, l’ancien collègue de Carmen ne l’a jamais remboursé. La jeune femme s’est portée partie civile et a demandé la restitution de la somme.

La représentante du ministère public a requis 12 mois de prison à l’encontre du serveur pour vol simple et vol à l’aide de fausses clés. En ne coopérant pas et en ne répondant pas aux convocations de la police, il aurait fait traîner l’affaire.

Les prononcés sont fixés les 27 et 13 mars prochains.