Les probabilités de voir le loup au pays sont de plus en plus fortes. Le gouvernement souhaite être «proactif» : un plan pluridisciplinaire (information, prévention, statistiques) est mis en place.
Un groupe spécial, piloté par l’administration de la Nature et des Forêts, travaille depuis deux ans sur le plan.
On nous l’annonce «aux portes du pays» depuis dix ans… À ce niveau-là, ce n’est plus un loup mais un serpent de mer! Le canidé, qui a disparu du Luxembourg depuis plus d’un siècle, pourrait faire son retour «prochainement». «On ne peut pas donner de date, explique Laurent Schley, qui suit le dossier à l’administration de la Nature et des Forêts (ANF). Ça peut être cette année, dans deux ans, dans dix ans… Une chose est sûre, le loup poursuit sa reconquête de l’Europe de l’Ouest.»
Le loup est sur tous les fronts et, au Luxembourg, difficile de dire par où il entrera ! «Nous avons établi une carte des endroits les plus propices, précise Laurent Schley. Le Sud urbanisé constitue un environnement plutôt hostile. Le Nord frontalier avec l’Allemagne semble plus ouvert… mais encore une fois, on ne peut rien prévoir.» Le loup aperçu le plus proche reste celui de Walscheid, en Moselle française, dans les premiers contreforts des Vosges. C’était en 2014. Sachant qu’il peut parcourir jusqu’à 2 000 km lorsqu’il veut fonder sa propre meute… Les projections deviennent réelles!
Dans ce cadre, le Luxembourg veut être «proactif», plutôt que de se contenter de réagir.
Un règlement grand-ducal le protège déjà !
Le gouvernement, via le «groupe de pilotage loup» de l’ANF, vient d’éditer différentes brochures à destination d’un public varié. L’une d’elles, Le loup au Luxembourg ?, est destinée au grand public. On y apprend que le canidé est protégé depuis la fin des années 70 au niveau international. Et même par un règlement grand-ducal, en date de mars 2016.
Dans le volet professionnel, l’ANF propose un plan de prévention détaillé contre les attaques du loup, à destination des éleveurs. Des fiches de demande de subventions publiques sont déjà disponibles sur le site web de l’ANF. Les éleveurs qui craignent pour leur troupeau pourraient ainsi obtenir des clôtures électriques ou des chiens de garde. En revanche, pour le moment, il n’existe pas de base juridique pour le versement d’une indemnisation, en cas de dégâts causés par une espèce protégée comme le loup. Un règlement grand-ducal est attendu.
Le dernier volet du plan est plus technique : partant d’un schéma d’indices à choix multiples, l’ANF a défini clairement à partir de quand on pourra dire que le loup est bien présent au Luxembourg. Une photo nette complétée par des indices (traces de pattes, etc.) pourrait suffire. Mais les risques de confusion avec un chien-loup sont forts. Plus clairement, on pourra dire que le canidé est bien de retour au Grand-Duché après l’analyse du premier cadavre de loup trouvé sur le territoire.
Hubert Gamelon