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Le Luxembourg ajuste sa réponse à la crise climatique


Le Premier ministre, Xavier Bettel (2e de d.), hier, aux côtés des ministres de l’Énergie, Claude Turmes (à g.), de l’Environnement, Joëlle Welfring, et de l’Économie, Franz Fayot (à d.).  (Photo : hervé montaigu)

Le gouvernement sortant est décidé à revoir à la hausse les ambitions climatiques et énergétiques. Citoyens et entreprises sont appelés à soutenir un plan d’action de 197 mesures.

L’intention n’est pas de décréter des interdictions ni de pénaliser les citoyens.» Le Premier ministre, Xavier Bettel, souligne la nécessité «d’aller tous dans le même sens pour aborder les énormes défis» dans le domaine climatique et énergétique. Le Luxembourg reste toujours engagé dans la réduction, à l’horizon 2030, de 55 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2005. Deux autres objectifs sont revus à la hausse dans le projet de mise à jour du Plan national énergie-climat (PNEC), dévoilé hier. L’efficacité énergétique doit passer à 44 % d’ici à 2030, tandis que la part des énergies renouvelables dans la consommation finale doit atteindre les 35 à 37 % au lieu des 25 % initialement prévus. La neutralité carbone est visée pour 2050.

L’accent est mis sur l’implication des citoyens, de la société civile et de l’économie pour réaliser ces objectifs. Selon le chef du gouvernement, «aucune des propositions» émises par le Klima-Biergerrot (KBR) «n’a été rejetée» par le gouvernement. Parmi les 142 mesures sorties des discussions de ce panel de 100 citoyens, 57 ont été ancrées dans le projet de révision du PNEC.

À quoi faut-il s’attendre plus concrètement? Il est compliqué de résumer les 197 mesures reprises dans le plan d’action national, un document stratégique requis par la Commission européenne. Des changements de comportements et de méthodes dans l’industrie, les transports, les bâtiments, l’agriculture, les déchets ou encore l’utilisation des sols et la gestion des forêts seront toutefois nécessaires. La décarbonation reste le mot-clé.

La taxe carbone est maintenue

La taxe carbone va notamment continuer à augmenter annuellement de 5 euros par tonne de CO2 consommée. De 30 euros en cette année 2023, un premier cap de 45 euros est fixé à 2026. Une hausse plus conséquente de 200 euros par tonne, réclamée par le KBR, n’a cependant pas été retenue. «La transition doit être juste pour éviter la pauvreté énergétique», souligne la ministre de l’Environnement, Joëlle Welfring. S’il n’est pas question d’interdire l’utilisation de la voiture, un concept de «leasing social automobile», est envisagé. La moitié des recettes générées par la taxe CO2 doivent continuer à profiter aux 40 % des ménages les plus vulnérables. «Nous fixons le cadre pour assurer qu’aussi bien les citoyens que les entreprises puissent investir le plus simplement possible dans la transition écologique», vient ajouter le ministre de l’Énergie, Claude Turmes.

Selon des projections récentes du Statec, le PNEC révisé devrait permettre au Luxembourg de réduire de 58 % ses émissions de CO2 en 2030 et de 91 % en 2050. «Sachant que la croissance économique sera en moyenne de 2,7 % par an et que la population va doubler, il est assez impressionnant de voir ces résultats», termine le ministre de l’Économie, Franz Fayot.

Plus d’informations sur le PNEC révisé et une enquête publique sont disponibles sur www.emwelt.lu

Vers un remplacement obligatoire
de votre chauffage fossile?

Depuis le 1er janvier de cette année, la loi interdit dans de nouvelles constructions l’installation de chauffages au gaz ou au mazout. Mais qu’en est-il des chaudières existantes? Le projet de mise à jour du Plan énergie-climat mise sur une «approche volontaire» pour mettre en œuvre la «sortie progressive» du chauffage fossile. Les aides financières accordées par l’État doivent inciter les ménages et propriétaires de bâtiments résidentiels à sauter le pas. Or si «l’approche volontaire s’avérait insuffisante, voire trop lente», le PNEC n’exclut pas une «approche basée sur une interdiction». Une option serait d’autoriser le remplacement «exclusivement avec des installations de chauffage qui sont opérées avec un minimum de 70 % d’énergies renouvelables». Importante précision toutefois : il n’y aura pas d’obligation de remplacer une installation de chauffage fossile qui est encore en état de fonctionnement correct. La sortie progressive imposée s’applique au moment du remplacement d’une chaudière existante qui est soit hors service ou «qui n’est plus autorisée à fonctionner sur base de la réglementation en vigueur».

2 plusieurs commentaires

  1. Chacun son style, mais je ne peux qu’approuver le fond de vos propos.
    Il y a 600 000 résidents au Luxembourg et autant de climatologues. Malheureusmeent la plupart n’y connaissent rien, n’ont jamais fait un epsilon de physique qui leur permettrait de comprendre un peu le monde qui nous entoure.
    Pour commencer, je suggère à tous ceux qui sont encore intellectuellemnt honnêtes et curieux de lire le livre de Steve Koonin (« Unsettled » en anglais; il existe une traduction récente en français).
    Pour les idéologues, qui croient au réchauffement comme jadis on croyait à Dieu, leur cas est désespéré.

  2. Font chier ces yatolas pseudo climatologues !!!
    Tiens donc : »«leasing social automobile», est envisagé. », après ça, c’est tout un système social à cotas pour chaque citoyen associé à sa carte de paiement (zut le poulailler de Van Der Layen l’ont déjà proposé) et après aussi tant qu’à faire des taxes pour chaque individu pour ces pets calculé sur base de son IMC…
    Ahhh leur magie de vouloir augmenter la populace et la croissance tout en réduisant de 91% de pseudo CO2 en 2050,se sera quoi comme croissance? Trafficotage de paradis de pognon, effectivement ça ne produit pas beaucoup de fumée… Et  »une croissance économique sera en moyenne de 2,7 % par an », quelle boule magique à prédit cela? La fin du pétrodollars et du dollar tout cours arrive à sa fin, pour que les ricains maintiennent leur hégémonie et leur faudra une guerre aussi l’économie européenne ne vaudra bientôt plus rien puisque les ricains auront tout siffoné et comme ont n’a rien comme sources naturelles, l’avenir sera l’Asie et l’Amérique/latine… nous on ne fera qu’importer sans rien produire, on ne sera sûrement même plus bon comme paradis fiscal…. A voir ce qui se passera avec la construction des BRICS.