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Le pape vient parler d’Europe, de paix et de climat


Le cardinal Jean-Claude Hollerich aura le grand plaisir d’accueillir le pape François au Luxembourg. Les deux ecclésiastiques sont proches et s’apprécient mutuellement.

En milieu de matinée, le pape François va entamer une visite éclair au Luxembourg. Lundi, le Vatican a livré des détails sur les thèmes qui seront portés lors de ce voyage apostolique.

Les médias belges avaient rapporté à la mi-décembre que le pape François envisageait de se rendre, en septembre 2024, en Belgique. Se posait alors la question de savoir si le scénario de 1985 allait se répéter, lorsque le pape Jean-Paul II avait combiné sa visite au royaume avec un passage au Grand-Duché. «Il n’y a pas de contacts avec le Saint-Siège», précisait à ce moment l’archevêché de Luxembourg à notre demande.

Dans les mois qui ont suivi, ces contacts ont bien été noués avec l’officialisation, le 19 juillet dernier, de la venue du pape François au Luxembourg. Le souverain pontife a donné suite à une invitation formulée par le Grand-Duc Henri. La proximité avec la famille grand-ducale, mais aussi avec le cardinal Jean-Claude Hollerich (lire également ci-dessous), a probablement pesé dans la décision de combiner le voyage apostolique prévu en Belgique avec un passage éclair au Luxembourg.

«Un grand moment de joie»

«Il s’agit d’un grand moment de joie auquel nous voulons tous nous joindre», se félicite le vicaire général Patrick Muller dans une vidéo publiée sur le site internet de l’archevêché. «Le pape ne va pas seulement rencontrer les Luxembourgeois, mais aussi les autres communautés linguistiques. Nous formons une Église internationale que le pape veut écouter. Il va nous donner un message que nous allons écouter avec beaucoup d’attention», poursuit-il.

Mais quels sont les messages que François Ier (87 ans) compte porter lors de ses deux discours et de ses rencontres avec le Grand-Duc Henri et le Premier ministre, Luc Frieden? Lundi, le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, a livré quelques détails. Comme le rapportent nos confrères de Vatican News, le souverain pontife souhaite notamment mettre en avant l’Europe, la paix et le climat. 

Le déplacement sera ainsi l’occasion d’évoquer le rôle du Luxembourg comme «siège de diverses institutions européennes, notamment à caractère financier». Comme le souligne Matteo Bruni, le pape se rend dans «une partie du monde vers laquelle les autres se tournent». Depuis le «cœur de l’Europe», il compte s’exprimer «sur le rôle (que le Vieux Continent) veut jouer dans le monde dans un avenir proche» pour l’accueil et la solidarité entre les nations.

«J‘espère et je souhaite que la visite du pape soit l’occasion d’une réflexion approfondie sur l’Europe et sur la manière d’être Église dans l’Europe d’aujourd’hui», vient compléter le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, cité sur le site internet de Vatican News

La paix sera toutefois l’un des thèmes principaux des discours (tous en italien) que le pape François prononcera au cours de son voyage au Luxembourg et en Belgique. «Un rappel, a déclaré Matteo Bruni, à la mémoire de ces terres qui ont fortement souhaité et œuvré pour créer les conditions de la paix après les souffrances endurées pendant la guerre, au moment même où le continent risque d’être à nouveau entraîné dans un conflit.» Le pape compte aussi s’adresser à «un continent qui s’interroge sérieusement sur les questions environnementales».

«Un nouvel élan pour la foi»

Pour le cardinal Pietro Parolin, l’avenir de l’Église catholique sera aussi évoqué lors de ce déplacement dans «deux pays fondateurs de l’Union européenne (…) où le catholicisme, bien que toujours formellement majoritaire, semble souvent ne plus être considéré comme un horizon de vie et presque repoussé aux marges de la société».

Le pape François a lui publié, hier après-midi, sur son compte X le message suivant : «Je confie à vos prières mon voyage apostolique, que j’entreprendrai (…) au Luxembourg et en Belgique, afin qu’il soit l’occasion d’un nouvel élan de foi dans ces pays».

Dès ce soir, le pape va mettre le cap sur Bruxelles pour la suite de son voyage, qui durera jusqu’à dimanche. La visite en Belgique sera centrée sur le 600e anniversaire de l’université catholique de Louvain. Au programme figurera toutefois aussi le douloureux dossier des violences sexuelles sur mineurs par des membres du clergé en Belgique, marqué par des décennies de scandales et de dissimulations. Au cours de son séjour, le pape doit rencontrer en privé 15 victimes d’agressions sexuelles au sein de l’Église.

Dimanche matin, le jésuite argentin présidera une grande messe en plein air au stade Roi Baudouin de Bruxelles, où 35 000 personnes sont attendues.

Le cardinal Hollerich, un proche de François Ier

Il n’oubliera pas de sitôt le 1er septembre 2019. En ce dimanche, l’archevêque de Luxembourg, Jean-Claude Hollerich, a été informé de sa nomination comme cardinal, alors qu’il se trouvait en vacances au Portugal. «Je n’aurais pas pensé qu’un si petit pays comme le Luxembourg puisse obtenir un poste de cardinal», nous confiait-il à l’époque.

Plus tard, avec son arrivée au Collège cardinalice, Mgr Hollerich (66 ans) est devenu l’un des plus étroits proches du pape. «Il est conscient de mon appréciation pour son travail. On est très liés, notamment parce qu’on partage la même vision d’une Église qui veut être proche des gens, qui s’engage pour les droits de l’homme et pour le climat», indiquait-il en septembre 2019. En mars 2023, il a d’ailleurs été nommé au Conseil des cardinaux.

Devenu archevêque le 16 octobre 2011, le cardinal luxembourgeois pourrait-il devenir le successeur du pape François, aujourd’hui âgé de 87 ans? «lI ne faut pas aspirer à ce poste. Et je ne compte pas le faire. Si je suis encore en vie après la mort du pape, je pourrai participer à l’élection», affirmait le cardinal après sa nomination.

Jean-Claude Hollerich, né en 1958 à Differdange, part en 1985 au Japon. Il y suit des études de la langue et de la culture japonaises ainsi que des études de théologie, avant de gravir les échelons pour devenir recteur de la communauté des jésuites à la Sophia University de Tokyo (2008-2011).

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