Afin d’inverser la vague d’émigration qu’a connue le Portugal pendant la crise, le budget de l’État pour 2019 voté jeudi au Parlement prévoit une baisse de l’impôt sur le revenu de ceux qui rentreront au pays au cours des deux prochaines années.
Baptisée « Programme Retour », cette mesure accordera pendant cinq ans une réduction de 50% de l’assiette soumise à l’impôt sur le revenu aux Portugais et aux étrangers qui retourneront au Portugal après au moins trois ans d’absence.
Devenu un pays d’accueil d’immigrés à partir de 1993, après une forte vague d’émigration dans les années 60, le Portugal avait vu la tendance s’inverser à partir de la crise économique de 2008. D’après les estimations du gouvernement socialiste, quelque 500 000 personnes ont cherché leur salut à l’étranger entre 2010 et 2015 mais environ 350 000 sont déjà revenues.
« Le meilleur indicateur de la confiance retrouvée dans l’avenir de notre pays c’est le fait que le solde migratoire soit redevenu positif en 2017, pour la première fois depuis 2008 », a souligné en début de semaine le Premier ministre Antonio Costa.
Forte augmentation des pensions
La démographie du Portugal reste toutefois marquée par une natalité très basse et par un vieillissement de la population très prononcé. Selon les dernières projections de l’Institut national des statistiques, la population portugaise risque de passer de 10,3 millions d’habitants en 2017 à 7,7 millions en 2080.
Par ailleurs, le budget 2019 voté jeudi au Parlement entend ramener le déficit public à 0,2% du PIB tout en augmentant le pouvoir d’achat des ménages. La loi de finances a obtenu les voix favorables des députés socialistes et de leurs alliés du Parti communiste et du Bloc de gauche. A un an des législatives, ce budget prévoit un allègement de l’impôt sur le revenu, la poursuite du dégel des promotions dans l’administration publique ou encore une augmentation extraordinaire des pensions de retraite les plus modestes. Dans le même temps, le déficit public doit être ramené de 0,7% du PIB en 2018 et à 0,2% l’an prochain, son niveau le plus bas depuis l’avènement de la démocratie en 1974.
LQ/AFP