Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La défense eschoise passera un test ce dimanche avec la réception d’un autre ténor du championnat, le Racing.
Le retour de Jeff Strasser sur le banc au stade Émile-Mayrisch a été acté alors qu’on venait de jouer la 2e journée de championnat. Sous les ordres du jeune technicien allemand Thomas Klasen, le club eschois affichait alors deux défaites au compteur : 3-1 à la Jeunesse et 2-0 à Mondorf. Soit également un total de cinq buts encaissés.
Depuis que l’ancien international a repris les rênes de l’équipe, le Fola n’en a plus pris que 8. En 10 rencontres de championnat, ce qui fait une moyenne de 0,8 but encaissé par rencontre. Ce qui le place en deuxième position dans la hiérarchie des meilleures défenses du championnat sur cette période, derrière son voisin de la Jeunesse (5 !).
Lorsqu’on jette un rapide coup d’œil sur les statistiques des saisons précédentes, on constate que la dernière fois que le club du président Mauro Mariani a fait aussi bien, c’était lors de la saison 2014/2015. C’est-à-dire celle du dernier titre national qu’elle a glané. « Dieu sait comme on s’était appuyés sur notre solidité défensive pour l’obtenir », sourit le défenseur central Julien Klein du haut de ses 30 ans. « C’est de bon augure », souriait, de son côté, un Pascal Welter qui sait bien que maintenir un tel niveau sera un boulot de tous les instants.
La discipline a changé
Quand on demande à ce dernier ce qui a changé au sein du groupe, la réponse fuse : « La discipline dans le quotidien footballistique de l’équipe », lance le directeur sportif eschois.
« Désormais, tout le monde se sent concentré dans le travail offensif, comme défensif. Et ce dernier commence par les attaquants. Tout le monde voit dans le foot actuel à quel point les reconversions sont importantes. C’est la base de beaucoup de choses. Et désormais, chacun dans le groupe est prêt à effectuer un effort pour l’autre. Et à ce niveau-là, le retour de Jeff a été un vrai déclic ! Il a trouvé les mots pour faire comprendre aux joueurs pourquoi ils devaient vraiment le faire. »
Klein ne dit pas autre chose lorsqu’il évoque la « remobilisation » qu’a causée le retour de Strasser. « Il a amené la rigueur qui nous manquait sans doute. La philosophie de Thomas (Klasen), c’était le jeu de possession. Et du coup, peut-être qu’inconsciemment, certains travaillaient moins sur le plan défensif. »
Le retour de Strasser a donc été salvateur. Pourtant, on peut se souvenir que la dernière saison complète avec lui (2016/2017) n’avait pas été très probante sur le plan défensif.
Une certaine lassitude s’était-elle alors installée inconsciemment au sein du groupe après plusieurs années de travail ? « Vous savez, on s’est posé 1 000 fois la question de savoir si ce n’était pas la saison de trop… Mais oui, une routine avait dû s’installer. Le speech de Jeff et de Cyril (NDLR : Serredszum, l’autre coentraîneur) , les joueurs le connaissait par cœur. Surtout qu’on avait très peu changé l’équipe. C’est comme dans un vieux couple, à partir d’un moment, on ne s’écoute plus… », reprend Welter.
Toujours les mêmes hommes
Mais ici, beaucoup au Fola trouvent Strasser changé depuis son retour et son passage par Kaiserslautern. « Il est très différent. Plus calme, plus serein. Plus pro aussi. Tout en gardant son caractère », argumente encore Welter. « Il s’énerve moins vite. Semble prendre certaines choses moins à cœur, tout en étant toujours aussi rassurant pour ses hommes. » Et ça marche donc !
Cela marche d’autant mieux que ce Fola peut compter sur une certaine stabilité. Si on jette un œil aux feuilles de match des rencontres depuis la fin août, on constate que très peu de choses ont changé. On retrouve toujours le même duo Klein – Bernard en défense centrale, ainsi que Kirch sur le flanc gauche. Seul Pierrard est venu suppléer Laterza après les soucis au genou de ce dernier. Sans oublier le renfort de l’été : Rodrigue Dikaba dans le rôle de la sentinelle mais aussi de leader, devant cette défense. « Il est peut-être l’homme qui nous manquait depuis le départ de Ronny Souto à Hamm », sourit Klein.
Julien Carette
