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Le jour du dépassement : le Luxembourg dans le rouge dès ce 14 février


(Photo : Editpress)

À partir de ce mardi, le Luxembourg vit « à crédit ». D’après l’ONG Global Footprint Network, ce 14 février correspond au « jour du dépassement » pour le Grand-Duché, au moment où le pays a plus consommé de ressources qu’il ne peut en produire.

Si l’ensemble de la planète calquait son rythme de vie sur le nôtre, nous épuiserions, en 45 jours, ce que la Terre est capable de nous offrir en un an. Nous faisons partie des plus mauvais élèves et seul le Qatar parvient à faire pire avec une date d’épuisement des ressources fixée au 10 février.

Comment est-il calculé ?

Le jour du dépassement est calculé par l’organisation internationale Global Footprint Network (GFN). Il correspond à la différence entre l’empreinte écologique par personne (la quantité de surface nécessaire à un humain pour s’alimenter, se déplacer, se loger…) et la biocapacité du pays (capacité des écosystèmes à se renouveler). Pour réaliser son calcul, l’organisation utilise les données de rapports de l’ONU ou nationaux portant sur des domaines comme la surface, la production d’aliments, l’énergie, les bâtiments, les transports, la production industrielle et la gestion des déchets. En croisant ces dernières, elle peut trouver les dates du jour de dépassement pour chaque pays.

Au niveau mondial, en 2022, le « jour du dépassement » s’est produit le 28 juillet. Chez nos voisins, la fameuse date tombe le 26 mars en Belgique, le 4 mai en Allemagne, le 5 mai en France.

Comment expliquer ce résultat ?

Le Luxembourg occupe cette place de cancre depuis de longues années. Depuis 2010, le Conseil supérieur pour un développement durable mène des études afin de comprendre l’importance de l’empreinte écologique du Grand-Duché. Le LIST a été chargé de déchiffrer les résultats qui émanent de ces dernières.

Dans son rapport finalisé en 2022 et intitulé «Revisiting the Ecological Footprint», les travaux du LIST permettent une lecture différenciée et plus précises des conclusions développées par Global Footprint Network. Il est important de noter que l’ancienneté des données utilisées par l’ONG pose un problème. L’ONU met du temps à les collecter, si bien que les dernières utilisées datent de 2018. Ce qui force GFN à passer par des estimations pour arriver à une date précise.

Il ressort du rapport du LIST que la nature même de notre pays est responsable de ces mauvais résultats. Le LIST souligne « qu’il est indiscutable que la consommation des seuls résidents du Luxembourg reste trop importante ». Secteurs économiques trop imposants, pouvoir d’achat expansif, activités polluantes… Ces facteurs ne jouent pas en notre faveur.

La vente de carburant aux routiers en transit, aux frontaliers et aux touristes à la pompe pèse aussi lourd dans la balance, note le LIST. Elle représente à elle seule deux planètes, d’après GFN. Les deux entités pointent également la consommation de kérosène de l’aéroport national. Celui-ci représente 0,7 planète, soit plus de dix fois plus par habitant que chez les voisins.

À noter que l’impact des frontaliers n’est pas négligeable dans un petit pays comme le nôtre. Selon le rapport du LIST, leur consommation est l’une des premières causes de notre empreinte écologique du pays. De plus, ces derniers n’étant pas résidents, ils faussent complétement les résultats proposés par Global Footprint Network.

Les solutions de Greenpeace

Pour marquer cette date, Greenpeace Luxembourg a réalisé une manifestation où un trophée a été remis à la mascotte officielle du pays. Cette récompense représente « les efforts inlassables de l’économie du pays pour détruire l’avenir des jeunes générations », explique l’association. Dans un communiqué, Greenpeace demande aux partis politiques, en vue des prochaines élections, d’intégrer à leurs programmes des objectifs environnementaux ambitieux et prioritaires, alignés sur l’accord de Paris. Elle propose entre autres « d’élargir l’offre de transport public et d’alternatives à la voiture privée », « d’entamer une nouvelle réforme fiscale, écologique et sociale » et de « débloquer des ressources financières suffisantes afin de garantir des revenus sûrs pour toutes et tous et pour enfin tourner le dos à notre dépendance aux énergies fossiles ».

 

 

 

Un commentaire

  1. Ces balivernes des ONG écolo-pastèques ne riment à rien.
    Nous continuons à vivre normalement.