La coprésidente de déi gréng, Djuna Bernard, fustige les violences subies par ses homologues allemands, dans la foulée d’un dénigrement systématique et acerbe de la politique menée. Elle dit stop.
Pas plus tard que jeudi, Fred Keup (ADR) a dénigré, sur X, la «folie verte», qui aurait pour conséquence un «appauvrissement» des citoyens. Le président du parti nationaliste, aux tendances d’extrême droite, réprouve – comme depuis de longues années – le virage énergétique qui consiste à renoncer aux énergies fossiles et au nucléaire. «Assurer notre approvisionnement en énergie par des éoliennes et des panneaux photovoltaïques est impossible», conclut le député, qui figure parmi les plus virulents opposants de déi gréng.
Le «Grénge-Bashing», ou «greenbashing» à l’anglaise, a eu son effet lors des législatives du 8 octobre dernier. Le parti, membres du gouvernement depuis 2013, n’a pas été en mesure de confirmer sa victoire de 2018, où il avait fait un saut de 6 à 9 sièges, signant un record absolu et sauvant au passage la courte majorité détenue avec le DP et le LSAP.
Le 10 octobre, deux jours après la débâcle, la coprésidente Djuna Bernard s’était adressée – via son compte Facebook – à la population luxembourgeoise. «Cher Luxembourg. Tu as voté. Et tu as voté autrement que je l’aurais souhaité. Et oui, tu m’as déçue» : ainsi commençait le message. Au paragraphe suivant, elle ne cache pas que son parti a commis des erreurs. «Mais tu (NDLR : le Luxembourg) a malheureusement bien trop souvent écouté les voix du « Grénge-Bashing », les nombreux préjugés et les fausses nouvelles.»
Ce message a valu un «shitstorm» à Djuna Bernard, accusée de chercher la faute auprès des électeurs, sans se remettre en question. Une fois l’émotion passée, c’est justement ce travail d’introspection qui a été entamé. Les premières conclusions de cette autocritique ont été révélées vendredi par Reporter.lu (lire ci-contre).
Mais, même renvoyés dans l’opposition, les verts continuent à subir un «Grénge-Bashing», orchestré tant par l’ADR que par des députés du CSV, avec en tête Laurent Mosar.
Les deux formations appartenant au spectre de la droite (ou conservateur) s’inspirent largement de ce qui se fait en Allemagne, où la critique systématique des Verts a pris une autre dimension. Les chrétiens-sociaux de la CDU/CSU n’ont rien à envier à l’AfD, le parti d’extrême droite qui monte en flèche dans les sondages.
Ministre pris à part et voiture caillassée
Début janvier, le vice-chancelier Robert Habeck a été forcé de faire demi-tour à bord d’un ferry, pris en grippe par des agriculteurs violents. Ce siège d’un petit port ne fut qu’un début. Mercredi, les Verts allemands ont été contraints d’annuler leur meeting traditionnel à l’occasion du mercredi des Cendres. L’escorte du ministre Cem Özdemir a notamment été caillassée.
«Il faut clairement dénoncer et condamner ces violences. Et j’attends que tous les partis du centre droit prennent leurs distances avec ces fauteurs de troubles, qui ne cherchent en rien à mener un débat politique constructif», tranche Djuna Bernard, interrogée vendredi par Le Quotidien.
La cheffe de file de déi gréng, sans siège de députée depuis octobre dernier, s’attend à la même attitude de la part du CSV et de l’ADR. «Le Premier ministre affirme vouloir mener une politique environnementale qui n’embête pas les gens. On attend de voir ce que cela va donner, sachant que les ambitieux objectifs du Plan énergie-climat, signé par les verts, sont confirmés dans l’accord de coalition», résume Djuna Bernard, répétant que le nouvel exécutif doit «livrer», soit tenir ses promesses.
Et puis, l’ex-députée lance une mise en garde : «Il faut être conscient que les mots, utilisé notamment pour le « greenbashing », finissent par se traduire dans des actes, et donc aussi des violences.» À bon entendeur.
«Trop vert» ou pas «assez vert» ?
Vendredi, le magazine en ligne Reporter.lu a publié, en exclusivité, les premières conclusions du travail d’introspection, lancé, au lendemain de la débâcle aux législatives, par déi gréng. «La synthèse de trois pages (…) aborde de nombreuses raisons possibles de l’échec (…). La responsabilité des anciens ministres est élégamment éludée. L’équilibre entre “trop vert“ et “pas assez vert“ constitue le fil conducteur de l’analyse», est-il avancé dans ce document.
Une majorité des adhérents auraient dû affronter, dans leur entourage personnel, un «fort rejet» de déi gréng, accusé d’être un «parti d’interdiction» et de mener une politique au «coût trop élevé» pour la société dans son ensemble. Plus d’un tiers des 500 répondants aurait «explicitement» signalé un «greenbashing» de la part de leur famille et de leurs amis. De nombreux candidats auraient cité le «Grénge-Bashing» comme «principale raison» de la lourde défaite électorale.
Dans le même temps, deux tiers des députés – aucun des 9 élus de 2018, n’a pu conserver son siège – ont déclaré que leur entourage était «surpris et choqué» par l’«ampleur» de la débâcle connue par les Verts.
Aujourd’hui, le discours n’est plus axé sur le «Gréngé-Bashing», aussi en prévision des élections européennes du 9 juin. «Nous devons identifier les erreurs et les résoudre. La mauvaise conclusion serait de dire : nous avons été critiqués et nous n’avons rien fait de mal nous-mêmes», affirme Fabricio Costa, le coprésident des «Jonk Gréng», interrogé par Reporter.lu.
Ce n’est pas l’attaque d’un parti le problème, c’est la négation de vérités scientifiques.
Ce n’est pas le vert qui est une ânerie, c’est l’acceptation d’une destruction lente de notre environnement qui est une ânerie : pollution des sols par les pfas, pollution de l’air par les énergies thermiques, pollution de l’eau par des gens sans scrupule, …
Le coût est bien plus élevé dans la correction de la pollution et l’adaptation au désordre climatique.
La violence est condamnable, mais on ne dira jamais assez à quel point le « green » est une ânerie qui nous coûtera des centaines de milliards…. pour rien.
Quand un parti politique se fait attaquer ou cririquer,on estime normalemenr que cela decoule de l exercice legirime du droit de chacun d exprimer son opinion sur une question politique.
L exception sont les verts ou cela devient du greenbashing absolument intolerable et a la limite du terrorisme.