Le vol Nice-Luxembourg tourne au cauchemar : un passager raconte

Les passagers du vol Nice-Luxembourg devaient décoller vendredi 15 avril à 19 h 35. Ils sont arrivés à destination avec 24 heures de retard. La compagnie aérienne Volotea présente ses excuses. Rémi a rejoint sa famille à Yutz, il raconte un périple éprouvant, qui s’est terminé en bus après moult rebondissements.

Les passagers du vol Nice-Luxembourg devaient décoller vendredi 15 avril à 19h35 et arriver à destination moins d’1h30 plus tard. Au lieu de ça, le périple a pris des allures de chemin de croix. Les clients de la compagnie Volotea sont finalement arrivés à Luxembourg en bus, avec près de 24 heures de retard. Le récit de cette mésaventure tourne à plein régime sur les réseaux sociaux. Les témoignages et les commentaires se recoupent. Ils mêlent colère et résignation.

Rémi Ethuin, 37 ans, fait partie des voyageurs. Cet habitant du Var venait rendre visite à sa famille à Yutz. Après plusieurs annonces, l’avion quitte Nice avec deux heures de retard. Le vol est presque terminé. «Et là, le commandant de bord nous annonce que l’on ne va plus à Luxembourg mais à Lyon. Il nous explique qu’il s’agit d’une décision de Volotea», rapporte Rémi. «Il y a eu un vent de panique dans l’avion», se souvient le trentenaire.

Les passagers sont nombreux. Il est quasi-minuit. «Il y avait des personnes âgées, deux jeunes filles qui prenaient l’avion pour la première fois, des animaux dans des cages, des nourrissons… Il n’y avait rien à manger, rien à boire», égrène l’usager. Une fois les bagages récupérés, les clients sont orientés vers un hôtel. Rémi et d’autres s’y rendent à pied. «On ne savait rien. Le problème, c’est qu’on n’a jamais rien su.» Les informations arrivent au compte-gouttes.

«Un stress assez intense»

Impossible de se reposer. «Il y a eu des moments de stress assez intenses.» Une affichette collée dans les couloirs de l’hôtel demande aux voyageurs de se présenter à 10h dans le hall. Tous attendent et apprennent finalement qu’ils rejoindront le Luxembourg… en bus.

Après la colère, la fatigue, les rires nerveux, les passagers restent soudés. «Nous avons collecté les mails et les téléphones pour monter une action commune», poursuit Rémi. Il exige a minima le remboursement de son billet et des indemnités. «Il est hors de question de laisser passer, ce n’est pas normal», s’agace-t-il. Le trentenaire pense notamment au désarroi d’un monsieur âgé que les autres voyageurs ont aidé.

Le voyage s’est terminé 24 heures après le départ prévu. Le chauffeur du bus a accepté de déposer les personnes à plusieurs arrêts avant le Luxembourg. Rémi est descendu à Metz, samedi 16 avril à 18h.

Indemnisation

La compagnie aérienne explique que l’avion a atterri à Lyon «en raison du couvre-feu imposé par l’aéroport de Luxembourg». En effet, Lux Airport confirme l’existence de ce couvre-feu nocturne, qui permet notamment de poursuivre des travaux en cours sur les pistes. L’aéroport précise que les compagnies aériennes sont prévenues. «Elles doivent calculer leurs arrivées et départs en prenant ces heures en compte», souligne le service de presse.

De son côté, Volotea présente ses excuses, annonce qu’elle indemnisera les passagers qui en feront la demande. La société invoque aussi le mouvement de grève survenu ce week-end de Pâques. «Volotea met tout en œuvre pour réduire au maximum l’impact sur ses opérations et assurer un service optimal. Malgré le dispositif de protection, la compagnie a dû annuler certains de ses vols et subi des retards en raison d’incidences non liées au mouvement de grève. À chaque fois, l’unique préoccupation des équipes a été de proposer la meilleure solution possible.»

Pas sûr que cela rassure Rémi Ethuin, le client varois en vacances à Yutz. Il est censé prendre la même compagnie pour son vol retour vendredi.