Le gouvernement débloque 265,1 millions d’euros supplémentaires pour soutenir le développement de l’écosystème spatial luxembourgeois. Le budget global consacré à l’ESA augmente à 22,1 milliards d’euros.
Le «petit» Luxembourg continue à se positionner comme un des acteurs clés pour ancrer et développer l’activité spatiale sur le Vieux Continent. Le ministre de l’Économie, Lex Delles, et les représentants de la Luxembourg Space Agency (LSA) ont partagé cette ambition, la semaine dernière, lors du Conseil de l’Agence spatiale européenne (ESA).
Les 23 États membres étaient réunis à Brême en Allemagne. Ils ont envoyé un signal fort pour l’indépendance de l’Europe dans le domaine spatial, en s’accordant sur un budget de 22,1 milliards d’euros pour financer les programmes de l’ESA lors des trois prochaines années (2026-2029). L’enveloppe est en hausse de plus de 5 milliards d’euros par rapport aux 16,9 milliards d’euros accordés pour la période 2022-2025.
«J’adresse mes remerciements aux pays membres, associés ou coopérants. Vous avez fait l’histoire», s’est réjoui le directeur général de l’ESA, Josef Aschbacher.
Le Luxembourg reste un fidèle contributeur avec 149,3 millions d’euros consacrés aux différents programmes. S’y ajoute une nouvelle enveloppe de 115,8 millions d’euros, allouée au programme national d’investissement LuxIMPULSE, qui vise à mettre en œuvre des projets qui sortent du cadre des programmes de l’ESA. L’apport financier initial pour la période 2023-2027 était de 110 millions d’euros. La rallonge englobe les années 2026 à 2029.
Avec les deux engagements pris à Brême, le développement de l’écosystème spatial luxembourgeois sera soutenu, au cours des trois années à venir, avec un montant total de 265,1 millions d’euros.
Le budget total alloué à l’Agence spatiale européenne se chiffre à 22,1 milliards d’euros.
Il est à constater que les plus de 70 acteurs publics et privés, implantés au Grand-Duché, possèdent des atouts majeurs pour profiter pleinement des nouvelles ambitions définies par l’ESA.
L’accent est notamment mis sur l’économie, la sécurité, la capacité d’actions en faveur du climat et la souveraineté numérique des États membres.
Dans le cadre du renforcement de l’autonomie et de la résilience européennes, domaines dans lesquels un accès indépendant à l’espace est primordial, l’ESA compte développer des systèmes de connectivité sécurisés.
Le satellite GovSat-1, en orbite depuis 2018, fournit précisément des services de communication par satellite sécurisés, fiables et accessibles aux gouvernements.
Les capacités étant quasiment saturées, le gouvernement a validé en septembre de cette année l’acquisition, le lancement et l’exploitation d’un satellite GovSat-2.
Placé au-dessus de l’arc orbital européen, il permettra d’augmenter les services de connectivité ultrasécurisés fournis aux clients gouvernementaux de cette région. La mise sur orbite est prévue en 2029 ou 2030. Le budget maximal est fixé à 501 millions d’euros.
Le satellite d’observation de la terre LUXEOSys, exploité depuis août de cette année, pourra lui fournir des images à très haute résolution pour gérer des catastrophes naturelles et évaluer l’impact du changement du climat.
Le nouveau Space Campus, et plus précisément son antenne à Belval, sera lui un acteur pour promouvoir la recherche spatiale, un autre objectif prioritaire de l’ESA.
Le ministre Lex Delles a souligné, en conclusion de la réunion à Brême, que les «programmes de l’ESA ont des retombées économiques directes pour l’industrie spatiale luxembourgeoise».
Il ajoute que «ce sont des instruments qui permettent de développer efficacement des technologies, des produits et des services et de soutenir ainsi le développement du secteur spatial comme axe majeur de diversification économique».
Trois astronautes européens vers la Lune, le Luxembourg en soutien
Il est prévu que 2026 soit l’année du retour d’astronautes autour de la Lune. Reportée à plusieurs reprises, la mission habitée Artemis II de la NASA est programmée pour avril au plus tard.
Le Luxembourg a figuré, en 2020, parmi les premiers pays à s’engager aux côtés de la NASA pour retourner sur la Lune. La mission Artemis I, inhabitée, s’est élancée en novembre 2022.
Les premiers Européens à participer aux missions lunaires seront des astronautes allemand, français et italien. Le premier vol sera attribué à un astronaute allemand.
La mission Artemis III, qui sera la première à faire atterrir des astronautes sur la surface lunaire depuis 1972, est prévue pour 2027 ou 2028. L’astronaute allemand devra attendre Artemis IV – envisagée au plus tôt en 2028 –, ou une mission antérieure, pour décoller vers la Lune.