Accueil | A la Une | Le Fola résiste au F91 et reste leader

Le Fola résiste au F91 et reste leader


Le Fola avait mis son beau maillot à bandes en or pour venir défendre sa place de leader à Dudelange. (photo Gerry Schmit)

[BGL LIGUE] Alors que la Jeunesse est en chute libre, c’était la tête de la DN qui se jouait dimanche au stade Jos-Nosbaum. Totalement bloqué par le Fola (1-1), le F91 a encore raté une occasion de remonter sur la plus haute marche.

 

Le Fola est le gagnant de cette 15e journée. Pas le grand gagnant, juste le gagnant, tout court. Et pour lui, c’est déjà visiblement suffisant comme titre de gloire.

Puisqu’il s’attendait à ce qu’on lui pose la question de savoir si son équipe n’aurait pas dû prendre plus de risques en fin de rencontre, alors qu’elle évoluait en supériorité numérique, Jeff Strasser a esquissé un large sourire et admis qu’il ne se voyait pas prendre de risques inutiles… aussi tôt dans la phase retour : «À 11 contre 10, on a continué à essayer de jouer et de créer. On aurait tous voulu gagner, mais on aurait pu se retrouver comme nos deux premiers matches contre eux, à se dire qu’on ne méritait pas de perdre, mais à avoir perdu quand même. Alors votre question est justifiée, mais vu qu’il reste onze matches à jouer dans ce championnat, cela n’aurait pas été raisonnable.»

De faire les foufous juste pour le plaisir de mettre le F91 à quatre points. Le leader se contente donc de le rester gentiment plutôt que de chercher à creuser un premier écart significatif avec le champion en titre. C’est son droit.

Et finalement, difficile de donner tort au staff eschois. Il suffira de se rappeler deux choses importantes. Déjà qu’effectivement le Fola a deux défaites au compteur contre Dudelange cette saison, pas forcément méritées et qu’il n’a pas vocation à refaire les mêmes erreurs sans rien en apprendre.

Et aussi les grosses occasions locales de fin de match, dont un gros raté d’Agovic seul en face-à-face avec Hym mais repris par un Bernard saignant (notons que le bon coup de coaching de Toppmöller n’était pas loin puisque c’était une nouvelle passe géniale dont l’entrant, Pokar, a le secret, qui a failli faire basculer cette rencontre). Oui, il y avait effectivement matière à tout perdre. Un match et la place de leader. Avoir évité ça peut ressembler, aujourd’hui, à un aboutissement.

Le Fola avait d’ailleurs mis son beau maillot à bandes en or pour venir défendre sa place de leader. Cela n’en disait pas beaucoup plus que son bon goût (un peu bling-bling) en matière d’équipements, mais dans ce contexte si particulier, c’était un joli message bien culotté à l’adresse du triple champion en titre : il est redevenu assez crédible pour prétendre à mieux qu’un simple podium fin mai. Et il semble le dire tout haut.

Mais qu’est-ce qu’il a, Turpel?

Dudelange n’a pas trop à s’en faire. On est encore très loin de la ligne d’arrivée et il ne rencontrera a priori plus jamais, d’ici à fin mai, un tel degré d’exigence dans l’organisation défensive que celui que lui a opposé son adversaire eschois. Être à ce point privé d’occasions dans le jeu ne lui est pas arrivé souvent et ne lui arrivera certainement plus de la saison.

Même si le rendement offensif de Turpel doit recommencer, lentement, à l’inquiéter un peu, puisqu’on attend encore un match-référence pour lui en ce début d’année. Et malgré un Sinani encore inspiré ou un Stolz capable de mettre le feu sur un rien, il n’y avait pas, dans ce Dudelange de dimanche le souffle pour se porter, enfin, à la première place du classement.

Le petit bonheur qu’éprouve désormais tout le football luxembourgeois, c’est ce printemps qui s’annonce grandiose entre deux équipes semblant également armées pour aller au bout et dont on guettera désormais avidement les moindres battements de cils. Le match de dimanche fut âpre, costaud, solide, engagé et aucun des deux clubs, désormais nettement démarqués d’outsiders comme la Jeunesse ou le Progrès, ne semble avoir envie de lâcher. Tant mieux.

Julien Mollereau