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Le torchon brûle toujours au TICE


«L’amélioration du bien-être de son personnel est et reste toujours une préoccupation», souligne le bureau du TICE dans un communiqué.

Le bureau du syndicat intercommunal de transports publics rejette des «allégations diffamatoires» formulées par la FGFC. L’OGBL déplore le «chaos» semé par ses collègues.

La création d’un nouveau syndicat mixte État-communes, pour assurer sur le long terme le fonctionnement du TICE, n’a pas le don de calmer les ardeurs au sein du syndicat intercommunal, en charge des transports publics, via une flotte de bus, dans le canton d’Esch-sur-Alzette. Hier, le bureau, composé de représentants des neuf communes membres du TICE, s’est vu obligé de réagir aux accusations d’une «gestion autoritaire et de mépris systématique» de l’effectif, formulées à la mi-juillet par les membres de la délégation du personnel, affiliés à la Fédération générale de la fonction communale (FGFC).

Les syndicalistes dénoncent le «mutisme» de la part des responsables politiques. «Ce silence persistant constitue un affront envers l’ensemble du personnel», fustige la FGFC dans un communiqué. «Soit les responsables politiques ignorent la gravité de la situation ou ils l’acceptent délibérément. Tandis que la direction est renforcée, le bien-être du personnel est ignoré», est-il ajouté dans ce même écrit, signé par Théo Schickes, le président de la délégation.

Il renvoie vers les «résultats alarmants» d’un sondage interne, qui viendrait illustrer la «perte de confiance», une «surcharge» du personnel, un «climat de la peur» et, donc, un «style de direction autoritaire». Les représentants du personnel seraient en outre «systématiquement ignorés».

Le bureau du TICE «rejette fermement» ce type «d’allégations gratuites», qualifiées de «graves» et de «diffamatoires». Il ne pourrait être question de «harcèlement moral» pour réduire l’effectif, qui compte aujourd’hui 523 agents. La «priorité absolue» était de recevoir, de la part de l’État, des «garanties claires et nettes» quant au maintien – après la création du nouveau syndicat mixte – de tous les emplois existants. «Toutes ces garanties sont désormais acquises», mettent en avant les responsables communaux.

Une «coopération continue et structurée»

La FGFC avait reproché à la direction de harceler les employés en congé maladie et d’exercer une «pression excessive» en matière de discipline. Faux, riposte le TICE. Entre le 10 juin 2024 et le 10 juin 2025, un total de 12 900 jours d’arrêt maladie aurait été enregistré. Un médecin de contrôle serait intervenu auprès de 51 agents, avec à la clé 19 cas où l’employé a été obligé à reprendre son travail.

En outre, 16 agents auraient été invités, depuis le début de cette année, à se justifier par écrit sur des incidents. Il s’agissait de «dommages matériels importants», de «conduite imprudente», d’«infractions» au code de la route ou d’un «comportement irrespectueux». Deux procédures disciplinaires ont été entamées «pour cause d’absence injustifiée».

«Gérer une entité responsable du transport public de personnes, demande aujourd’hui, face aux nombreux défis actuels, un sens de discipline, d’anticipation, de responsabilité et une capacité d’adaptation (…). La résistance aux changements est inhérente à l’être humain (…)», se défend le bureau du TICE. Tous les changements auraient d’ailleurs été discutés dans le cadre d’une «coopération continue et structurée» avec les délégués du personnel. Lors d’une réunion, le 15 juillet dernier, les accusations formulées par la FGFC n’auraient d’ailleurs pas figuré à l’ordre du jour, présenté par le camp syndical.

«L’amélioration du bien-être de son personnel est et reste toujours une préoccupation» du bureau du TICE.

La section TICE de l’OGBL/Landesverband se montre moins virulente. Elle déplore «qu’une nouvelle fois, des informations ont été publiées pour «semer le doute parmi le personnel». Cela ne contribuerait en rien à «améliorer le climat de travail». Le syndicat appelle à la «cohésion et la responsabilité», au lieu de semer le «chaos» et «faire du théâtre».

La FGFC annonce un piquet de protestation pour le 10 septembre, devant le siège du TICE, à Esch-Belval.

L’État va débloquer, sur dix ans,
un budget de 700 millions d’euros

L’accord de principe conclu, vendredi dernier, pour créer un syndicat mixte ouvre la voie à un financement conséquent du TICE par l’État. L’enveloppe annoncée, pour la période 2027-2037, est de 700 millions d’euros. Les neuf communes membres du TICE vont y contribuer à hauteur de 150 millions d’euros.

Les conseils communaux d’Esch-sur-Alzette, de Differdange, Dudelange, Kayl, Rumelange, Schifflange, Sanem, Pétange et Käerjeng doivent donner leur aval au nouveau syndicat mixte. Un projet de loi est attendu pour 2026, afin de permettre à la nouvelle entité de prendre la route en 2027.