Toujours plus de main-d’œuvre, mais pas de place pour la loger : la Chambre de Commerce tire la sonnette d’alarme à quelques mois des élections législatives, soulignant le manque de logements, les besoins en mobilité et la saturation actuelle des infrastructures du pays. Des éléments qui, selon elle, freineraient le développement économique des entreprises.
Le Luxembourg continuera-t-il, à l’avenir, d’attirer la main-d’œuvre étrangère ? C’est la question très sérieuse posée ce mercredi par la Chambre de Commerce, dans un communiqué qui dresse le constat que «l’offre de logements et la disponibilité d’infrastructures n’ont pas suivi le rythme de croissance» du pays, notamment lié à l’important afflux de la main-d’œuvre venue de l’étranger ces dernières décennies.
«Les planifications et gestions du territoire des dernières décennies n’ont pas été alignées avec la forte hausse de la démographie. Sur vingt ans, le Luxembourg est passé de 440 000 à quelque 650 000 habitants grâce à l’afflux important d’étrangers. Soit une hausse de plus de 47% qui charrie son lot de défis pour l’aménagement du territoire et l’utilisation rationnelle des ressources.», appuie la Chambre.
Une hausse importante, qui se retrouve confrontée à un manque de terrains disponibles, une explosion des prix de l’immobilier et des taux d’intérêts, entre autre. C’est simple, pour continuer à croître, et de façon qualitative en attirant les talents venus de l’étranger, le pays devrait, selon la Chambre de Commerce, se dotait de «3 000 logements supplémentaires par rapport aux constructions réalisées». Mais… «les besoins sont contraints par de longues procédures administratives, environnementales et d’urbanisme, par une densité de construction et une disponibilité de terrains à bâtir insuffisante, ainsi que des pénuries de main-d’œuvre et, plus récemment, de matériaux.»
Des problèmes pour les entreprises aussi
L’aménagement du territoire devient donc, pour la Chambre de Commerce, un «enjeu majeur pour réussir une répartition équilibrée et cohérente des ressources, des activités économiques et des infrastructures». À quelques mois des élections législatives, il est, pour elle, primordial de développer une «politique d’aménagement du territoire qui assure l’intérêt général de la population, en visant une utilisation rationnelle du sol ainsi qu’une concentration cohérente du développement territorial aux endroits les plus appropriés».
Des problèmes qui, in fine, créent aussi des obstacles pour les entreprises du Luxembourg et le développement de leurs activités. Dans le récent «Baromètre de l’Économie de la Chambre de Commerce», les entreprises estiment ainsi que le manque de logements constitue une des plus importantes menaces pour le développement et la diversification de l’économie luxembourgeoise.
Les recrutements en sont directement impactés. «Bon nombre d’employeurs expriment leur difficulté à convaincre de jeunes candidats à venir s’installer au Luxembourg», souligne la Chambre dans son communiqué. À ceci s’ajoutent des déficits au niveau de l’offre de transport en commun et de la mobilité (on pense notamment à la ligne ferroviaire transfrontalière Nancy-Luxembourg, particulièrement touchée), ce qui «nuit de plus en plus à l’attractivité de postes à pourvoir et à la rétention de certains salariés qualifiés.»
Créer un «ministère du développement territorial»
Outre la perte de talents ou le manque d’attractivité, les entreprises se retrouvent également freinées dans le développement de leurs activités industrielles et artisanales, à défaut de pouvoir s’agrandir. «L’offre de foncier économique disponible (tous types de zone d’activités confondus) a baissé de 944 ha à 744 ha entre 2010 et 2020/2021. La disponibilité limitée de surfaces touche directement les PME qui sont impactées dans leurs projets d’extension et de relocalisation. Dans une approche de politique durable et d’allocation rationnelle des ressources, créer de nouvelles zones nécessitera une vision globale et cohérente pour éviter l’artificialisation du sol et la fragmentation des paysages.», rapporte la Chambre.
Pour faire face à cette liste de problèmes, cette dernière a formulé une série de propositions à l’adresse des partis en lice pour les élections législatives : favoriser l’investissement locatif privé dans la création de logements neufs, préparer un plan de développement global des infrastructures, créer un «ministère du développement territorial», ou encore renforcer la coopération transfrontalière.
Des propositions rassemblées dans le livret thématique « Piloter le développement territorial pour répondre aux besoins de logement et de mobilité», disponible en ligne.
»Le manque de logements est-il une menace pour l’économie luxembourgeoise ? »…mais sérieusement, vous croyez que le Luxembourg sera toujours ce qu’il a été? Un pays riche, parce que: paradis fiscal pour riche? l’Europe ayant toujours été là serpillière des yankees, elle est en train d’aller à sa perte… l’amérique veut voler l’économie européenne et elle volera (comme ça a été déjà le cas) les paradis fiscaux qui reste encore à voler…