Pour sa 15e édition, fin avril, le Printemps des poètes a concocté une édition un peu particulière. Si son thème est «éphémère», l’évènement, qui s’associe à Esch2022 le temps d’une soirée, explore aussi de nouvelles pistes pour le futur.
Après deux ans de grisaille pandémique où l’automne était la saison de rigueur, le Printemps des poètes Luxembourg (PPL) retrouvera enfin ses marques fin avril pour sa 15e édition. Une édition importante et assez exceptionnelle, soulignent de concert le président du PPL, Bruno Théret, sa vice-présidente, Françoise Pirovalli, et la directrice de Neimënster, Ainhoa Achutegui, en partie parce que l’évènement investira le sud du pays à travers une collaboration avec Esch2022 capitale européenne de la culture.
«Que peut la poésie face à une tache de sang qui ne cesse de grandir?», demande Françoise Pirovalli, citant l’ancien directeur du Printemps français, Jean-Pierre Siméon. La pandémie et la guerre n’enlèvent rien à la force des mots, c’est certain.
«La poésie nous permet de faire face à ces désastres qui nous environnent», ajoute la vice-présidente. C’est peut-être l’instabilité du monde et de notre époque qui a inspiré le thème de cette édition, qui s’articulera autour de l’«éphémère». En «fixant le monde», dit Bruno Théret, «le poète transforme la fugacité des choses en un moment d’éternité».
Une idée de l’éphémère
Du 22 au 24 avril, ce sont neuf poètes d’ici et d’ailleurs, du Luxembourg et de toute l’Europe, qui fixeront le monde dans les deux lieux habituels, Neimënster et la Galerie Simoncini, à Luxembourg, mais aussi – une première – à la Galerie Schlassgoart d’Esch-sur-Alzette. C’est cette dernière qui accueillera, à titre exceptionnel et dans le cadre d’Esch2022, la Grande nuit de la poésie, qui prend d’ordinaire ses quartiers dans le Grund (Neimënster accueillera néanmoins la soirée du vendredi).
C’est là que l’on pourra entendre, de la bouche des poètes, leurs idées de l’éphémère, terme qui inspire des sentiments contradictoires : la nostalgie, l’angoisse, le rêve, l’espoir… On y retrouvera notamment le Franco-Italien Fabrizio Bajec, la poétesse et diseuse portugaise Francisca Camelo, le Luxembourgeois André Simoncini ou le stakhanoviste et star roumaine de la poésie et de la traduction Bogdan Ghiu.
Si cette édition est un peu particulière, c’est aussi car Neimënster accueillera, à partir du 19 avril et pour un mois, Habib Tengour, poète franco-algérien «de la trempe de Tahar Ben Jelloun» mais qui n’a «jamais atteint son niveau de reconnaissance», estime Françoise Pirovalli.
Une collaboration avec une résidence d’artiste
«C’est la première fois que le PPL collabore avec une résidence d’artiste à Neimënster, et nous aimerions développer cela dans le futur», dit Ainhoa Achutegui, qui tient à souligner l’importance de cette participation.
Quelques jours avant le début de l’évènement, le 19 avril, seront remis les prix Jeune Printemps, pour lesquels ont participé une trentaine d’établissements scolaires couvrant la totalité du territoire luxembourgeois, d’Esch-sur-Alzette à Clervaux.
Les prix, divisés en quatre catégories selon l’âge des participants, donnent une invitation pour les gagnants à lire leurs poèmes lors de la soirée poétique du 22 avril à Neimënster.
L’entrée pour les deux soirées est libre, avec réservation à prendre par mail auprès de Neimënster pour la soirée du vendredi 22 avril (billetterie@neimenster.lu) et auprès de la Galerie Schlassgoart pour la Grande nuit de la poésie du samedi 23 avril (info@printemps-poetes.lu).
Les poètes
Joan-Elies Adell (Espagne)
Fabrizio Bajec (Italie)
Francisca Camelo (Portugal)
Mathilde Egitz (Autriche)
Bogdan Ghiu (Roumanie)
Hansjörg Quaderer (Liechtenstein)
André Simoncini (Luxembourg)
Ariel Spiegler (France)
Csilla Tóth (Hongrie)
Le programme
Vendredi 22 avril
Soirée poétique (19 h)
Neimënster – Luxembourg.
Samedi 23 avril
Grande nuit de la poésie (19 h).
Galerie Schlassgoart – Esch-sur-Alzette.
Dimanche 24 avril
Matinée poétique
Galerie Simoncini – Luxembourg.