Le Statec et l’université du Luxembourg ont réalisé une enquête sur le passé migratoire des habitants du pays. En se référant au recensement de 2021, ils confirment que près de la moitié de la population est née à l’étranger, mais tend à se naturaliser davantage.
49,3 %. C’est la part de la population du Luxembourg qui est née à l’étranger, selon le recensement luxembourgeois de 2021. Un chiffre qu’ont voulu étudier plus en profondeur le Statec et l’Uni, pour en comprendre les origines. Dans leur dernier rapport, les institutions se sont donc penchées sur le «passé migratoire» de la population luxembourgeoise.
Concrètement, près de la moitié de la population du pays est née à l’étranger. Un constat connu de tous. En considérant la nationalité, 47,2 % de la population n’est même pas luxembourgeoise.
Parmi les personnes nées au Luxembourg, on distingue celles ayant deux parents nés au Luxembourg, et celles dont au moins un parent est né à l’étranger et qui ont donc un antécédent migratoire indirect. Par rapport à 2011, la proportion de résidents ayant une origine étrangère directe ou indirecte a ainsi augmenté de 12,5 points de pourcentage.
Entre 2011 et 2021, la population du Luxembourg a connu une croissance de 131 588 habitants, passant de 512 353 à 643 941. Cette augmentation est principalement attribuée à l’arrivée de migrants nés à l’étranger de parents étrangers : une proportion qui est passée de 4,3 % à 7,5 % en dix ans.
Cette évolution a entraîné une «transformation structurelle significative dans la composition de la population luxembourgeoise», souligne le Statec. Les personnes sans antécédents migratoires ne représentent désormais que 26,3 % de la population, comparé à 38,8 % en 2011.
Des étrangers qui se naturalisent davantage
Au total, lors du recensement de 2021, 70 825 répondants ont indiqué avoir obtenu la nationalité luxembourgeoise par naturalisation, représentant ainsi 20,8 % de la population ayant la nationalité.
La réforme de 2017 a entraîné une augmentation immédiate des cas de naturalisation : le nombre de personnes obtenant la nationalité luxembourgeoise a plus que doublé par rapport aux chiffres de 2016.
«Sans cette intégration que le renouvellement de la législation a permise, le nombre des étrangers excéderait aujourd’hui celui des citoyens luxembourgeois», pointe le Statec dans son rapport.
En effet, les citoyens luxembourgeois dits de «première génération» et qui n’ont donc aucun parent né dans le pays, mais disposent quand même de la nationalité, a plus que triplé en une décennie. Ce groupe est ainsi passé de 4,5 à 15,8 % de la population totale : une évolution encore plus spectaculaire en chiffres absolus, passant de 23 000 à 102 000 personnes, soit un accroissement de presque 79 000 citoyens.
Presque la moitié de ces Luxembourgeois naturalisés, soit 44,1 % du total, sont donc nés au Luxembourg. Le reste comprend principalement des personnes nées au Portugal (8,3 %), dans les pays de l’ex-Yougoslavie (6,5 %), en France (6,1 %), en Belgique (5,3 %) et en Allemagne (5,1 %).
Les Portugais en tête
En se concentrant sur la répartition par nationalité, il ressort que 52,8 % des personnes interrogées pour le recensement possèdent la nationalité luxembourgeoise, tandis que 38,2 % ont une nationalité principale provenant d’un autre État membre de l’Union européenne.
Parmi ces derniers, les nationalités étrangères les plus courantes sont les Portugais, constituant 14,5 % de la population, suivis des Français (7,6 %), des Belges (3,1 %) et des Allemands (2 %). Les citoyens d’autres pays européens représentent 2,7 % de la population, tandis que les non-Européens constituent 6,3 %.
Au Luxembourg, 10,9 % de la population détient plusieurs nationalités. Parmi les résidents, 10,5 % possèdent deux nationalités, tandis que 0,4 % en ont trois ou plus. Il est à noter que 80,4 % des résidents étrangers ont la nationalité d’autres États membres de l’Union européenne, ce qui leur permet de séjourner dans le pays sans visa et de jouir de l’égalité des droits.
5,6 % Pas mal