Si les fans des Roud Léiwen ont colonisé le centre-ville, ils ont dû être exfiltrés sous escorte du stade Boris-Paichadze. Maudite soirée.
Quand le père de Leandro Barreiro est arrivé sur le site, il avait une petite surprise pour les supporters réunis à la Stelzenhaus, au centre historique de Tbilissi : des autographes du fiston à distribuer. Un petit cadeau du futur milieu de terrain du Benfica Lisbonne. Il a forcément trouvé des fans pleins de gratitude et… de «chacha», l’alcool local que certains ont commencé à goûter pour ne pas mourir idiots dès 16 h, entre deux pintes.
Le père de Leo n’était pas le seul, alors, à se trouver dans les parages. L’ancien international Théo Malget observait depuis un petit bout de temps ses compatriotes s’enfiler des «kinkhalis», les raviolis locaux, pour éponger à l’aide de viande cuisinée avec de la coriandre. Certains avaient déjà pu apercevoir la publication de Luc Frieden posant avec le maillot des Roud Léiwen, pendant qu’à l’hôtel des joueurs, l’épéiste Flavio Giannotte, qui doit tirer aujourd’hui à Tbilissi, cherchait désespérément une place pour assister au match. Qu’il a fini par trouver.
Il n’y aura pas de Citybus pour Théo Malget
En matinée, certains de ces supporters ont sillonné la ville, constatant que la pression, ici, était aussi folle qu’au Grand-Duché, la mairie condamnant littéralement l’une des artères principales, celle passant par la place de la République, pour offrir un écran géant aux Géorgiens n’ayant pu entrer au stade. Certains avaient eux loué un bus et se sont amusés à faire des allers-retours dans la ville pour transmettre leur énergie aux bons citoyens locaux. Sur le même modèle, Théo Malget s’imaginait déjà louer un Citybus, mardi, si d’aventure «le Luxembourg se qualifie, pour faire la même chose».
C’est arrivé dans l’enfer du Paichadze qu’il a dû comprendre que ce ne serait pas si facile. Les supporters géorgiens s’amusant à faire voler un avion en carton géant dans la tribune en direction d’une carte de l’Allemagne, pendant l’Ons Heemecht. Prophétique.
Et après un match terriblement frustrant de A à Z, les fans réunis derrière le but auront le déplaisir de voir les policiers se masser au pied de l’escalier d’accès à leur tribune avec cette rumeur inquiétante que des ultras géorgiens souhaiteraient en découdre avec eux. Ce n’est sûrement pas le déplacement qu’ils auraient espéré que d’attendre vingt minutes de plus sous la pluie, à ruminer leur déception, le temps que soient évacués les hooligans locaux et alors que les autorités leur demandent de cacher tout drapeau ou signe distinctif…