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Le Luxembourg veut décarboner son secteur maritime


Le Luxembourg compte 27 navires de croisières parmi les 204 vaisseaux inscrits au registre maritime.  (Photo : archives lq)

Le gouvernement engage le pavillon maritime national dans la démarche du «green shipping» avec des incitations financières.

Alors que plus de 80 % des échanges commerciaux se font par voie maritime, ce secteur est responsable de l’émission d’un milliard de tonnes de CO2 par an, soit 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Alors que la demande de fret ne cesse de progresser, la pollution du transport maritime pourrait même passer à 17 % d’ici 2050 si des efforts conséquents ne sont pas entrepris.

D’où l’appel de l’Organisation maritime internationale et de l’Union européenne à atteindre d’ici 2050 zéro émission de gaz à effet de serre, l’UE ambitionnant d’y parvenir plus rapidement dans son propre espace maritime. Le Luxembourg entend y répondre à travers deux mesures présentées ce mercredi par le ministre de l’Économie, Franz Fayot.

Moins d’émissions, moins de frais

Tout d’abord, l’adaptation des frais d’immatriculation selon le principe du pollueur-payeur : les navires qui réduisent leurs émissions (à propulsion prépondérante au biocarburant ou au gaz) bénéficieront d’un taux de réduction progressif de leurs frais, jusqu’à 80 % pour les navires à propulsion électrique, à voile ou à hydrogène qui émettent zéro émission auront droit au maximum. Ensuite, la bonification d’impôt de 12 % pour des investissements dans le cadre de la transition écologique sera élargie aux navires «verts» et majorée de 2 %.

«Nous posons les jalons pour assurer l’avenir du secteur maritime luxembourgeois et contribuons à positionner le Grand-Duché comme acteur environnemental responsable sur la scène maritime internationale», a commenté le ministre.

2 250 marins et 204 navires

Avec 204 navires battant pavillon luxembourgeois, le Grand-Duché possède le plus grand registre maritime de tous les pays enclavés. Positionné sur un marché de niche, il abrite à la fois des petits transporteurs, des dragueurs, des remorqueurs et des navires de ravitaillement. Au total, près de 2 250 marins – tous d’origine étrangère – travaillent sur ces bateaux.

Parallèlement aux armateurs, de nombreuses activités économiques se sont aussi développées : des cabinets de consultants, des opérateurs logistiques, des cabinets d’avocats, des instituts financiers, des compagnies d’assurance et des organismes de protection et d’indemnisation fournissent aujourd’hui des services directement liés au secteur maritime.