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Le Luxembourg a besoin de femmes soldats et de policières


La ministre Yuriko Backes a présenté le nouveau plan, vendredi.

Le Plan d’action «Femmes, paix et sécurité» vise une représentation égalitaire des genres au sein de l’armée et de la police.

À la base est posé un constat consternant : «Les violences sexuelles et fondées sur le genre continuent à être instrumentalisées comme armes de guerre. En 2023, les violences sexuelles liées aux conflits ont augmenté de 50 % par rapport à l’année précédente, affectant de manière démesurée les femmes et les filles, qui comptent pour 95 % des cas vérifiés par les Nations unies, que ce soit à Haïti, en République démocratique du Congo, au Soudan, en Ukraine ou ailleurs.»

En 2000, une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies a marqué un «pas décisif» vers la reconnaissance internationale de «l’impact distinct des conflits sur les femmes et les filles».

Pour continuer à avancer sur cette voie, le gouvernement luxembourgeois a développé un plan d’action national qui «incarne une vision d’un monde où la paix, la sécurité, les droits humains et le développement durable reposent sur une participation égalitaire de toutes les personnes concernées».

«Malgré les progrès accomplis, la participation inégale des femmes aux processus de paix et l’impunité dont bénéficient les auteurs de violences sexuelles et fondées sur le genre demeurent des réalités alarmantes. Notre monde est de plus en plus marqué par des crises qui compromettent nos efforts collectifs, menacent nos accomplissements et font reculer les droits des femmes et des filles», déplore la ministre Yuriko Backes, en charge de la Défense et de l’Égalité des genres et de la Diversité, dans son avant-propos au second plan d’action Femmes, paix et sécurité, portant sur les années 2025-2030.

«Paix, sécurité et prévention»

Le document, présenté vendredi, «rappelle la nécessité d’une participation pleine, égale et significative des femmes aux processus de paix, de sécurité, de prévention et de gestion des conflits, en se concentrant sur des thématiques telles que le désarmement, la non-prolifération, l’élimination des violences sexuelles et fondées sur le genre, la lutte contre l’impunité et la remise en cause des droits individuels».

Le Luxembourg s’engage notamment à «promouvoir une participation pleine, égale et inclusive à tous les niveaux de responsabilité en matière de paix, de sécurité et de prévention, de gestion et de règlement des conflits».

Un des objectifs est de «poursuivre les efforts pour parvenir à une représentation égalitaire des genres au sein du corps diplomatique, de l’armée et de la police». L’idée est notamment de renforcer la participation des femmes dans la direction de l’armée et de renforcer leur participation dans des missions sur le terrain.

Actuellement, 10 % de l’effectif des forces armées du pays est composé de femmes. «Il n’existe pas de poste dans l’armée qui est uniquement réservé aux hommes», souligne le chef d’état-major, Steve Thull, cité par nos confrères de RTL.

Armée et police comptent donc adapter leurs campagnes de recrutement afin de rendre les corps respectifs plus attractifs pour les femmes.