Le risque de pauvreté a augmenté entre 2022 et 2023. D’après les chiffres du Statec, les enfants et les familles monoparentales sont particulèrement exposés.
La progression du revenu des ménages et les indexations successives n’ont pas ralenti le risque de pauvreté. Au contraire, cette dernière gagne du terrain au Grand-Duché. Dans une étude du Statec réalisée en 2023 et publiée ce lundi 10 juin, l’institut de statistiques indique que 18,8% des résidents, soit un sur cinq, fait face à un risque de pauvreté. Ce chiffre augmente de 1,5 points de pourcentage par rapport à l’an passé. « Parmi les populations particulièrement exposées au risque de pauvreté, on trouve les enfants de moins de 18 ans et les ménages monoparentaux », souligne le Statec.
Les enfants en première ligne
Dans le détail, si le taux de risque de pauvreté global est de 18,8%, il grimpe à 23,9% pour les moins de 18 ans. En comparaison, le risque de pauvreté est de 11% pour les personnes de 60 ans ou plus. Ils sont plus de 30 000 enfants, soit environ un sur quatre, à être menacés par le risque de pauvreté au Luxembourg. D’après les données publiées ce lundi, ces derniers habitent « dans des ménages dont le niveau de vie est inférieur à 2 400 EUR/mois ».
Presque la moitié des ménages monoparentaux exposés
Même son de cloche du côté des ménages monoparentaux. Chez ces derniers, le risque de pauvreté explose en dépassant 43% de la population, contre 12% des personnes qui habitent dans un ménage sans enfants. À l’opposé, c’est parmi les couples sans enfant que la pauvreté est la plus faible, avec seulement 10% de personnes qui sont concernées.
Les chèques-services accueil comme bouées
Dans son rapport, le Statec note que les chèques-services accueil (CSA) parviennent à réduire de plus de 3 points le risque de pauvreté des enfants. Ces derniers permettent aux parents de faire garder leurs enfants dans des structures professionnelles, comme les maisons relais, les crèches, les foyers de jour ou par un assistant parental. La pauvreté des enfants diminue significativement si le CSA est assimilé à un transfert monétaire aux ménages : sa baisse dépasse 3 points de pourcentage, le taux de pauvreté des personnes de moins de 18 ans passant à 20.3%.