Une nouvelle loi visant à faciliter les procédures doit ouvrir la voie à un déploiement plus rapide de caméras de surveillance. Après Luxembourg, Esch-sur-Alzette et Differdange vont bénéficier d’un tel dispositif. Ettelbruck et Hesperange viennent de déposer une demande.
Engagé dans sa mission visant à améliorer le sentiment de sécurité des citoyens, le ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden, lance une nouvelle étape. Hier après-midi, il a présenté en commission parlementaire son projet de loi portant sur la procédure d’autorisation, jugée «excessivement lourde», préalable à l’installation de caméras de surveillance dans les rues et sur les places publiques. Le cadre légal en place empêcherait de «répondre de manière efficace aux besoins sécuritaires».
«Le projet de loi propose des changements visant à rendre le processus d’autorisation moins lourd, tout en assurant que les considérations tenant au respect des droits et libertés fondamentaux soient dûment prises en compte», tient toutefois à souligner Léon Gloden dans sa réponse à une question parlementaire des députés chrétiens-sociaux Laurent Mosar et Maurice Bauer. Il deviendra obligatoire de saisir la Commission consultative des droits de l’homme (CCDH). Pour pouvoir aller de l’avant, le ministre plaide pour un renforcement des effectifs de cette institution.
Actuellement, le réseau Visupol, exploité par la police grand-ducale, compte 308 caméras sur le territoire de Luxembourg. Début mars, le conseil communal de la capitale a validé l’installation de 67 nouvelles caméras dans le quartier de Bonnevoie. Le coût est estimé à 2,3 millions d’euros.
Pour la première fois, le réseau Visupol va s’étendre à d’autres communes. Des autorisations émises en novembre dernier vont permettre la mise en place d’un dispositif de vidéosurveillance à Esch-sur-Alzette et à Differdange. Léon Gloden annonce que des demandes émanant d’Ettelbruck et de Hesperange ont été soumises à la police.
Des images utilisées dans 638 enquêtes
En réponse à une autre question parlementaire, cette fois signée par Fred Keup (ADR), le ministre livre également quelques chiffres clés sur l’apport de la vidéosurveillance déployée dans la capitale. Depuis 2021, le nombre d’affaires dans lesquelles des images enregistrées par les caméras ont été utilisées pour mener l’enquête est en nette augmentation, passant de 460 à 638 cas. Les demandes ont notamment concerné les domaines suivants : vandalisme, drogues, atteintes aux mœurs, cambriolages, violences ou encore vols (véhicules et autres).
Interrogé par Meris Sehovic (déi gréng), Léon Gloden précise en outre que le réseau Visupol compte actuellement une dizaine d’opérateurs. Les équipes visionnant les images en temps réel sont composées à la fois de policiers et de membres du corps civil.
Le projet de loi du ministre prévoit que les bourgmestres pourront demander à la police d’analyser des zones à risque élevé d’infractions pénales pour y installer des caméras. La vidéosurveillance doit pouvoir être déployée plus facilement aux pôles d’échange (transport public) et dans les parcs publics. La validité des autorisations ministérielles sera portée de 3 à 5 ans.