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Le Luxembourg taxe toujours plus les célibataires


Les célibataires restent les travailleurs les plus imposés au Luxembourg, reversant 40 % de leur salaire à l'Etat. (Photo Pixabay)

Un rapport de l’OCDE montre que les taux d’imposition du travail ont connu un rebond en 2021 suite à la pandémie de Covid-19. Au Luxembourg, les célibataires sont toujours particulièrement touchés.

Pour être moins imposés, mieux vaut être en couple et marié que célibataire. Si ce n’est un secret pour personne, cette affirmation se vérifie encore plus avec le dernier rapport de l’OCDE sur la fiscalité. L’Organisation de coopération et de développement économiques a passé au crible la fiscalité du travail de ses 38 membres et montre que celle-ci est à la hausse depuis 2020.

Si la pandémie avait entraîné une baisse de la fiscalité du travail dans de nombreux pays de l’OCDE entre 2019 et 2020, elle a depuis repris de plus belle entre 2020 et 2021. Au Luxembourg la situation est même encore moins favorable, la fiscalité du travail n’a pas été freinée par le Covid-19 en 2020 et a continué son augmentation en 2021. Il est ainsi le pays où le coin fiscal (voir encadré) du travailleur célibataire a le plus augmenté en 2 ans : + 1,75 %.

Au Luxembourg, le point fiscal des travailleurs célibataires a augmenté de 0,99 % entre 2019 et 2020 puis de 0,75 % entre 2020 et 2021. (Capture d’écran OCDE)

40 % du salaire versé à l’Etat

Dans les faits, cela place le Luxembourg à la 13e place de l’OCDE en terme de charge fiscale pour les célibataires au salaire moyen et sans enfant. Ces derniers versent en effet 40,2 % de leur salaire à l’Etat (17,23 % pour l’impôt sur le revenu, 10,82 % pour les cotisations salariales et 12,16 % pour les cotisations patronales). La Belgique occupe la première place du classement avec une part à 52,6 % suivi de l’Allemagne (48,1 %), de l’Autriche (47,82 %), de la France (47 %) et de l’Italie (46,5 %).

Les pays qui taxent le moins le travail sont la Colombie (0 % du salaire), le Chili (7 %) et la Nouvelle-Zélande (19,44 %). La moyenne de l’OCDE s’établit à 34,6 %.

Des familles qui s’en tirent mieux

Les autres types de ménages, notamment les familles, s’en tirent mieux. Selon l’OCDE, les couples avec deux enfants, reversent 34% de leur salaire contre 19,7 % quand seul l’un des parents travaille. La part tombe même à 12,9 % quand une personne seule avec 2 enfants gagne 68 % du salaire moyen.

Des inégalités entre les travailleurs qui devraient perdurer tant qu’aucune réforme fiscale ne sera lancée. En 2021, l’ancien ministre des Finances Pierre Gramegna avait déclaré sur RTL que celle-ci n’aurait pas lieu avant 2023.

Qu’est-ce que le coin fiscal ?

Exprimé en pourcentage, le coin fiscal permet de mesurer la part du revenu du travail versée par un salarié et son employeur à l’Etat sous forme de prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales). Plus les dépenses publiques et sociales financées par les revenus du travail sont importantes, plus le coin fiscal l’est aussi. Cet indicateur permet ainsi de comparer chaque pays malgré les différences dans leurs systèmes de protection sociale et leurs modes de financement.