Les députés luxembourgeois ont trouvé un accord pour demander au gouvernement de développer un système de vote électronique, avec pour objectif de réduire le nombre de bulletins nuls qui dépasse aujourd’hui les 4%.

Un consensus s’est dégagé lundi au sein de la commission des Institutions de la Chambre des députés : le Luxembourg devrait se doter d’un système de vote par internet. Cette décision s’inscrit dans une volonté de moderniser la loi électorale tout en conservant la possibilité de voter sur papier.

Un système hybride inspiré de modèles européens

Les parlementaires prévoient de formaliser leur demande au gouvernement par une motion qui sera présentée lors des débats sur le budget 2026, entre le 16 et le 18 décembre.

Leur réflexion s’appuie sur une étude commandée par le ministère d’État, qui analyse les expériences belge et estonienne en matière de vote électronique, ainsi que les différentes technologies disponibles et leurs coûts de mise en œuvre.

Le futur dispositif luxembourgeois sera hybride : les électeurs pourront choisir entre le vote digital et le bulletin papier traditionnel. Cette double option vise à garantir l’accessibilité du vote pour tous les citoyens, quelle que soit leur aisance avec les outils numériques.

Une approche progressive avec un projet pilote

Les députés privilégient une mise en place graduelle. Avant toute généralisation, un projet pilote devrait être lancé auprès d’un échantillon d’électeurs soigneusement sélectionné.

Le calendrier reste à définir, les prochaines échéances électorales étant les législatives de 2028 et les communales et européennes de 2029.

Réduire les erreurs de vote liées à la complexité du système

La principale motivation de cette réforme réside dans la complexité du système électoral luxembourgeois. Lors des dernières élections de 2023, plus de 10 700 bulletins sur 250 000 ont été déclarés nuls, soit un taux supérieur à 4%.

Ces bulletins invalides, à distinguer des votes blancs qui relèvent d’un choix politique délibéré, résultent souvent d’erreurs de comptage lors du panachage des voix.

Le vote électronique devrait permettre d’éviter ces erreurs techniques en guidant l’électeur et en validant automatiquement son choix avant validation définitive.

Trois procédures administratives digitalisées d’ici 2028

Parallèlement au vote électronique, le ministère d’État travaille à la digitalisation de trois démarches administratives liées aux élections, sur la base des retours d’expérience des scrutins de 2023 et 2024 :

• Le dépôt des candidatures sera simplifié grâce à une transmission digitale des listes de signatures, sans nécessité de rendez-vous au tribunal
• Les bulletins de vote seront générés automatiquement à partir des données déjà numérisées
• La communication des résultats passera par une plateforme en ligne, réduisant les transmissions téléphoniques entre bureaux centralisateurs.

Ces modernisations visent à alléger les tâches des présidents de bureaux de vote et à accélérer le traitement des opérations électorales, «tout en maintenant la sécurité et la transparence du processus démocratique», assurent les députés.