La chambre haute du Parlement allemand a validé vendredi le projet controversé de péage automobile sur les autoroutes et routes du pays. La mesure est contestée en Allemagne comme par les États frontaliers.
La chambre basse du Parlement, le Bundestag, avait déjà donné la semaine dernière son feu vert à ce texte, dont l’application ne devrait pas avoir lieu avant 2019. Il prévoit l’instauration d’une taxe sur les 13 000 kilomètres d’autoroutes et les 39 000 kilomètres de routes fédérales allemandes. Son montant variera en fonction de la taille et des performances environnementales du moteur pour atteindre 67 euros en moyenne et 130 euros maximum par an.
Les automobilistes allemands se verront toutefois exemptés de taxe automobile à hauteur du péage routier payé annuellement. Pour les automobilistes étrangers, redevables du péage seulement sur les autoroutes, sont en plus prévus des forfaits de courte durée : entre 2,50 euros et 25 euros pour 10 jours, entre 7 et 50 euros pour deux mois. En guise de vignette, c’est la plaque d’immatriculation du véhicule qui permettra aux autorités de contrôler que cette taxe a été acquittée par les automobilistes.
« Péage pour les étrangers »
Ce projet de longue haleine, cheval de bataille des conservateurs bavarois de la CSU, alliés de la CDU de la chancelière Angela Merkel et membres avec le parti social-démocrate (SPD) de la coalition gouvernementale, avait fait l’objet d’une passe d’armes avec la Commission européenne, qui le jugeait « discriminatoire » à l’encontre des automobilistes étrangers. Début décembre, Berlin a accepté de réviser sa copie en abaissant notamment le prix des tarifs de courte durée.
Les pays frontaliers continuent néanmoins à le juger discriminatoire et non conforme aux règles européennes, en particulier l’Autriche pour qui le projet amendé représente le danger d’un préjudice massif pour les automobilistes ne résidant pas en Allemagne. Vienne a d’ailleurs aussitôt réagi vendredi en annonçant un prochain dépôt de plainte devant la Cour de justice de l’Union européenne, basée à Luxembourg.
Le péage routier est également critiqué en Allemagne. Winfried Hermann, ministre des Transports (Verts) de l’État régional du Bade-Wurtemberg, frontalier avec la France et la Suisse, a dénoncé vendredi un « péage pour les étrangers », qui n’est selon lui « pas un bon signal pour l’Europe ».
Le Quotidien/AFP
Effectivement, c’est encore un signe du « chacun pour soi ». Comment l’Allemagne peut-elle prétendre vouloir une Europe unie et faire de la désunion dans la pratique.
Le gouvernement luxembourgeois doit protester avec la dernière énergie.