Le ministre de l’Immigration, Jean Asselborn, a dressé, ce lundi matin, un nouveau bilan concernant l’accueil de personnes ayant fui la guerre en Ukraine. Au 5 juillet, 4 195 réfugiés disposaient du statut de protection temporaire, dont 2 107 femmes et 1 496 enfants.
Rien n’indique aujourd’hui que la guerre que mène la Russie contre l’Ukraine trouve bientôt une fin. Depuis l’invasion du 24 février, plus de 7,4 millions de ressortissants ukrainiens ont fui vers l’Union européenne. Entretemps, 3,5 millions d’entre eux ont décidé de regagner leur pays. Quelque 3,7 millions réfugiés bénéficient à ce jour de la protection temporaire, leur offrant un droit de séjour dans les 27 États membres de l’UE.
Le Luxembourg accueillait au 5 juillet près de 4 200 réfugiés arrivés depuis l’Ukraine, dont 4 054 de nationalité ukrainienne et 141 résidents ukrainiens originaires de pays tiers. «La très grande majorité sont des femmes et des enfants», rappelle le ministre de l’Immigration, Jean Asselborn. Sur les 4 195 personnes hébergées au Grand-Duché, on dénombre 2 107 femmes, 1 496 enfants et seulement 592 hommes, qui ont été dispensés de la mobilisation générale en Ukraine.
«Très peu de refus»
«Il y a eu très peu de refus du statut. Cela a notamment concerné des ressortissants ukrainiens qui bénéficiaient déjà d’un titre de séjour antérieur au déclenchement de la guerre. Des recours devant la justice sont encore en cours», précise le ministre Asselborn.
Il est à noter que le statut de protection temporaire, accordé aux réfugiés de guerre, leur permet de se déplacer librement dans l’UE. Ils ne sont pas obligés de rester dans le pays qui leur a accordé la protection européenne.
Une grande flexibilité
Pour le reste, le Luxembourg a fait preuve d’une plus grande ouverture et flexibilité dans l’accueil de réfugiés ukrainiens. Un titre de séjour temporaire accordé aux ressortissants de pays tiers a été suffisant pour obtenir le statut de protection. Les familles d’enfants nés en Ukraine, qui n’ont pas la nationalité ukrainienne, ont aussi pu rejoindre le Grand-Duché.
En outre, ont été acceptés des demandes de protection de personnes ayant quitté l’Ukraine jusqu’à trois mois avant le début de la guerre. Les étudiants ayant fui l’Ukraine, notamment d’origine africaine, ont aussi pu bénéficier plus facilement d’un titre de séjour au Luxembourg.
Les privés accueillent 3 020 réfugiés
Sur les quelque 4 200 réfugiés ukrainiens arrivés au Grand-Duché, 1 237 sont hébergés dans une structure de l’Office national de l’accueil (ONA). Actuellement, moins de 10 nouveaux arrivants sont enregistrés par semaine. On est donc très loin des pics enregistrés entre le 7 et le 20 mars avec un total de près de 1 200 ressortissants ukrainiens qui sont arrivés endéans deux semaines au Luxembourg.
Le dernier décompte fait état de 3 020 réfugiés qui sont hébergés dans des ménages privés. «Nous voyons ces dernières semaines que des personnes privées touchent à leurs limites en raison de l’accueil prolongé des familles ukrainiennes. S’il y a des difficultés, nous sommes bien entendus disponibles pour les héberger dans des structures de l’ONA», souligne Jean Asselborn.
Le «bâtiment T» à la rescousse
Les grands chapiteaux installés près de la Coque, au Kirchberg, restent le point d’accueil central. Sur les 500 lits disponibles, 212 sont actuellement occupés. «Il ne s’agit pas d’une solution idéale. Les chapiteaux seront équipés de climatisations pour cet été. Nous espérons toutefois trouver le plus rapidement possible une autre structure d’accueil, surtout en prévision de l’hiver», avance le ministre de l’Immigration.
À côté de cette structure provisoire, les réfugiés ukrainiens sont répartis sur 15 sites décentralisés. Le «bâtiment T», également situé au Kirchberg, près de la Cour de justice de l’UE, est «prédestiné» pour venir remplacer les chapiteaux. Actuellement 156 lits sont disponibles. Une centaine de ressortissants ukrainiens y sont logés. La capacité d’accueil doit être augmentée à 693 lits d’ici à la fin de l’année. Caritas et la Croix-Rouge supervisent la gestion de ce foyer.
Les écoles accueillent 1 290 enfants ukrainiens
Autre chiffre-clé : 1 290 enfants ayant fui la guerre sont aujourd’hui scolarisés au Luxembourg, dont 319 dans le précoce et la maternelle, 540 dans le fondamental et 431 dans le secondaire.
Enfin, 571 réfugiés se sont inscrits à l’Adem dans l’espoir de trouver un emploi.