Avec le début du système d’entrée/sortie européen (EES), le Luxembourg investit pour réduire les temps d’attente de vérification des documents.
Depuis le 12 octobre, le nouveau système européen d’entrée/sortie (EES) est entré en vigueur. Destiné à renforcer la sécurité aux frontières extérieures de l’Union européenne, ce dispositif souhaite aussi la régulation des flux de voyageurs de court séjour (90 jours sur toute période de 180 jours). Le ministre des Affaires intérieures, Léon Golden, a détaillé les mesures prises par le Grand-Duché dans sa réponse à une question parlementaire du député Sven Clément (Parti pirate).
Le Luxembourg s’est concentré sur la mise en place technique de ce système, avant d’envisager de nouvelles extensions comme l’application mobile «Travel to Europe», développée par Frontex. Cette application permettrait aux voyageurs de pays hors UE d’enregistrer à l’avance leurs données et leur photo pour accélérer le passage à la frontière. Elle reste néanmoins limitée car la prise d’empreintes digitales reste un passage obligatoire, ce qui n’est pas permis par l’application. Pour l’heure, seule la Suède l’utilise car elle en pilote le projet. Le gouvernement préfère évaluer son utilité avant toute adoption. Une période de six mois de mise en œuvre progressive servira à tester la fiabilité du dispositif et à mesurer son impact sur les temps d’attente.
L’EES, un projet de 7 millions d’euros
Avec 631 millions d’arrivées de touristes sur les territoires européens selon l’Organisation mondiale du tourisme (Unwto), l’UE a souhaité davantage contrôler ses frontières avec l’EES. Pour fluidifier leur passage, à l’aéroport du Findel, dix bornes automatiques sont déjà en service. Elles permettent aux ressortissants de pays tiers de procéder eux-mêmes à une partie des formalités du nouveau système.
Le projet représente un investissement total de 7 millions d’euros, dont 75 % sont financés par l’Union européenne. Sur cette somme, 2,5 millions d’euros ont été consacrés au matériel informatique et 4,5 millions à la mise en œuvre du programme et à la formation du personnel.
Pour préparer les voyageurs, le Luxembourg relaie la campagne d’information européenne (affiches, vidéos, site web) et a diffusé ces supports à toutes les compagnies aériennes opérant depuis le pays. Les ambassades et consulats informent également les ressortissants concernés.
Sur le terrain, lux-Airport et le ministère des Affaires intérieures mobilisent des assistants dans la zone extra-Schengen, chargés d’orienter les voyageurs vers les files adaptées et de les aider à utiliser les bornes. En cas de difficulté, le contrôle peut être effectué manuellement par un agent. Les personnes vulnérables, telles que les personnes âgées ou les familles avec enfants, bénéficient d’une file prioritaire pour faciliter leur passage.