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Le Luxembourg soutient un compromis pour les «coronabonds»


Pierre Gramegna soutient le plan d'un fonds de relance pour l'économie européenne. (Photo : Alain Rischard)

Les négociations des ministres des Finances de l’UE réunis au sein de l’Eurogroupe ont eu beau durer toute la nuit, elle n’ont pas abouti. Les «coronabonds» voulus par les États européens du sud comme l’Italie et l’Espagne sont rejetés notamment par les Pays-Bas qui se montrent inflexibles.

Le ministre luxembourgeois des Finances, Pierre Gramegna, penche pour une solution de compromis actuellement discutée par la France et l’Allemagne. «Le plan de relance proposé par la France permet de contourner l’écueil de la question des coronabonds», explique Gramegna contacté par Le Quotidien. «Au lieu de mutualiser les dettes des déficits publics, il s’agirait de mettre en place un instrument pour permettre les investissements nécessaires à la sortie de crise.»

En attendant, c’est un paquet de plus de 500 milliards d’euros qui est en train d’être ficelé à Bruxelles pour remettre sur pied l’économie européenne. «L’aide aux entreprises lancée par la BEI représente 200 milliards d’euros», détaille le ministre des Finances. « L’accès au Mécanisme européen de stabilité apporte 240 milliards et les aides au chômage partiel pèsent 100 milliards.»

Mais au vu de l’effondrement attendu du PIB des «gros porteurs» de l’économie de l’Union européenne (– 5% sur le PIB du Grand-Duché, selon des projections de la Chambre de commerce et de la Fondation Idea pour 2020 par exemple), ce paquet ne pèse pas beaucoup plus lourd qu’une trousse de premiers secours même si le ministre Gramegna souligne qu’il s’agit ici déjà «du plus gros effort réalisé depuis la Seconde Guerre mondiale».

Les négociations se poursuivent et Pierre Gramegna semble optimiste de les voir aboutir dans les prochains jours : «Les positions sont en train d’évoluer, et nous soutenons la solution de compromis avancée par la France qui est aussi saluée par les partenaires allemands.»

Chris Mathieu