Accueil | A la Une | Le space mining n’est qu’une partie de la stratégie

Le space mining n’est qu’une partie de la stratégie


Il y a un an, les étudiants ont pu rencontrer la directrice scientifique de l’Agence spatiale européenne, Carole Mundell à la Maison du Savoir.  (photo archives LQ)

L’utilisation des ressources spatiales, parmi lesquelles l’exploitation minière, n’est que l’une des quatre priorités de la stratégie nationale. La commercialisation de l’orbite basse de la Terre s’accélère.

L’exploitation minière de l’espace (space mining) ne fait plus couler autant d’encre et n’alimente plus les discussions, comme ce fut le cas par le passé, quand le Luxembourg injectait «des millions de dollars» dans cette activité spatiale. Le député ADR, Tom Weidig, se demande donc où en est le Luxembourg dans son rôle de pionnier qui lui tenait à cœur, d’autant qu’il a lu dans un journal national que l’exploitation minière de l’espace n’a quasiment pas été évoquée lors de la dernière «Luxembourg space week». Effectivement, en décembre dernier, une série d’événements ont été organisés lors de ce rendez-vous baptisé New Space Europe, et dans lequel l’agence spatiale luxembourgeoise (LSA) est très impliquée.

Toute la communauté spatiale internationale s’est rassemblée au Luxembourg pour cette conférence organisée une fois par an depuis 2017 (sauf en 2020 pour cause de covid). L’événement accueille généralement près de 650 participants (350 sur place et 300 en ligne) et propose un vaste programme d’intervenants experts. La «Luxembourg Space Week» ne doit pas être confondue avec la «Space Resources Week», précise le ministère de l’Économie, cette dernière étant organisée aussi chaque année au Luxembourg, mais en collaboration avec l’Agence spatiale européenne ESA depuis 2019.

«Nous comptons aujourd’hui près de 80 acteurs, entreprises et institutions confondues, occupant près de 1 400 personnes, couvrant toute la chaîne de valeur du secteur spatial qui ne cesse de croître», avait informé le ministre Lex Delles en novembre dernier, lors d’une interview parue dans nos colonnes.

En 2016, le Luxembourg avait effectivement lancé l’initiative SpaceResources.lu avec pour objectif de contribuer à l’exploration pacifique et à l’utilisation durable des ressources spatiales. Cette initiative a positionné le Luxembourg sur la scène spatiale internationale, de manière générale, estimait alors le ministre.  

Depuis huit ans, le Luxembourg a fortement développé ses activités dans ce nouveau domaine d’activités, notamment avec le lancement du Centre européen d’innovation en matière de ressources spatiales (ESRIC) en coopération avec l’ESA. En septembre 2024, l’accord entre le gouvernement et le LIST couvrant les activités d’ESRIC a été prolongé jusqu’en 2029 et son budget augmenté. «L’initiative SpaceResources.lu a rendu le Luxembourg plus visible et plus attractif pour les activités liées à l’utilisation commerciale de l’espace», répond aujourd’hui le ministère au député ADR.

«Avec la fin de l’ISS et le développement des stations spatiales commerciales aux États-Unis, la commercialisation de l’orbite basse de la Terre s’accélère. En effet, elle est à 90 % commerciale et à 10 % institutionnelle». Ces dernières années, des entreprises prometteuses se sont implantées au Luxembourg.

L’utilisation des ressources spatiales, parmi lesquelles l’exploitation minière spatiale, n’est que l’une des quatre priorités de la stratégie spatiale nationale. Avec l’initiative SpaceResources.lu, le Luxembourg s’engage en faveur de l’exploration pacifique et du développement durable de l’utilisation des ressources spatiales, mais ne développe pas ses propres missions.

Fan d’Elon Musk

 Le pays offre «un environnement transparent et favorable aux acteurs commerciaux pour exercer leurs activités avec les ressources spatiales», indique le ministère dans sa réponse. Le gouvernement leur apporte son soutien à travers l’Agence spatiale luxembourgeoise et l’ESA dans le codéveloppement des technologies qui seront nécessaires à l’avenir. «L’exploitation minière spatiale, au sens étroit du terme, ne constitue qu’une petite partie d’une chaîne de valeurs beaucoup plus vaste d’utilisation des ressources spatiales», précise le ministère au député.

Le Luxembourg, enfin, est l’un des huit premiers signataires des accords Artemis, qui fixent des règles pour une exploration responsable, durable et pacifique de l’espace. La LSA est actuellement en pourparlers avec la NASA pour définir une contribution nationale au programme Artemis. La NASA, avec qui le Luxembourg tente d’approfondir sa collaboration, jugeait la situation incertaine avec l’élection de Donald Trump et la nomination d’Elon Musk au sein du gouvernement. Un nouvel administrateur général de la NASA devait être nommé.

C’est chose faite depuis la semaine dernière, et c’est Jared Isaacman qui a été choisi par Trump. Cet homme d’affaires milliardaire de 41 ans est devenu «l’une des principales figures des vols commerciaux dans l’espace en raison de ses collaborations avec SpaceX, avec laquelle il a des liens étroits. Un fan d’Elon Musk.