Le club eschois a adopté un style énergivore pour renverser le F91 (2-3), samedi. Dans une semaine à trois matches et avant un derby face à la Jeunesse, peut-il tenir ?
Le Fola joue très gros sur cette semaine anglaise et il vient de remporter, samedi, à Dudelange, un premier succès crucial pour sa fin de saison. Dans l’ordre d’importance, il a 1) relancé (un peu) le championnat, 2) regrimpé sur le podium et est donc redevenu européen, 3) pris une petite revanche sur l’histoire, puisque cela faisait huit ans qu’il ne s’était plus imposé au stade Jos-Nosbaum, contre un adversaire qui l’avait fessé 0-3 à l’aller.
Pour les hommes de Grandjean, c’est idéal, puisque arrivent, dans la foulée, un déplacement chez le leader de PH, Käerjeng, en quarts de finale de la Coupe, puis un derby émotionnellement et mathématiquement important contre la Jeunesse.
S’il négocie bien ces deux chocs, le mois de mai pourrait être à la fois étouffant et prometteur, étant donné que le club doyen aurait une demi-finale au programme et jouera Hostert, RFCU, Pétange et Mondorf, c’est-à-dire trois mal classés et un club de la capitale qui navigue à vue depuis quelques semaines. C’est dire s’il a les moyens de finir sur un sans-faute et donc de garder tous ses concurrents pour l’Europe sous pression. Avec, en plus, un éventuel joker en Coupe.
Avant la 24e journée et la venue de Wiltz, Sébastien Grandjean avait de toute façon indiqué que son objectif était de «remporter les sept derniers matches de championnat de la saison». Avant le F91, on aurait pu prendre ça pour une fanfaronnade. Après le F91, on est obligé de se dire que c’est une éventualité à ne pas prendre à la légère. Cela pose quand même une question essentielle : où en est, physiquement, le champion en titre et aura-t-il les moyens de ses ambitions ?
L’infirmerie reste bien pleine
Car ce n’est pourtant pas comme si tout allait bien. Grisez, «pas bon» samedi, comme l’a expliqué Sébastien Grandjean pour justifier son remplacement à la pause, a aussi un problème de genou et devra se «faire opérer en fin de saison», admet le joueur.
Costa de Sousa, auteur du deuxième but (0-2, 45+1) d’un centre raté parti accrocher la lucarne opposée, a lui pris un coup et son pied a gonflé. Bensi, victime d’une petite alerte de dernière minute, n’était même pas là. Muharemovic, Ahmetxhekaj, Hym, L. Correia sont eux toujours à l’infirmerie, qui n’a jamais vraiment réussi à désemplir depuis l’automne.
Et puis la stratégie pour aller battre le leader pourrait peser. Aller harceler très haut le leader dudelangeois n’est pas culotté, c’est presque la seule façon de déstabiliser les hommes de Carlos Fangueiro cette saison. Plusieurs clubs en sont arrivés à cette conclusion, mais il faut de la qualité pour en retirer quelque chose.
C’est comme ça que le Progrès était venu, dès le début de la phase retour, prendre trois points au Nosbaum (1-2). C’est comme ça que le Fola, en demandant à ses attaquants et à ses milieux d’en faire des caisses dans le pressing et le harcèlement, l’a emporté grâce à un jaillissement de Dragovic dans l’entrejeu, qui a expédié une frappe monumentale de 25 mètres le long du poteau (0-1, 6e), et une tête de Diallo (0-3, 69e), qui a devancé Esposito.
De 0-3 à 2-3 en 73 secondes
La fin de rencontre a pourtant failli tourner au fiasco. Cela n’aurait pas été mérité, mais en faisant entrer Muratovic et Bettaieb, Dudelange a remis la pression sur un Fola un peu à bout de souffle. «On nous a demandé d’aller les chercher très haut et ça réclame énormément d’efforts physiques», reconnaît Grisez.
«Mais c’était une idée magnifique», relativise Dragovic, qui a éteint Sinani, samedi. «Et physiquement, on arrive dans le moment le plus important de l’année. On finit ce match avec des gars qui ont eu des crampes, mais on est prêts à souffrir comme ça jusqu’au bout. Et à 100 %!»
Sébastien Grandjean, ébloui par les performances de son polyvalent récupérateur depuis pas mal de semaines déjà, aurait sûrement applaudi en entendant ça. «Oui, la fraîcheur a fait la différence à la fin, mais vous avez vu qui ils font rentrer ? On ne joue pas dans la même cour. Maintenant, physiquement, on ne va plus faire que des massages, de la récupération… et ne pas s’entraîner.»
Bref, le «jacuzzi Gerson Rodrigues», celui que le club avait acheté avec les amendes payées par l’international quand il évoluait au Galgenberg, devrait tourner à plein et contribuer à la gestion des organismes.