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Le Luxembourg est trop éclairé la nuit


L'éclairage des remparts sera par exemple revu. «Il ne s'agit pas d'arrêter de tout éclairer, rassure Camille Gira. Mais de revoir la méthode.» (photo archives Alain Rischard)

Un cabinet d’experts suisse, Dark Sky, a présenté son rapport sur le problème du sur-éclairage au Grand-Duché. Un plan concret doit suivre.

Encore une fois, quand on parle d’écologie, on a l’impression que le Luxembourg court pour rattraper le temps… À croire que les élus déi gréng, entrés au gouvernement en 2013, n’ont pas dormi depuis ! Mardi, dans les locaux du ministère du Développement durable et des Infrastructures, le cabinet suisse Dark Sky a présenté son rapport sur la pollution lumineuse au Grand-Duché. «Une première étape avant la mise en place d’un groupe de travail concret», a expliqué le secrétaire d’État Camille Gira.

Les experts de Dark Sky ont analysé les méfaits du sur-éclairage entre 2012 et 2016. Conclusion ? «Le Luxembourg n’est pas dans les bons élèves, mais pas non plus dans les derniers», sourit Lukas Schuler. Pas de quoi se glorifier. D’autant que le Luxembourg jouxte la pire région d’Europe en matière de sur-éclairage public : la Belgique.

En dehors du gâchis d’électricité (faut-il vraiment éclairer les églises jusqu’à minuit ?), les conséquences sur la santé et les écosystèmes sont notables.

De l’enquête, il faut retenir :

• Les régions les plus sur-éclairées sont évidemment la capitale, mais aussi le Sud minier.

• Les échangeurs d’autoroute, les infrastructures sportives, les monuments publics et la prison sont trop ou mal éclairés.

• Lutter contre le sur-éclairage ne veut pas dire qu’il ne faut plus éclairer… «Il faut revoir la méthode, en éclairant de haut en bas, et non plus en projetant de la lumière vers le haut, indique Camille Gira. Il faut également revoir les équipements. Les luminaires en forme sphérique aboutissent par exemple à un gâchis considérable.»

• La Ville de Luxembourg devra revoir l’éclairage des remparts historiques sur un tronçon test.

• Certains faits sont étonnants : le Kirchberg, pourtant quartier synonyme de modernité, a été mal pensé au niveau de l’éclairage public. Quelle absurdité ! Autre élément : un point d’interrogation demeure sur la compatibilité écologique de l’éclairage du futur stade national…

• Les partenaires privés d’envergure (on pense là aux banques du Kirchberg ou aux zones commerciales et industrielles) devront être associés à la démarche de lutte contre le suréclairage.

• Un cabinet spécialisé de l’éclairage public «raisonnable» doit être mandaté à Luxembourg.

Hubert Gamelon