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Le petit vent de folie du mercato souffle aussi sur le Luxembourg


"Tu constates qu'il y a dans le lot, par exemple, un joueur argentin qui vaut 10 millions. Forcément, ça prête à sourire", confie Pascal Welter. (archives Editpress)

Directeur sportif du Fola depuis quelques années désormais, Pascal Welter connaît bien cette période un peu particulière qu’est le mercato hivernal. Et toutes ces demandes qui pullulent sur son portable ou son ordinateur à ce moment-ci de l’année.

Chaque année à pareille époque, c’est un peu la même chose. Un vent de folie s’empare du foot mondial le temps du mercato de janvier. Les rumeurs se mêlent aux vraies infos, envoyant un nombre incalculable de joueurs, virtuellement ou non, aux quatre coins de la planète.

À ce petit jeu-là, le Luxembourg et son tout petit marché sont forcément moins touchés. Mais ce n’est pas pour autant que la fièvre ne s’empare pas de certains. Parfois, même, cela leur tombe dessus. Comme cet entraîneur d’un club de BGL Ligue qui, tout en souhaitant garder l’anonymat, avouait récemment avoir «reçu plus de 300 messages en l’espace de quelques jours, provenant tous d’un même manager étranger». Tous vantant évidemment les mérites de ses joueurs. «C’est un peu fou, il doit penser que je n’ai que ça à faire de mes journées…», souriait jaune ce technicien.

De Patrick Kluivert à Djibril Cissé

Car évidemment, ce n’est pas vraiment le cas. «Dans ce pays, footballistiquement parlant, il n’y a rien de pro. Sauf peut-être le club de Dudelange. Et encore, quand je lis une récente interview de son président, ce n’est sans doute pas complètement le cas…» explique Pascal Welter, le directeur sportif bien connu de l’actuel deuxième de BGL Ligue, le Fola. Fonctions qu’il cumule avec celles qu’il occupe dans la banque qui l’emploie.

«Cela doit faire 30 ans que je suis au club et sept que je suis directeur sportif», continue-t-il. C’est dire si des mercatos, forcément, il en a connu. «Oui, il y a eu quelques trucs dingues. Le premier qui me vient en tête, c’est qu’on m’a proposé l’ancien attaquant international français Djibril Cissé (NDLR : aujourd’hui âgé de 37 ans) voici quelques jours. Il y a quelques années, c’était Patrick Kluivert qu’on nous avait offert. Je me souviens que cela avait bien fait rigoler les dirigeants du CA», glisse-t-il.

En cette période, les offres et demandes pullulent. «Téléphone, mail, WhatsApp, Viber, Facebook… Tous les moyens sont bons pour contacter des dirigeants et tenter de caser ses joueurs. Parfois, ce sont des agents qui vous abordent. Parfois, ce sont les joueurs eux-mêmes. Sur une journée, je dois recevoir en moyenne une demi-douzaine de mails. Et autant de messages sur WhatsApp et Facebook. Beaucoup proviennent d’Afrique. Mais il y en a aussi d’Amérique du Sud. Parfois, il arrive que tu imprimes les différents profils qu’on t’envoie et tu constates qu’il y a dans le lot, par exemple, un joueur argentin qui vaut 10 millions. Forcément, ça prête à sourire. Et c’est assez hallucinant quand tu y réfléchis !»

«Ils pensent qu’on est pros comme nos voisins»

Ce qui permet de dresser un constat assez simple : tous ces joueurs ou intermédiaires ne connaissent pas vraiment le Luxembourg et son football. «Oui, c’est exactement ça. Certains ne savent sans doute même pas que le Luxembourg existe. Mais ils ont vu le nom de Dudelange, du Fola ou du Progrès en Coupe d’Europe. Ou bien que l’ancien président de notre club était Gérard Lopez, qui est aujourd’hui à la tête de Lille.»

Et forcément, ils se mettent alors à extrapoler. «Ils pensent qu’on est pros, comme tous les grands championnats européens qui nous entourent. Qu’on possède des centres de formation similaires à ceux existant en Allemagne ou en France. Du coup, on reçoit aussi des demandes de partenariat… Ils n’ont aucune idée de ce qu’est notre club. Ce ne sont pas des managers mais des commerçants. Avec une seule idée en tête : faire le maximum d’argent.»

Pour Pascal Welter, c’est simple : il ne répond plus à toutes ces offres et demandes spontanées. «On n’a jamais recruté un joueur ainsi. Ce n’est pas comme ça qu’on travaille. Comme un club pro, on établit plutôt les profils que nous recherchons. Et ensuite, on fournit celui-ci aux agents avec qui on est en relation. Ceux-ci font des propositions et on les analyse. On visionne les joueurs si on peut, on les teste aussi. Et si un intermédiaire nous propose par trois fois quelque chose qui n’est pas intéressant, on ne l’appelle plus. On l’efface de nos listes.»

C’est comme ça que des garçons sont parfois arrivés au Fola sans vraiment venir de la région. Tel Julien Hornuss qui évoluait en D3 espagnole avant d’être recruté. Ou l’Espagnol Carlos Andujar et le Belge Corentin Koçur.

Julien Carette

Un commentaire

  1. Berlin claudel

    Hennetier il faut le recruter au progres