Le Premier ministre, Luc Frieden, explore avec son homologue polonais, en visite mardi au Luxembourg, des pistes pour notamment renforcer la coopération des deux pays en termes de sécurité et de défense.
La Pologne a la particularité d’être le seul pays d’Europe à partager des frontières communes avec le Bélarus, la Russie et l’Ukraine en guerre», rappelle le Premier ministre polonais, Donald Tusk, après un long échange avec son homologue Luc Frieden.
Mardi après-midi, les deux chefs de gouvernement se sont rencontrés au château de Senningen pour discuter des relations bilatérales entre les deux pays, notamment dans le domaine de la défense et de la sécurité.
«Donald Tusk est un grand Européen qui respecte chacun des pays (NDLR : membres de l’UE), peu importe leur taille. Pour lui, la question de la défense doit être une préoccupation commune», met en avant Luc Frieden.
«Une grande harmonie»
En fin de compte, la taille d’un pays compterait peu. «Nous avons besoin d’un projet commun, avec des valeurs pour lesquelles on s’engage ensemble. Aucun pays ne peut agir seul, dans le domaine de la défense, mais aussi en ce qui concerne le développement d’énergies renouvelables. Je suis d’ailleurs d’avis que ces efforts devraient en partie être financés par des fonds européens», développe encore le Premier ministre luxembourgeois.
Avec la Pologne, il existerait «une grande harmonie sur cette vision commune». D’où l’«importance» de la visite de son homologue au Luxembourg. En avril, Luc Frieden avait été reçu à Varsovie. En décembre, il s’était déjà dit ravi de retrouver Donald Tusk à la tête d’un gouvernement polonais bien plus pro-européen et pro-Ukraine. Mardi, les deux alliés ont lancé les pourparlers pour «explorer de nouveaux domaines de coopération», notamment dans le domaine de la défense.
«Le Luxembourg possède un certain savoir-faire dans la communication sécurisée par satellite, mais aussi dans la protection des données et la cybersécurité. Ce sont des pistes qui doivent permettre au Luxembourg d’augmenter son effort de défense», avance le chef du gouvernement luxembourgeois. L’objectif serait désormais de renforcer l’alliance avec la Pologne dans ces domaines.
«Nous sommes reconnaissants de ce que la Pologne fait pour notre effort collectif de défense. Mais cet effort ne doit pas être délaissé à nos voisins ou aux Américains. Nous devons y participer», clame Luc Frieden.
«Important d’avoir un tel partenaire»
«Nous sommes absolument convaincus que toute l’Europe doit assumer une responsabilité commune. Pour son territoire, ses frontières extérieures et pour la défense aérienne», lance de son côté Donald Tusk. Devant la presse, il n’a pas encore livré de détails sur la main tendue par son homologue.
Mais la complicité qui allie les deux Premiers ministres devrait faciliter le renforcement de la coopération bilatérale. «Luc Frieden était le premier chef du gouvernement occidental qui a ouvertement affirmé que notre frontière avec la Russie n’était pas polonaise, mais européenne. Et qu’il s’agit donc aussi d’une frontière extérieure du Luxembourg. C’est pourquoi il est important de pouvoir compter sur un tel partenaire», termine Donald Tusk.
«Top jobs» : un accord est «proche», selon Donald Tusk
Pas encore de fumée blanche lundi soir au terme d’un premier sommet européen informel sur la distribution des postes dirigeants de l’UE pour les cinq années à venir. Mais selon Donald Tusk, désigné négociateur du Parti populaire européen, un accord est proche. «Il est très probable que les postes vont revenir à Ursula von der Leyen, Antonio Costa est Kaja Kallas. Je suis assez confiant que les chefs d’État et de gouvernement puissent formaliser leur décision lors du sommet la semaine prochaine», a annoncé le Premier ministre polonais hier devant la presse luxembourgeoise.
Les chances augmentent donc de voir Ursula von der Leyen rester présidente de la Commission européenne, le Portugais Antonio Costa succéder à Charles Michel comme président du Conseil européen et Kaja Kallas, l’actuelle Première ministre estonienne, nommée cheffe de la diplomatie européenne.
Le Premier ministre, Luc Frieden, a signalé mardi que ce trio pourra être validé par le Luxembourg.
Affirmer que la frontiere polono russe serait une frontiere exterieure du Luxembourg est une de ces betises inqualifiables dont Frieden est friand et qui merite sa destitution immediate pour incapacite.