La dépouille du Grand-Duc Jean a rejoint le Palais grand-ducal à Luxembourg, dimanche, où il reposera jusqu’au jour de ses funérailles. De nombreux citoyens se sont recueillis sur le passage du cortège funèbre.
Le son sinistre du glas a résonné sur la ville de Luxembourg, baignée par un ciel maussade dimanche, en début d’après-midi. Devant le Palais grand-ducal, où des centaines de personnes s’étaient réunies, régnait un silence de cathédrale, rompu à intervalles réguliers par les manœuvres de la garde grand-ducale. Mis à part quelques touristes arrivés par hasard place du Marché-aux-Herbes, ces personnes, dont le collège échevinal de la capitale, étaient venues rendre hommage à leur ancien Grand-Duc.
La dépouille de ce dernier a quitté le château de Colmar-Berg vers 14h30, dimanche après-midi, pour rejoindre la chapelle ardente au Palais grand-ducal, dans laquelle il reposera jusqu’à ses funérailles, samedi. Les habitants de la commune de résidence des souverains luxembourgeois se sont massés le long de la route empruntée par le cortège funèbre pour rendre hommage au Grand-Duc Jean.
Quelques minutes plus tard, le cortège, corbillard en tête, suivi par les véhicules de la famille grand-ducale, a fait son entrée dans la rue de la Reine, à Luxembourg, sous les applaudissements de la foule.
Le cortège funèbre s’est ensuite engouffré dans le Palais grand-ducal, où la famille grand-ducale a béni la dépouille de l’ancien souverain en présence de l’archevêque de Luxembourg, Mgr Jean-Claude Hollerich.
«Un homme d’une grande humanité»
L’émotion était grande autour de la place du Marché-aux-Herbes. Certaines personnes avaient les larmes aux yeux à l’approche du corbillard. «Malgré les hommages dans les médias, j’ai du mal à réaliser que le Grand-Duc Jean est décédé», témoigne Josiane, un mouchoir bien serré dans sa main droite. «C’est étrange d’être triste pour quelqu’un que je ne connaissais pas, mais le Grand-Duc Jean a toujours indirectement fait partie de nos vies.»
Patrick, né un 5 janvier lui aussi, dit avoir «mis du temps à comprendre l’importance pour le Luxembourg» du beau jeune homme moustachu figurant sur la photographie en noir et blanc affichée dans sa salle de classe. «C’était un homme d’une grande humanité, plus que juste quelqu’un de bien», poursuit-il.
«Comme ceux qui ont connu la guerre, il a eu une jeunesse mouvementée», estime Pierre. «Il a été le seul représentant d’une famille royale européenne à se battre pour son peuple, et rien que pour cela, il mérite que l’on se souvienne de lui et qu’on lui rende hommage.»
Les citoyens luxembourgeois pourront le faire en laissant des messages dans les livres de condoléances des communes qui en disposent ou en se rendant directement à la chapelle ardente, au Palais grand-ducal, pour être au plus près de leur souverain tant aimé. Celle-ci est accessible au public entre 14h et 19h lundi après-midi, puis de 10h à 12h et de 14h à 19h mardi et jeudi, de 10h à 19h mercredi ainsi que de 10h à 12h et de 14h à 16h vendredi. Ils pourront enfin rendre un dernier hommage au Grand-Duc Jean samedi, à 11h, lors de ses funérailles en la cathédrale Notre-Dame de Luxembourg. La Ville de Luxembourg retransmettra la cérémonie sur un écran géant pour les personnes n’ayant pas eu accès à l’édifice religieux.
Sophie Kieffer