Contre un chèque de 273,5 millions d’euros, l’État doit devenir copropriétaire du bâtiment K22. ArcelorMittal sera, donc, amené à partager son nouveau siège mondial au Kirchberg.
Le plateau du Kirchberg attend toujours de voir sortir de terre le nouveau bâtiment appelé à venir compléter sa skyline. Dévoilé à la mi-décembre 2017, le futur siège d’ArcelorMittal devait être achevé pour fin 2021. Aux dernières nouvelles, la société en charge de la construction a entamé «de manière substantielle» les travaux, notamment d’excavation et de terrassement. Depuis l’avenue J.-F.-Kennedy, à hauteur du terrain réservé pour l’emblématique immeuble fait d’acier et de verre, on aperçoit uniquement une clôture de couleur blanche. Rien de plus.
En septembre 2021, la date de livraison avait déjà été repoussée à 2024. Au départ, 30 mois de travaux étaient annoncés. Il semble dès lors compliqué de respecter l’échéancier corrigé. La dernière annonce majeure est qu’ArcelorMittal a trouvé l’investisseur recherché pour cofinancer son nouveau siège, entretemps baptisé K22. Il ressort, en effet, d’un projet de loi déposé mercredi que l’État a accepté d’acquérir 50 % du bâtiment. La Chambre des députés est appelée à valider une enveloppe maximale de 273,5 millions d’euros. Le budget prévisionnel pour la réalisation du K22 se chiffre à 497,1 millions d’euros.
Construit selon une forme pentagonale, l’immeuble sera doté d’un atrium central avec un jardin qui s’étendra sur 1 800 m2
D’emblée, le géant de la sidérurgie avait annoncé ne pas vouloir occuper la totalité de son futur siège. «Nous allons occuper environ 40 % de la surface qu’offre le bâtiment. Nous souhaitons louer des espaces à une ou deux sociétés ou d’autres acteurs, tout comme nous souhaitons pouvoir héberger des start-up», avait affirmé Aditya Mittal, le directeur général d’ArcelorMittal Europe, au moment de présenter les contours de l’immeuble.
Un bâtiment ouvert au public
La société ArcelorMittal Kirchberg Real Estate a été fondée pour rechercher un investisseur, tout en proposant à l’État une «option d’achat pour l’acquisition en copropriété de 50 % du bâtiment K22», comme le précise la ministre des Finances, Yuriko Backes, dans son projet de loi. Dans les faits, l’État va prendre possession de neuf étages de bureaux ainsi que d’un tiers du parking situé en sous-sol. Le document soumis à la Chambre ne précise pas quel usage sera fait de cette surface. La ministre livre toutefois un détail important : l’acquisition se fera «aux coûts de construction réels (…), sans marge pour ArcelorMittal Real Estate». En d’autres termes : l’argent public ne va pas permettre au sidérurgiste de réaliser une plus-value.
En attendant de plus amples détails, le document soumis aux députés confirme que le bâtiment K22 ne deviendra pas une forteresse réservée aux seuls employés (et fonctionnaires?). Construit selon une forme pentagonale, l’immeuble sera doté d’un atrium central avec un jardin qui s’étendra sur 1 800 m2. Le parvis sera agrémenté d’une fontaine et de bassins, avec à la clé une récupération et un stockage de l’eau de pluie. De plus, deux parkings à vélos de 12 places chacun seront installés devant les deux halls d’accueil.
Au rez-de-chaussée, il est prévu qu’une cafétéria ouverte au public, avec une terrasse en extérieur, ainsi que trois commerces s’installent. En outre, un auditoire de 200 places sera rendu accessible à des visiteurs extérieurs.
« Un belvédère dans la nature »
Le cabinet Wilmotte & Associés, qui a pensé et dessiné le bâtiment, livre sa vision. Une «coursive couverte», au pied du bâtiment, «invite les passants à l’emprunter pour déambuler vers les espaces publics tels les halls d’accueil, des restaurants et/ou fitness. Cette allée permet d’ouvrir le site au public côté ville au nord – l’avenue Kennedy – et côté grand paysage au sud, formant un belvédère sur la nature».
Le vaste parvis permet, lui, «une mise en scène de l’accès. Un cheminement extérieur piéton, ouvert au public en journée, permet de faire le tour de l’immeuble, en surplombant les rues Galilei-Galileo et du Fort-Thüngen».
Éclairage naturel et récupération de chaleur
Il est également à souligner que le bâtiment est conçu pour limiter les dépenses énergétiques grâce à l’énergie solaire passive, l’éclairage naturel des lieux de travail, la récupération de la chaleur, la mise en place de techniques peu énergivores et l’exploitation d’énergies renouvelables. L’éclairage artificiel sera entièrement constitué de LED.
L’État partage désormais les caractéristiques particulières mises en avant par ce bâtiment monolithe, entièrement vitré, avec sa faille végétalisée et un toit avec terrasses, revêtu de panneaux photovoltaïques. «Ce que j’aime personnellement dans ce bâtiment, c’est qu’il rend visible l’acier qui le constitue, alors qu’il est si souvent caché. En fait, nous pensons qu’aucun bâtiment de cette taille et de cette ampleur, mettant aussi bien l’acier en avant, n’a déjà été conçu», soulignait Aditya Mittal en décembre 2017.
60 700 L’immeuble aura une surface constructible brute de 60 700 m2, déclinés sur 21 niveaux. Il faut y ajouter 18 000 m2 de surface en sous-sol.
8 000 La construction nécessitera entre 7 000 et 8 000 tonnes d’acier, dont 80 % doivent être fournis par les aciéries de Belval et Differdange.
7 273 Le K22 va être construit sur un terrain de 7 273 m2 en forme de trapèze, situé le long du boulevard J.F.-Kennedy.
1 800 L’atrium sera doté d’un jardin de 1 800 m2.
1 400 Il est prévu d’installer 1 400 m2 de panneaux photovoltaïques en toiture. Au départ, 4 000 m2 avaient été annoncés.
200 Au niveau -2 sera construit un auditorium avec 200 places assises, complété par des salles de réunion.
79 Le bâtiment aura une hauteur de 79 mètres. La tour voisine Alcide de Gasperi compte 77 mètres. Les tours de la Cour de justice de l’UE dépassent toutes deux les 100 mètres de haut.
15 Sur les 21 niveaux, 15 seront consacrés à des bureaux (18 mètres de largeur chacun) pour un total de 36 250 m2 de surface nette, archives et salles de réunion incluses.
3 En sous-sol, trois niveaux de parking sont prévus avec 375 emplacements pour voitures, 50 pour motos et 156 pour vélos.
3 Au rez-de-chaussée, trois locaux sont réservés à des commerces accessibles au public. S’y ajoutera aussi une cafétéria, avec terrasse extérieure, également ouverte aux visiteurs.
Lequel de nos ministres et futurs ex-ministres est en train de s’ouvrir par cette décision un poste dans le conseil d’administration de Arcelor- Mittal. ( Bausch ???)
Merci pour ce commentaire…
une enveloppe maximale de 273,5 millions d’euros. Nous verrons bien quelle somme sera versé en réalité.
C’est du n’importe quoi…
Serait bien préférable que l’État luxembourgeois investit dans des projets utiles et à la création d’entreprise et les aider d’une manière pour pouvoir s’implanter.
Un projet vaniteux et titanesque que Arcelor Mittal n’est pas
capable de réaliser par ses propres moyens !!
Ainsi, l’état luxembourgeois doit venir à la rescousse sans pour autant avoir une idée quoi en faire dans l’immédiat.
A l’heure actuelle des centaines de milliers de m2 de bureaux ne trouvent pas
de locataires !! 🙈🙈🙈
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