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Le pirate Daniel Freres prêt à fonder son parti


Daniel Freres (à g.) en a assez des chamailleries chez les pirates. Il reste confiant, mais prend ses précautions. (Photo : archives lq/julien garroy)

Si les pirates doivent aller au clash, le conseiller communal de Remich, Daniel Freres, a déjà pris les devants. Il créera son propre parti pour la protection des animaux et des humains.

La rentrée parlementaire, prévue pour le deuxième mardi du mois d’octobre, verra la sensibilité politique pirate reprendre ses deux sièges. En l’occurrence, Sven Clement et Marc Goergen sont condamnés à faire cause commune pour l’intérêt du parti. C’est ce que laisse entendre Daniel Freres, conseiller communal à Remich et toujours membre du Parti pirate. Les déboires du parti qui ont fait les choux gras des médias au début de l’été l’ont profondément irrité.

«La politique qui a été faite pendant toutes ces années était une politique d’opposition vraiment bonne et il faut que cela continue», martèle-t-il. Celui qui a depuis toujours été présent dans les instances décisionnelles de la formation politique en a plus qu’assez des chamailleries entre les deux députés, «qui ont des caractères radicalement différents et qui ne se sont jamais entendus». Il estime que s’il y a eu des malentendus entre deux personnes qui se lancent chacun des reproches, c’est à la justice de trancher.

«Quand j’entends qu’ils se reprochent des séances chez le coiffeur ou des repas au McDo, cela me fait sourire. Je suis un peu plus mature et j’ai une autre vision de toute cette histoire», déclare Daniel Freres, qui confie avoir expliqué à chacun d’eux les erreurs qu’ils ont commises.

C’est d’ailleurs à cause des divergences entre Marc Goergen et Sven Clement qu’il préfère prendre les devants. Si le parti devait encore pâtir de cette mésentente entre deux personnalités qui fait la une des journaux, il est prêt à fonder sa propre formation politique. Il n’hésitera pas à claquer la porte pour créer le parti qui a déjà un nom : «Déiereschutz a Mënscheschutz Partei » (Parti pour la protection des animaux et des humains).

Il a annoncé aux pirates qu’il avait déjà écrit un programme pour la partie politique concernant la protection des animaux et les statuts du nouveau parti. «Je veux le faire parce que j’ai peur que quelqu’un arrive un jour et profite de cette situation malheureuse au sein des pirates pour faire quelque chose de similaire au niveau de la protection des animaux, mais avec d’autres intérêts, ce que je veux éviter», avoue-t-il.

Il pose deux conditions dans son programme. La première consiste à donner un statut de bénévole à tout le monde. «Personne ne recevra un euro pour le travail qu’il accomplira», prévient-il. La seconde est de donner à une fiduciaire le soin de gérer les finances du parti. «Chaque euro qui entrera sera utilisé pour les causes que l’on défend», poursuit Daniel Freres.

L’inconditionnel défenseur des animaux ne veut pas être en première ligne, il se contentera de créer le parti. «Je laisserai des jeunes, des amis des animaux, agir positivement pour le bien-être des animaux», dit-il. Mais tout cela n’est encore que sur le papier, comme une alternative si les pirates vont au clash.

Consensus trouvé chez les pirates

Pour l’instant, il est toujours membre des pirates et assure qu’il le restera si le parti retrouve un fonctionnement normal. «Je pense sincèrement que ce sera le cas à l’avenir», glisse-t-il.

Le conseiller communal de Remich juge qu’il y a des choses bien plus graves qui se passent dans les autres partis, mais que l’on glisse sous le tapis. «Chez nous, il s’agit d’une guerre de personnalités, mais ailleurs, on utilise des jets privés aux frais du contribuable pour aller aux îles Canaries. C’est d’un autre niveau que d’aller au McDo avec une carte de crédit de la Chambre des députés», dit-il encore.

Les pirates, qui se sont réunis lundi soir, semblent avoir trouvé un consensus. «Nous allons continuer ensemble dans la même direction, celle qu’a prise le Parti pirate depuis le début, parce que nous avons bien travaillé pendant des années, y compris nos deux députés», déclare Daniel Freres. Il reconnaît que Sven Clement et Marc Goergen vont «faire une petite séparation», mais «le travail va continuer comme avant», assure-t-il.

«Ils ont été élus pour représenter les pirates. Qu’ils fassent leur travail, c’est tout. Je dois dire que les deux sont d’accord sur ça», affirme-t-il. C’est en tout cas la conclusion qu’il tire de la réunion de lundi soir. Pour le reste, «si une faute a été faite, c’est à la justice de tirer cette affaire au clair. C’est très simple», insiste-t-il, estimant que personne d’autre ne pouvait juger les affaires en cours, «car personne ne sait exactement ce qu’il s’est passé».

Ce qui importe pour Daniel Freres, ce sont «les milliers de gens» qui ont voté pour le Parti pirate et «les centaines d’autres» qui ont aidé pour la partie politique, qui ont placardé les affiches électorales «et qui se retrouvent du jour au lendemain mêlés malgré eux à une affaire qui ne les concerne pas».

Ce qui est sûr, c’est qu’il ne restera pas dans un parti politique «où pendant des années ça se chamaille pour des histoires de coiffeurs et de restaurants».

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