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Le syndicat LCGB étrille le bilan des ministres du Travail et de la Sécu


Le syndicat LCGB est monté au filet lundi : la tentative de rattraper le temps des ministres Schneider et Schmit à l'approche des législatives n'est pas satisfaisante (Photo : Tania Feller).

Le LCGB a vertement critiqué l’inaction des ministres de la Sécurité sociale et du Travail ces 4 dernières années et s’est étonné de leur empressement à rattraper le temps perdu avant la fin de leur mandat.

Quatre ans que le LCGB observe les ministres de la Sécurité sociale et du Travail «mettre en danger la politique sociale luxembourgeoise», quatre ans que le syndicat cherche des solutions pour le sauver et hier, à quatre mois des élections, le LCGB explose. «Nous manifestons parce que les ministres Schmit et Schneider ont décidé, à quelques mois des élections législatives, de rattraper ce qu’ils n’ont pas été capables de faire en quatre ans», lance Patrick Dury, président du LCGB, aux militants réunis au Rousegäertchen devant le ministère du Travail, hier après-midi.

« Le dialogue social n’a jamais autant été piétiné »
Le 28 novembre 2014, le gouvernement et les syndicats ont signé un accord qui devait éviter une détérioration du système et des prestations de la Sécurité sociale et des répercussions sur ses bénéficiaires. Pour le LCGB, cet accord a été bafoué : «Le dialogue social n’a jamais autant été piétiné que par le gouvernement actuel», regrette Patrick Dury entre deux sonneries de corne de brume. «Et pour quel résultat?», s’interroge-t-il.
Le ministre de la Sécurité sociale aurait complètement échoué sa réforme de la Sécurité sociale (en matière de courses-sorties et d’accompagnement, principalement), car elle n’aurait pas été élaborée en accord avec les prestataires de santé et seul l’aspect financier aurait primé. «L’assurance dépendance s’en sort bien financièrement, mais les gens risquent de rester sur le bas-côté de la route», poursuit Patrick Dury, qui est persuadé que le ministre ne se soucie que peu du sort des travailleurs, «contrairement à ses résultats aux élections législatives à l’automne».
Et si des solutions ont pu être trouvées, il y a deux semaines, en faveur des patients, ce ne serait que grâce au LCGB, se congratule Patrick Dury, car Romain Schneider n’aurait eu ni le concept ni les compétences suffisantes pour faire une politique en faveur des citoyens ayant besoin de soutien.

Le LCGB donne des leçons et des solutions
Le syndicat critique aussi l’immobilisme du ministre de la Sécurité sociale – même après trois courriers de sa part – concernant le dossier des salariés du secteur des soins se trouvant toujours sous le coup du contrat collectif de travail des hôpitaux, alors qu’ils devraient se trouver sous celui du secteur des soins. «Prendre les patients en otage parce qu’un ministre est trop bête ou trop paresseux pour trouver des solutions à temps, est inacceptable», affirme Patrick Dury, qui poursuit sur sa lancée en critiquant la solution au conflit dans les maisons de soins trouvé le 16 juin dernier, indiquant qu’elle créera davantage d’inégalités.
Le ministre a certes agi, mais mal et trop tard, selon le LCGB qui ne croit pas en sa soudaine bienveillance envers les salariés malades que ce soit en termes de durée du congé maladie ou de prestations familiales. En ce qui concerne la durée du congé de maladie, le ministre aurait été bien heureux de pouvoir reprendre une mesure proposée depuis quatre ans par le LCGB après quatre ans d’inaction sur le sujet.

« que les gens puissent être aussi longtemps en congé maladie que leur état de santé ne l’exige »

Il s’agit de l’augmentation de 52 à 78 du nombre de semaines de congé maladie autorisées. Cependant, maintenant qu’elle a été prise par le ministre, cette décision ne suffit plus au syndicat qui exige que «les gens puissent être aussi longtemps en congé maladie que leur état de santé ne l’exige et que dans le cas contraire, ils obtiennent une rente d’invalidité».
Romain Schneider n’est pas le seul à en prendre pour son grade. Nicolas Schmit n’est pas épargné par la volée de bois vert du LCGB. Il aurait notamment fait empirer les dispositions de l’aide au réemploi. Plus chanceux que son homologue de la Sécurité sociale, Nicolas Schmit obtient l’aval du syndicat quant à sa nouvelle réforme du reclassement interne et externe, malgré quelques broutilles qui subsistent aux yeux de Patrick Dury. Pour lui, les ministres auraient bâclé le travail à la dernière minute et auraient donc agi au détriment des salariés du secteur privé et ainsi creusé l’écart avec le secteur public. Le tout pour que les électeurs se souviennent d’eux avant d’aller aux urnes. Le reste de la période législative, ils n’auraient rien fait : «Näischt, nix, rien, nothing, nada», selon le très vindicatif président du LCGB.

Sophie Kieffer