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Le risque d’un déséquilibre social amplifié, selon déi gréng


«La politique symbolique du gouvernement ne sera pas suffisante», martèle Sam Tanson. (Photo : hervé montaigu)

Le parti d’opposition fustige lourdement les solutions «simplistes et superficielles» prônées par le gouvernement CSV-DP. Les perdants seraient les plus démunis, les jeunes et la planète.

Après le LSAP, vendredi, c’était au tour, hier, du deuxième ex-parti de la majorité de tirer le bilan au bout des huit premiers mois de règne du nouveau gouvernement conservateur-libéral. Et comme les socialistes, déi gréng n’ont pas épargné l’équipe emmenée par le Premier ministre Luc Frieden (CSV), accusée de nombreux torts et manquements.

Sam Tanson, la cheffe de file des verts à la Chambre, réprouve une «politique élitiste» qui profiterait aux investisseurs et grandes entreprises et préférée aux efforts nécessaires à produire dans les domaines climatique, environnemental et social. «Cette approche à court terme risque d’aller au détriment des plus démunis, des jeunes et de notre planète. Le risque d’un déséquilibre social amplifié est réel», martèle l’ancienne ministre.

«La politique symbolique ne sera pas suffisante»

Pour lutter au mieux contre cette tendance, déi gréng ont multiplié depuis leur renvoi dans l’opposition les questions parlementaires, motions, interpellations et autres initiatives parlementaires. Mais, au lieu de se concentrer davantage sur des projets mieux réfléchis et avec plus de profondeur, le gouvernement miserait plutôt sur des solutions «simplistes et superficielles». Le seul mot d’ordre serait la simplification administrative, sans que soient mis sur la table des remèdes qui répondraient aux «vrais défis que le pays se doit de relever».

Interdiction de la mendicité, police locale, changement de cap dans la lutte contre le réchauffement climatique et perte de la biodiversité. Dans tous ces domaines, les propositions de la majorité CSV-DP ne permettraient en rien d’améliorer les choses. «La politique symbolique du gouvernement ne sera pas suffisante», martèle Sam Tanson.

Une tout petite bonne note

Parmi les plus grandes défaillances figurerait le logement. Le choix d’offrir des «cadeaux fiscaux» aux investisseurs immobiliers irait au détriment des citoyens ordinaires, toujours en manque de logements à prix abordable. Parmi les mesures proposées par le gouvernement figure le rachat par l’État de logements construits par un promoteur privé. «En fin de compte, le contribuable doit payer deux fois la facture alors que les investisseurs profitent d’une assurance tous risques», déplorent déi gréng dans un communiqué.

Le parti doute fortement que le paquet de mesures dévoilé en juin permette d’augmenter le nombre de logements abordables. Le parti écologiste craint, au même titre que le Mouvement écologique et natur&ëmwelt (lire notre édition d’hier), que la simplification administrative dans les domaines du logement et de l’agriculture ait un impact négatif sur la protection de l’environnement. «La perte de la biodiversité et le réchauffement climatique sont pourtant de réels défis qui ne peuvent pas être résolus par des paroles, mais par des mesures politiques d’envergure», renchérit le parti.

Une des seules bonnes notes attribuées au gouvernement est l’annonce d’une simplification des procédures afin de permettre aux personnes éligibles de profiter des aides sociales. Néanmoins, le futur plan d’action national visant à lutter contre la pauvreté devrait, selon déi gréng, comprendre d’autres mesures, telles qu’une augmentation du Revis (revenu d’inclusion sociale, ancien RMG) et du salaire social minimum.

Enfin, Déi Gréng appréhendent que la politique du gouvernement en faveur des mieux lotis ait d’autres conséquences négatives : hausse des impôts, baisse des pensions et réduction des investissements dans les infrastructures publiques. Une perte de qualité de vie en serait la conséquence.

Bausch tire sa révérence, Bernard retrouve la Chambre

Comme annoncé à la fin juin, l’ancien ministre François Bausch va démissionner de la Chambre des députés. Il vivra ce mardi sa dernière séance plénière avant de prendre sa retraite, au bout d’une carrière politique longue de 35 ans, dont dix années passées au gouvernement (2013-2023). «Après mûre réflexion, j’ai décidé qu’à l’âge de 67 ans, il était temps de réorienter ma vie afin d’avoir plus de temps pour ma famille», déclarait Bausch le 26 juin, cité dans un communiqué.

Son siège de député sera repris dès demain par Djuna Bernard. La coprésidente sortante de déi gréng n’avait pas été réélue à la Chambre lors des élections législatives d’octobre 2023, après avoir effectué un premier mandat au Parlement (2019-2023). Il est d’ores et déjà prévu que Djuna Bernard ne restera pas à la tête du parti, tout comme son collègue Meris Sehovic, qu’elle retrouvera à la Chambre. Deux nouveaux coprésidents seront élus à l’automne. L’ancienne députée Stéphanie Empain et l’ex-député François Benoy sont dans la course.