Âgé de 49 ans, Jérôme Junker fut un spécialiste de cyclo-cross jusqu’en 2015, même s’il continua quelque temps chez les masters. Aujourd’hui reconverti à la course à pied, il continue de suivre sa discipline de prédilection.
Votre plus belle victoire ?
C’était en 2010 à Brouch. Je n’étais pas bien avant la saison de cyclo-cross et même dans la semaine précédant la course. Je me sentais fatigué de ma saison de VTT. Physiquement et mentalement. Mais ce jour-là, dès le départ, cela marchait. Je termine une minute devant Gusty Bausch. C’était un parcours avec du sable qui me convenait très bien.
Votre plus beau championnat national ?
En 2009 à Dippach (NDLR : il finira troisième). Ma copine était décédée en 2008. Le parcours était gelé. Je suis parvenu à lâcher Claude Wolter dans le dernier tour pour prendre la troisième place (derrière Gusty Bausch, champion, et Tom Flammang). J’étais très ému.
L’adversaire le plus fort contre lequel vous avez couru ?
Pascal Triebel est resté imprenable pendant longtemps sur les championnats nationaux (il s’est imposé sept fois en élite de 1994 à 1998 puis en 2001 et 2002). Il gagnait la plupart des cyclo-cross locaux.
Le coureur qui vous a le plus impressionné ?
Toujours Pascal Triebel. Je ne peux citer quelqu’un d’autre. Il était tellement sérieux dans ses entraînements, il passait sa vie en pensant au vélo.
En 2010, lors des championnats nationaux à Hesperange, j’ai perdu la troisième place dans le dernier mètre.
Le coureur le plus méchant ?
Je n’ai jamais eu un problème avec quelque coureur que ce soit.
Votre meilleur vélo ?
J’ai couru quelques années avec les vélos Stevens que je trouvais très bons. Comme les vélos OCCP d’Oliver Corpus. C’étaient deux bons vélos pour le cyclo-cross.
Le meilleur circuit de cyclo-cross au Luxembourg ?
J’aimais bien l’ancien circuit de Diekirch et dans le sud, j’appréciais le parcours de Rumelange.
Votre pire souvenir en cyclo-cross ?
En 2010, lors des championnats nationaux à Hesperange (Jempy Drucker s’était imposé devant Gusty Bausch et Pascal Treibel), j’ai perdu la troisième place dans le dernier mètre. Il m’a passé sur la ligne. On ne s’était pas regardé de toute la course, Pascal et moi. Dans le dernier tour, je l’avais lâché dans la forêt. Et puis, il était revenu. J’ai commis une faute dans le dernier virage et il m’a passé sur la ligne.
Ken Conter me ressemble par son gabarit et son style de pilotage. J’aime bien sa façon de courir
Votre recette pour bien aborder les championnats où vous avez réalisé une dizaine de top 5 ?
Je n’aimais pas cette course, mais alors pas du tout. Je stressais et cela me mettait de la pression. Je redoutais ce moment où vous et les journalistes me téléphonaient (rires).
Quelle était votre tactique en cyclo-cross ?
J’avais toujours de mauvais départs et je revenais après une demi-heure de course.
Quel coureur luxembourgeois vous ressemble aujourd’hui ?
Ken Conter me ressemble par son gabarit et son style de pilotage. J’aime bien sa façon de courir. S’il peut être champion? Je le pense, oui, s’il est dans une bonne journée.
Qui était votre idole à l’époque ?
Sven Nys à mon époque et, aujourd’hui, je dirais Mathieu Van der Poel qui roule aussi bien en cyclo-cross que sur route. Il est vraiment très impressionnant.
Plusieurs fois placé sur le podium des championnats nationaux (3e en 2003 à Tétange, en 2009 à Dippach et en 2013 à Belvaux), Jérôme Junker a multiplié les places d’honneur lors de ce rendez-vous particulier (4e en 2010, 5e en 2005, et 2015, etc…).
Il était considéré à son époque, pas si lointaine, donc, comme un technicien hors pair, qui courait au millimètre.
Revenu chez les masters, il remporta le titre en 2018 à Kayl puis en 2019 à Brouch.
Célibataire et papa d’un garçon de huit ans, Noël, Jérôme Junker réside à Tétange. Il occupe la fonction de chef d’équipe sur service des eaux de la commune de Schifflange.
Il est resté sportif puisqu’il se prépare pour disputer cette année un marathon.
En 2024, il a bouclé le semi-marathon de la Kulturlaf en 1 h 24.
Puis sur la Route du Vin, il a signé un temps de 1 h 20. Il continue à pratiquer le cyclisme. «Pour travailler mon endurance et aussi pour faire de la récupération», explique-t-il.